57 000 euros disparaissent dans une boutique de l’Aviron Bayonnais : Le mystère ne sera jamais résolu !
57 000 euros disparaissent dans une boutique de l’Aviron Bayonnais : Le mystère ne sera jamais résolu !
Le mardi 16 décembre 2025 à 20:39 par David Demri
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Ce n’est pas un détournement d’argent que le tribunal correctionnel de Bayonne a jugé mardi, mais une organisation interne pour le moins fragile.
Poursuivi pour abus de confiance après la disparition de plusieurs dizaines de milliers d’euros dans la boutique officielle de l’Aviron Bayonnais, l’ancien gérant a finalement été relaxé. Et au fil de l’audience, c’est surtout le fonctionnement du magasin qui a suscité l’étonnement.
C’est le journal Sud-Ouest qui révèle cette étrange affaire.
Entre l’été et la fin de l’année 2024, environ 57 000 euros en espèces se sont volatilisés. Une somme conséquente, conservée sans véritable dispositif de sécurité. L’argent liquide était stocké dans une simple boîte à chaussures, rangée dans un espace accessible à de nombreuses personnes. Une méthode qui a rapidement attiré l’attention des enquêteurs… et des juges.
Face à la présidente Mélanie Mistral, l’ancien responsable de la boutique, aujourd’hui à la tête de son propre commerce, a répondu calmement. La magistrate a toutefois rappelé le cadre de ses fonctions : « Le gérant du magasin est le seul responsable du suivi, il est responsable de la remise des espèces en banque ».
Un rôle clé, alors que les écarts constatés sur les dépôts bancaires atteignaient parfois des proportions spectaculaires.
Des chiffres difficiles à expliquer
Les anomalies relevées à l’été 2024 sont frappantes. « Une première fois, vous avez déposé 8 800 euros, au lieu de 40 000. Une autre, 13 000 au lieu de 34 000 », a détaillé la présidente à l’audience. À cela s’est ajouté un autre écart de 5 000 euros. L’expert-comptable du magasin a rapidement tiré la sonnette d’alarme, conduisant le responsable de la boutique à déposer plainte le 26 décembre.
Un élément a renforcé les soupçons : la démission du gérant, annoncée à son retour de congés. Une coïncidence relevée par l’accusation. « On sait qu’il a été informé pendant ses vacances par un collègue de la disparition des espèces. Et quand il rentre, son premier réflexe est de démissionner… », a souligné Me Philippe Saladin.
La défense a immédiatement contesté cette lecture. « Il a un projet de boutique avec son épouse depuis avril 2024, j’en apporte les preuves », a répliqué Me Élodie Garaffa, affirmant que le départ de son client n’avait aucun lien avec les sommes manquantes.
Un système ouvert à tous
Lors d’une réunion interne, les écarts financiers sont exposés au gérant démissionnaire. Il reconnaît les différences, sans pouvoir en expliquer l’origine, mais nie toute appropriation. Il insiste surtout sur les conditions de stockage. « Il fallait mettre l’argent dans une boîte à chaussure et la déplacer de temps en temps. Quand je suis arrivé, en 2022, j’ai dit qu’il fallait un coffre. On ne m’a pas écouté », explique-t-il.
Selon lui, la boîte n’était pas protégée. Elle se trouvait dans un débarras partagé. « Tous les employés avaient accès », mais aussi ceux d’un commerce voisin. « C’était aussi les toilettes. » Une situation qui rendait, selon la défense, toute identification formelle d’un responsable impossible.
Négligence reconnue, enrichissement exclu
Chargé de déposer les espèces en banque toutes les deux semaines, pour des montants d’environ 10 000 euros, l’ancien gérant admet un relâchement dans la fréquence des remises. « Mais c’est vrai qu’à l’été 2024, on était sous l’eau, j’ai passé un mois et demi sans y aller », concède-t-il. Une légèreté professionnelle, mais insuffisante pour caractériser un abus de confiance.
Les enquêteurs n’ont relevé aucun flux suspect sur ses comptes bancaires ni sur ceux de son épouse. « Vous avez acheté un bien immobilier à la même époque, la banque a effectué le contrôle des fonds et aucune provenance douteuse n’a été constatée. » Aucun signe de train de vie incompatible avec ses revenus n’a été observé.
Après les réquisitions, la procureure Caroline Parizel a laissé la décision à l’appréciation du tribunal. Trois minutes ont suffi aux juges pour trancher : relaxe.
Au final, cette affaire laisse derrière elle moins un coupable qu’une question persistante. Celle d’une somme importante disparue, sans responsable identifié, et d’un système de gestion des espèces qui aura surtout révélé ses propres failles.
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Voyou
Il faut demander au toulousains