Les raisons limpides pour lesquelles Posolo Tuilagi refuse de devenir un pilier droit
Les raisons limpides pour lesquelles Posolo Tuilagi refuse de devenir un pilier droit
Le vendredi 12 décembre 2025 à 22:54 par David Demri
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Alors que plusieurs techniciens de haut niveau voient en Posolo Tuilagi le potentiel pour devenir le futur pilier droit du XV de France, le principal intéressé, lui, n’est absolument pas tenté par cette idée.
Pourquoi un joueur aussi jeune, aussi puissant et aussi rare dans le paysage du rugby français refuse-t-il d’être repositionné à un poste stratégique, où la France manque cruellement de solutions ?
1. Parce que pilier droit, c’est un autre sport
Tuilagi ne tourne pas autour du pot.
Lors d’une interview parue en 2024, il avait répondu très clairement à la question :
« Ce n’est pas dans mes projets. J’ai énormément de respect pour les piliers droits mais c’est un tout autre sport. Je suis bien en deuxième ligne et je vais y rester un petit moment. »
Pour lui, franchir cette frontière, ce n’est pas un simple changement de poste :
– c’est un changement de vie,
– un changement de corps,
– un changement de mentalité.
Et il n’est pas le seul à le penser. Tous les entraîneurs interrogés le disent de manière différente : passer pilier, ce n’est pas glisser d’un côté de la mêlée à l’autre. C’est embrasser une discipline à part entière.
2. Le choc mental : accepter de jouer dans “une cage”
Le témoignage le plus brutal, mais aussi le plus révélateur, vient de Fabrice Landreau, ancien talonneur international :
« Pilier, c’est un métier à part. Psychologiquement, il faut être prêt à l’affrontement direct. […] On t’enferme dans l’affrontement. On te met dans une cage. C’est comme du MMA. Impossible de s’échapper. »
Comment un joueur de 21 ans, en pleine ascension en deuxième ligne, pourrait-il accepter une telle bascule mentale ?
Être pilier droit, c’est :
-
subir des charges de plus de 1 tonne en mêlée,
-
accepter des douleurs cervicales quotidiennes,
-
être jugé sur un poste où un match raté peut ruiner une carrière.
À 21 ans, Tuilagi a déjà joué une Coupe du monde, a explosé médiatiquement, est devenu une icône à l’USAP. Changer maintenant reviendrait à repartir à zéro : trop risqué, trop tôt.
3. Le paramètre physique : Tuilagi est “trop” pour le poste… mais aussi pas assez
Xavier Péméja l’explique parfaitement :
« Soit, il se reconvertit, soit il perd 15 ou 20 kilos et il deviendra un deuxième ligne de très haut niveau. »
Autrement dit :
– pour être un top 2e ligne mondial, Tuilagi doit s’affiner,
– pour être un pilier droit moderne, il doit accepter un travail technique colossal sur sa souplesse, ses cervicales, ses chevilles.
Le problème ? Les deux chemins demandent des sacrifices énormes et surtout… opposés.
Tuilagi n’a aujourd’hui aucune raison de se réinventer physiquement. Il est sur la trajectoire naturelle d’un futur titulaire en Bleu en deuxième ligne.
4. Le poids du timing : c’est trop tôt pour renoncer à une carrière entière
À 21 ans :
-
il a déjà 5 sélections,
-
il est devenu un symbole de l’USAP,
-
il est reconnu comme un phénomène physique rare,
-
il progresse vite en deuxième ligne.
Pourquoi basculer maintenant à un poste où il serait considéré comme un novice ? Pourquoi prendre un risque qui pourrait le faire sortir du circuit international pendant 2 à 3 ans ?
Tuilagi veut jouer la Coupe du monde 2027, pas apprendre un nouveau métier jusqu’en 2029.
5. Le cœur du problème : la France demande à Tuilagi de combler un vide qui n’est pas le sien
Le XV de France a une pénurie structurelle au poste de pilier droit. Mais est-ce à un jeune deuxième ligne de résoudre cette crise ?
Le joueur n’a jamais exprimé la moindre envie d’être pilier.
Et surtout, comme le rappelle Fabrice Landreau, la volonté est le facteur numéro 1 :
« Le préalable, c’est la volonté du joueur. C’est indispensable. »
Sans ce moteur-là, aucune reconversion ne peut fonctionner. Ni physiquement, ni mentalement, ni techniquement.
Conclusion : Tuilagi dit non parce qu’il sait exactement ce qu’il veut… et ce qu’il ne veut pas
Le débat continuera, car les profils comme le sien sont rarissimes. Les experts continueront de rêver. Les supporters aussi.
Mais aujourd’hui, la vérité est simple :
Posolo Tuilagi veut devenir un grand deuxième ligne, pas un pilier droit.
Et il refuse d’endosser un rôle créé pour répondre à une urgence nationale.
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Il ne deviendra JAMAIS un deuxième ligne exceptionnel, les standards internationaux veulent des joueurs bien plus grands a ce poste. Et il est bien trop lourd et pas assez gainé pour tenir 80mn à fond
Et un 8 comme son père?
Certes il faudra avoir plus d’endurance mais ça se tente ?
En Espoir il jouait 8 mais n’était pas capable de tenir quelques minutes en pro a ce poste donc il a accepté de passer en 5. Mais je pense que des le début on lui a proposé de passer 3 et il sans doute refusé. Étant donné que depuis qu’il est passé en 5 il n’a pas vraiment perdu de poids il aurait pu faire quelques entraînements en 3 pour voir.
Posolo va vers une fin de carrière il est trop lourd son corps ne tiendras pas je l ai croisé il a encore pris du poids
Je me suis arrête à « Il est sur la trajectoire naturelle d’un futur titulaire en Bleu en deuxième ligne. »
LOL
Ses 140 / 150 kilos, ils font mal parce qu’il n’a que 21 ans et que, malgré un sérieux et une hygiène de vie qui semblent a géométrie très variable (dixit ses entraîneurs), il est encore assez jeune pour donner le change, pour faire illusion et exploiter sa puissance, et l’inertie qui en découle.
Mais même s’il reste en 2ème ligne, pour durer et jouer à haut niveau (au moins en Top 14), une sacrée remise en question me paraît utile. Sinon il ne tiendra pas à long terme…
Alors devenir le futur titulaire des bleus… soyons un peu sérieux… encore un « phénomène » qui, malheureusement et j’espère me tromper, risque de faire « pschit » dans quelques années.
En tout cas sur la photo, je ne vois pas la morphologie d’un 2ème ou 3ème ligne
Dans cet article, il y a beaucoup de gens qui parlent à sa place. Soit il fait ceci soit il fait cela.
Et peut être qu’il va faire ce qu’il veut.
Bien dit !
On n’utilise pas les êtres humains comme des bouche-trous !
La dictature de l’utilité, de l’usage, de l’intérêt, de la fonction, des bénéfices, de la valeur…!
Mettez des pouces rouge les robots !
Ah oui j’oubliai… subir des charges de plus de 1 tonne en mêlée et accepter des douleurs cervicales quotidiennes… alors un peu de respect pou Dorian ALDEGHERI les affalés du canapé !
A bon entendeur !