Mourad Boudjellal révèle les coulisses incroyables de la signature de Bakkies Botha au RCT !
Mourad Boudjellal révèle les coulisses incroyables de la signature de Bakkies Botha au RCT !
Le mardi 16 décembre 2025 à 21:58 par David Demri
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Arrivé sur la pointe des pieds et reparti comme une légende, Bakkies Botha incarne l’un des paris les plus risqués — et les plus rentables — de l’histoire du Rugby Club Toulonnais. Avant de devenir un pilier de l’âge d’or varois, le deuxième ligne sud-africain a pourtant été tout près de ne jamais enfiler le maillot rouge et noir.
Midi Olympique révèle les coulisses incroyables de la signature de Bakkies Botha au RCT.
Un RCT encore en construction
À la fin de l’année 2010, Toulon n’est pas encore l’ogre européen qu’il deviendra. Mourad Boudjellal, président depuis 2006, a déjà attiré Jonny Wilkinson et Carl Hayman, mais il souhaite franchir un nouveau cap. La Coupe du monde 2011 approche et le patron du RCT sait que cette période sera idéale pour frapper fort sur le marché des transferts.
C’est dans ce contexte qu’un nom surgit.
« On nous propose Bakkies Botha. À l’époque, je fais encore — et je le ferai très souvent — le recrutement seul. Son profil de tueur va plaire à Mayol, j’en suis certain », explique Mourad Boudjellal. Le dirigeant voit dans le Sud-Africain un renfort d’impact, sans exploser la masse salariale.
« Les deuxièmes lignes ne sont pas très chers, loin derrière les piliers droits ou les ouvreurs. Je viens de casser ma tirelire pour engager Matt Giteau. Botha me plaît. Il ne sera pourtant que le sixième ou septième salaire du club. On arrive très vite à un engagement. Il signe son précontrat, et le contrat définitif doit être validé à son retour du Mondial, à l’automne ».
Le doute s’installe
Six mois plus tard, l’enthousiasme retombe brutalement. La Coupe du monde de Bakkies Botha laisse une impression mitigée, et surtout, le joueur arrive en France diminué. Les images télé montrent un colosse boitant, loin de son niveau habituel. Le diagnostic tombe : rupture partielle du tendon d’Achille.
À Toulon, l’inquiétude est immédiate. À 31 ans, le Springbok est entouré de rumeurs évoquant une possible fin de carrière. Le club s’interroge sur la pertinence de conserver un joueur blessé et coûteux. Bernard Laporte, nouvellement arrivé au RCT, doute. Mourad Boudjellal aussi, au point d’envisager de le « libérer » avant même qu’il n’ait joué.
L’entretien décisif
C’est alors que Bakkies Botha provoque une rencontre avec les deux décideurs. « À peine arrivé à Toulon, Bakkies Botha nous a demandé un entretien. Avec Bernard Laporte, nous l’avons reçu », se souvient Boudjellal. Le ton est direct. « Bakkies nous dit : « Je sais que l’un de vous dit dans la presse que je suis terminé, venu en préretraite, que ma carrière est foutue. Qui dit ça ? » »
La scène marque durablement le président. « Il semblait vraiment en colère, et c’était la première fois que j’avais ce colosse face à moi », raconte-t-il. Dans un moment devenu culte, il ajoute : « Je rétorque alors, avec un grand courage — car Bakkies avait le regard vraiment noir — : « Bernard, pourquoi tu dis ça ? » »
Le message du joueur est limpide : il n’est pas venu pour finir tranquillement sa carrière, mais pour « gagner des titres ».
Un pari transformé en succès total
Une fois remis physiquement, Bakkies Botha balaie toutes les craintes. « Il s’est remis d’aplomb et s’est très vite imposé comme un cadre de l’équipe », confirme Mourad Boudjellal. Dès sa première saison, Toulon atteint la finale du Top 14. La suite appartient à l’histoire : finales à répétition, domination nationale et européenne, trois Champions Cup consécutives et un Bouclier de Brennus.
L’importance du Sud-Africain est telle qu’il accepte même de prolonger une saison supplémentaire « avec une baisse de 20 % de son salaire, pour faire de la place à son copain Ali Williams », selon Boudjellal.
Une star sans excès
De ses quatre années sur la rade, l’ancien président ne retient aucun comportement de diva. « Son seul hobby particulier, c’étaient les parties de chasse », sourit-il encore. « Mais l’arrière-pays varois ne lui suffisait pas : il pouvait aller en Allemagne ou en Italie s’adonner à sa passion. Je n’ai jamais vérifié, mais il disait qu’il allait chasser le sanglier au couteau ! »
Arrivé blessé, contesté et presque écarté, Bakkies Botha est finalement devenu l’un des symboles les plus puissants du RCT version Boudjellal. Un transfert à très haut risque, transformé en coup de maître.
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Les sangliers tremblent encore……