La situation continue de se tendre pour Grégory Patat, à Bayonne

La situation continue de se tendre pour Grégory Patat, à Bayonne

Le lundi 22 décembre 2025 à 10:39 par David Demri

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La signature est là, le contrat aussi. Grégory Patat est désormais lié à l’Aviron Bayonnais jusqu’en 2028.

Mais à regarder de près le fonctionnement interne du club basque, cette prolongation ressemble moins à une consolidation qu’à une stabilisation de façade, dans un organigramme où les lignes de pouvoir ont déjà bougé.

Car depuis plusieurs mois, les décisions structurantes ne passent plus par le manager sportif. Elles s’organisent au-dessus de lui. La direction trace sa route, anticipe, verrouille l’avenir… sans que Patat ne soit systématiquement associé aux choix qui concernent pourtant directement son quotidien.

L’exemple le plus parlant concerne la performance. L’arrivée programmée en 2027 de Thibault Giroud, aujourd’hui à l’UBB, a été actée sans concertation avec Patat, alors même que ce dernier souhaitait s’inscrire dans la durée avec Loïc Louit, pilier de son staff et proche collaborateur. Louit assurera finalement la transition en prolongeant d’un an, mais la trajectoire est déjà écrite ailleurs.

À la touche, Stéphane Barberena, fidèle de Patat, arrive en fin de contrat. Aucune discussion n’a été engagée. Le club a exploré d’autres pistes, sondant d’abord Baptiste Chouzenoux, avant de se tourner vers une solution interne avec Jean Monribot, actuel entraîneur des Espoirs. Là encore, Patat n’a pas été associé au processus.

La prolongation récente de Gerard Fraser jusqu’en 2030 illustre cette nouvelle hiérarchie. L’entraîneur des trois-quarts, très apprécié en interne, dispose désormais d’un contrat plus long que celui de son manager. Un signal fort envoyé au vestiaire comme à l’extérieur. L’annonce officielle évoquait un « membre crucial du staff bayonnais », une reconnaissance institutionnelle que Patat n’a jamais reçue dans ces termes.

Ce décalage n’est pas nouveau. Il s’inscrit dans une relation dégradée avec le président Philippe Tayeb, dont une phrase, révélée à l’automne, continue de résonner en interne : « Si je t’ai prolongé, c’est juste parce que tu avais l’opinion publique avec toi. »

Sur le terrain du recrutement, le constat est identique. Patat a dû batailler pour conserver Manu Tuilagi et Facundo Bosch, sans être entendu sur le dossier Alexander Moon, parti à l’UBB.

Sportivement, l’Aviron tient la feuille de route présidentielle : le top 8. Mais les lourds revers à l’extérieur, près de cinquante points encaissés en moyenne sur les six derniers déplacements, rappellent que l’équilibre reste fragile. La série exceptionnelle à domicile et le retour attendu de plusieurs cadres en janvier masquent à peine une réalité plus profonde.

À Bayonne, la prolongation de Grégory Patat n’a pas redéfini son autorité. Elle a surtout acté un nouveau modèle : un manager sous contrat long, mais sans levier réel sur la stratégie globale, dans un club où le centre de gravité s’est clairement déplacé.

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4 Commentaires

  1. FENUA987 22 décembre 2025 at 11h- Répondre

    pour Mignoni par contre aucune tension !…

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    J'aime pas 6
    • Jacques ICHAN 22 décembre 2025 at 11h- Répondre

      Il serait utile d’avoir un stage reconnu pour ses compétences et non pour ses connivences.

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  2. CAP ferret 22 décembre 2025 at 12h- Répondre

    Plus belle la vie sur la rade
    Ratatouille doit sortir 3 saucisses en entretien avec le président et ça passe crème

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  3. OTARIE ! 22 décembre 2025 at 15h- Répondre

    A Bayonne c’est la chronique d’une crise annoncée !