Le Stade Toulousain avait conscience du danger avant même de poser le pied en Écosse. Ugo Mola avait prévenu ses joueurs qu’un « match inquiétant » se profilait, et la prophétie s’est confirmée. Prétendants déclarés au titre européen, les Rouge et Noir ont pourtant offert deux visages opposés à Glasgow : irrésistibles avant la pause (0-21), méconnaissables ensuite, jusqu’à s’incliner sans marquer un seul point en seconde période (28-21).

Une première mi-temps parfaite… puis un naufrage total

Sous une pluie battante et un vent violent, Toulouse avait pourtant mis la main sur la rencontre. Trois essais, une domination nette, une équipe écossaise étouffée : tout laissait croire à une fin de soirée tranquille. Mais l’édifice s’est effondré dès le retour des vestiaires.
Dépossédés du ballon, maladroits, pénalisés, recroquevillés dans leur camp, les champions de France ont subi un 28-0 cinglant. Une inversion totale de dynamique, rare à ce niveau, qui relance de manière spectaculaire les Warriors.

Une qualification à haut risque pour Toulouse

Sur le plan comptable, la situation devient piégeuse. Six points en deux journées n’ont rien de dramatique, mais cela reste insuffisant pour viser un siège parmi les deux meilleures équipes de poule, celles qui s’offrent une voie royale jusqu’aux demi-finales en jouant à domicile.

Le calendrier ne joue pas en faveur des Toulousains : en janvier, il faudra aller affronter les Saracens à Londres, une équipe vexée par son mauvais début de compétition et déterminée à faire tomber un géant. Cette perspective renforce le spectre déjà connu d’un parcours en déplacement.

Le mauvais souvenir de la saison dernière refait surface

Le scénario n’est pas nouveau. L’an passé, un seul bonus offensif manqué face aux Sharks avait coûté cher : Toulouse s’était retrouvé cinquième de la phase de poules. Résultat : un quart de finale à l’extérieur — remporté de justesse à Toulon — puis une demi-finale à Bordeaux, perdue nettement. L’aventure européenne s’était arrêtée là.

Aujourd’hui, les signaux ressemblent dangereusement à ceux de 2024. Si Glasgow réalise un sans-faute sur ses deux dernières rencontres (Clermont puis Saracens à domicile), Toulouse n’aurait plus aucune chance de viser mieux qu’une cinquième place. Et donc, de nouveau, un tableau final loin d’Ernest-Wallon.

Pendant que d’autres prennent de l’avance…

Dans le même temps, certains concurrents directs tracent leur chemin sans trembler. L’UBB et le Leinster semblent déjà lancés comme des machines bien huilées, prêtes à verrouiller un accès direct aux matches couperets dans leur antre.

Pour les supporters toulousains, la défaite en Écosse n’est peut-être pas seulement une alerte. C’est peut-être un premier tournant négatif dans une campagne européenne où le moindre faux pas se paye au prix fort.

Classement (Pts J G N P pp pc dif bonus) :

1. Glasgow 10 2 2 0 0 54 42 12 2
2. Saracens 6 2 1 0 1 70 38 32 2
3. Toulouse 6 2 1 0 1 77 47 30 2
4. Sale 6 2 1 0 1 56 40 16 2
5. Sharks 5 2 1 0 1 47 79 -32 1
6. Clermont 0 2 0 0 2 24 82 -58 0