La décision est tombée et elle continue de faire parler dans tout le rugby français : le Stade Toulousain a été sanctionné d’un retrait de deux points fermes – plus deux avec sursis – ainsi que d’une amende de 45 000 euros (dont 15 000 avec sursis) pour des irrégularités dans le cadre du transfert de Melvyn Jaminet.

Une pénalité rare dans le paysage du Top 14, même si l’histoire récente du championnat permet de mesurer le caractère exceptionnel de telles décisions.

Un précédent qui remonte à plus d’une décennie

Pour retrouver un club du Top 14 sanctionné sportivement pour des manquements financiers, il faut remonter à 2011. Cette année-là, Bourgoin avait écopé d’un retrait de cinq points, conséquence d’un déficit structurel devenu ingérable.

L’épisode avait profondément marqué le rugby professionnel : il s’agissait alors d’une des sanctions les plus lourdes jamais prononcées, et le club isérois n’avait jamais réussi à s’en relever sportivement.

Depuis, aucune formation de l’élite n’avait été frappée d’une telle peine. La décision visant Toulouse constitue donc une rupture par rapport à plus d’une décennie de prudence disciplinaire, tout en restant d’une sévérité moindre que celle qui avait touché Bourgoin.

Un appel possible… mais qui ne gèlera pas la sanction

Le Stade Toulousain dispose désormais d’un délai de sept jours pour contester la décision devant la commission d’appel de la FFR. Un cadre réglementaire bien défini, que le club a rappelé dans un communiqué publié juste après la notification : « Le Stade Toulousain analysera, dans les prochains jours, l’opportunité de faire appel pour faire respecter ses droits ».

Un point important : l’éventuel recours ne serait pas suspensif. Autrement dit, même en cas d’appel, les deux points fermes retirés resteront bel et bien retranchés du classement actuel du Top 14 jusqu’au verdict définitif. Toulouse, dépossédé de la première place, doit donc avancer sportivement avec ce handicap immédiat.

Le cas parallèle du Biarritz Olympique

Le club basque n’a pas été épargné par les investigations des instances financières du rugby français. Le Biarritz Olympique a été sanctionné exactement de la même manière que Toulouse : retrait de points (dont deux fermes) et amende. Les faits reprochés présentent des similitudes avec le dossier toulousain, même si les montants concernés étaient sensiblement moins élevés.

Cette double décision envoie un signal clair aux clubs professionnels : le régulateur entend faire respecter les règles liées au Salary Cap et à la transparence comptable, même si les sanctions restent calibrées en fonction de l’ampleur des irrégularités constatées.

Un climat sous tension pour la suite de la saison

Entre la perte provisoire du leadership en championnat, la pression compétitive et l’incertitude liée à un éventuel appel, Toulouse traverse un moment institutionnel inédit depuis plus de dix ans dans le rugby français. Le club garde officiellement le silence sur la suite du processus, préférant concentrer sa communication sur l’analyse du dossier et sa préparation sportive.