La Ligue nationale de rugby entre dans une phase charnière. Ce mercredi, à Aix-en-Provence, les clubs professionnels vont devoir se prononcer sur deux sujets sensibles qui touchent directement à la gouvernance et à l’équilibre économique du rugby français. Parmi eux, un vote inédit : celui portant sur une éventuelle rémunération du président de la LNR, Yann Roubert.

Un président bientôt payé ?

Élu en mars pour succéder à René Bouscatel, Yann Roubert n’a jamais caché sa position sur le sujet. Dès avant son arrivée à la tête de la Ligue, il assumait clairement sa vision : « Étant en milieu de carrière, je ne suis ni assez fortuné, ni assez retraité pour occuper un poste bénévole ». Une déclaration qui avait posé les bases du débat.

Depuis, le terrain a été préparé. Le 19 novembre, le comité directeur de la LNR a validé une modification des statuts ouvrant la voie à cette rémunération. Début décembre, la Fédération française de rugby a donné son accord de principe. L’assemblée générale de ce mercredi représente donc une étape clé. En cas de feu vert des clubs, il restera encore l’aval final de la ministre des Sports, Marina Ferrari, attendu en janvier.

Si le principe est validé, la question du montant est déjà dans les discussions. De manière informelle, une fourchette comprise entre 250 000 et 280 000 euros annuels circule parmi les dirigeants, comme le précise L’équipe.

Le salary cap toujours au cœur des débats

Mais cette assemblée générale ne se limite pas au cas du président. La veille, mardi, les présidents de Top 14 et de Pro D2 ont longuement échangé sur le salary cap, un sujet brûlant pour l’avenir du championnat. Et pas seulement à cause de Toulouse.

Les grandes lignes d’une réforme sont désormais connues. Le plafond de base, actuellement fixé à 10,7 millions d’euros, devrait être relevé à 11 millions à partir de 2027. En parallèle, le système des crédits internationaux serait revu pour limiter les écarts entre clubs. Le principe est simple : « Plus vous aurez de joueurs concernés, plus leur montant sera diminué ».

Autrement dit, accumuler les internationaux continuerait d’être valorisé, mais de moins en moins à mesure que leur nombre augmente. L’objectif affiché est de réduire les déséquilibres tout en conservant un cadre attractif. Le vote officiel sur cette réforme aura lieu lors d’un comité directeur de la LNR prévu en février.

Une Ligue à la croisée des chemins

Entre la question de la rémunération de son président et la refonte annoncée du salary cap, la LNR s’apprête à prendre des décisions structurantes. Derrière ces votes, c’est toute la manière de gouverner et de réguler le rugby professionnel français qui est en jeu.

Des choix qui pourraient peser durablement sur l’équilibre entre les clubs… et sur la place de la Ligue dans le paysage sportif national.