Plus de seize mois après le drame qui a coûté la vie à Mehdi Narjissi lors d’un stage en Afrique du Sud avec l’équipe de France U18, ses parents espéraient enfin obtenir des réponses précises sur les responsabilités fédérales.

Ce mardi 9 décembre, le comité d’éthique du rugby français a rendu son avis… et il a profondément déçu la famille.

Un avis qui ne répond pas aux attentes des parents

Depuis le 9 juin, Jalil et Valérie Narjissi demandaient à l’instance indépendante de passer au crible les décisions prises par la Fédération française de rugby avant et après la tragédie. Leur souhait : comprendre les manquements éventuels et savoir si la FFR avait failli dans l’accompagnement de la tournée.

Mais selon le rapport, les éléments fournis par la Fédération ne justifient pas de poursuites disciplinaires. Le comité estime notamment que les difficultés internes observées depuis la succession de gouvernance relèvent d’un « contexte particulièrement complexe et troublé » et ne légitiment pas de saisir un organe disciplinaire.

Il conclut également qu’il n’y a « pas une insuffisance d’accompagnement de la part de la Fédération et de son président, Florian Grill ». Pour lui, la cause directe du drame est liée à « la programmation et aux conditions de déroulement de l’activité sur la plage ».

Une position qui laisse la famille dans l’incompréhension

Pour les Narjissi, cet avis ressemble davantage à une protection institutionnelle qu’à une recherche de vérité. Ils s’étaient déplacés plusieurs fois pour être entendus, tout comme Florian Grill et le secrétaire général Sylvain Deoreux. Mais le verdict ne correspond en rien à leurs attentes.

Le comité admet toutefois que des dysfonctionnements existent, mais sans établir de lien avec le décès. Il encourage la FFR à soutenir la famille et souhaite l’ouverture d’un « dialogue restauratif ».

La FFR, de son côté, affirme « prendre acte de l’avis du comité d’éthique […] La Fédération est dans une démarche de transparence totale depuis le premier jour. Notre empathie envers la famille est totale, nous comprenons et partageons sa douleur. La porte du dialogue demeure grande ouverte. »

Le combat judiciaire continue

Pour les parents de Mehdi, cette décision ne marque en rien la fin du dossier. La procédure pénale suit son cours, notamment après la mise en examen du manager Stéphane Cambos et du préparateur physique Robin Ladauge, présents lors de la tournée.

Ils espèrent désormais obtenir devant la justice ce qu’ils n’ont pas trouvé dans ce rapport : des explications, des responsabilités claires et la reconnaissance des manquements qui ont entouré la mort de leur fils.