Le choc entre l’Union Bordeaux-Bègles et le RC Toulon, ce dimanche soir (21 h 05) à Chaban-Delmas, promet déjà des étincelles. Mais pour Yoram Moefana, la rencontre aura une saveur toute particulière.

À 25 ans, l’international français va pour la première fois se mesurer à celui qui a longtemps incarné un modèle absolu à ses yeux : Ma’a Nonu.

Formé loin de la Métropole, sur l’île de Futuna, Moefana a grandi en admirant la Nouvelle-Zélande et ses figures emblématiques. Parmi elles, une se détachait nettement : le centre mythique des All Blacks, double champion du monde et référence mondiale à son poste.

Pour Sud Ouest, Yoram Moefana revient sur l’influence majeure qu’a eue Ma’a Nonu sur son jeu. Extrait :

« C’était mon idole quand j’étais plus jeune. Je me suis inspiré de lui, de son jeu pénétrant, ses offloads… Il a une palette technique assez énorme. On s’inspire toujours de ce genre de joueur ».

Comme beaucoup de jeunes Futuniens de sa génération, Moefana regardait alors vers la Nouvelle-Zélande avant même d’imaginer une carrière en Europe. En 2011, lors d’une sortie scolaire organisée pendant la Coupe du monde, il avait eu la chance d’assister au match de poule entre la France et les All Blacks à l’Eden Park d’Auckland, remporté par les Néo-Zélandais (37-17). Ma’a Nonu était déjà là, dominant la scène mondiale.

Les deux hommes se sont brièvement croisés l’an dernier dans les coursives de Mayol, sans véritable échange. Une rencontre furtive, loin du duel qui s’annonce ce dimanche soir.

Moefana se souvient de ce premier contact avec son modèle. Extrait :

« On s’était salué mais rien de plus. Je pense que j’ai fait le timide comme je le suis avec tout le monde ».

Cette fois, le contexte sera tout autre. À 43 ans, Ma’a Nonu fera son retour comme titulaire avec Toulon, lui qui n’a plus joué depuis le 8 novembre. Malgré le poids des années, le danger reste bien réel. Auteur de trois essais en six matchs cette saison, l’ancien All Black continue de marquer les défenses.

Moefana souligne le respect et l’admiration qu’il conserve pour la longévité exceptionnelle de Nonu. Extrait :

« Avec l’âge, ce n’est plus tout à fait le même mais quand il joue avec Toulon, on voit qu’il lui reste de nombreuses qualités. C’est exceptionnel de jouer encore à cet âge. Je ne sais pas comment il fait ».

Entre admiration et défi sportif, ce face-à-face entre le disciple et la légende promet d’être l’un des moments forts de la soirée à Chaban-Delmas. Pour Yoram Moefana, l’idole d’hier sera l’adversaire d’aujourd’hui. Et l’histoire, cette fois, s’écrira sur le terrain.