Les langues se délient à Clermont

Les langues se délient à Clermont

Le lundi 22 décembre 2025 à 16:22 par David Demri

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Il n’y a pas eu de colère. Pas de révolte. À peine une étincelle. Et c’est précisément ce vide émotionnel qui inquiète le plus du côté de l’ASM Clermont Auvergne après la défaite concédée à Aimé-Giral. Face à une USA Perpignan réduite à quatorze pendant une heure, Clermont n’a jamais semblé en mesure de forcer son destin.

Dans ce marasme, une voix a pourtant émergé. Celle de Bautista Delguy, l’un des rares à ne pas se réfugier derrière les circonstances.

Lucide, frontal, l’ailier argentin a mis le doigt là où ça fait mal via La Montagne :

« On est ici pour gagner et faire de belles choses avec le club. Et en ce moment, nous ne sommes pas bons. Il faut que tout le monde se regarde dans une glace. Le jeu que l’on produit m’inquiète beaucoup. On manque clairement de grinta. »

Plus qu’un constat technique, Delguy pointe un manque d’envie, presque d’orgueil. « Nettoyer des rucks ou plaquer, ça ne demande pas des efforts incroyables. Il faut juste mettre de l’envie. On perd notre troisième match d’affilée et cela ne fait rire personne. » Des mots forts, à l’image d’un joueur qui a tenté, en vain, de secouer un collectif apathique.

Car lorsque l’ASM a enfin semblé se rapprocher, à dix minutes du terme (26-20), l’espoir a été aussitôt étouffé par une série d’erreurs symptomatiques. Un coup de pied improbable de Selevasio Tolofua (74e), puis une libération hasardeuse d’Irae Simone dans les dernières secondes (80e), offrant à Aimé-Giral une délivrance totale. Deux actions parmi tant d’autres, qui illustrent une équipe jouant sans fil conducteur.

Cette désorganisation n’est pas née en fin de match. Elle était déjà là dès l’entame : en-avant sur le coup d’envoi, pénalité concédée sur la première mêlée, puis un essai encaissé en contre après 80 mètres sur la première offensive catalane. Résultat : 10-0 en sept minutes. Le scénario parfait pour relancer une USAP en quête de confiance.

Le manager Christophe Urios n’a pas cherché d’excuses.

« On fait un très mauvais début de rencontre et il ne fallait surtout pas faire cela. Nous avons été très maladroits. En première période, nous ne jouons pas au rugby. On ne parvient pas à enchaîner deux temps de jeu alors qu’il fallait tenir le ballon. »

Sur l’état d’esprit, Urios n’a pas accablé ses joueurs. Les chiffres, eux, racontent une autre histoire : 79 % de plaquages réussis, seulement 69 % lors de la première demi-heure. En face, le mur catalan a tenu bon. Sept franchissements pour l’USAP, seulement deux pour l’ASM. Dans les rucks, James Ritchie et Jacobus Van Tonder ont régné, profitant d’un cruel manque de soutiens auvergnats.

Cette impuissance face à une équipe en infériorité numérique, ajoutée aux prestations déjà ternes en Champions Cup, fait désormais planer un mot que Clermont n’aime pas prononcer : crise. Elle s’installe, sournoise, en cette fin d’année.

Urios le sait. « Ces quelques jours de trêve pour Noël vont nous permettre de nous régénérer et de ne plus nous voir. On se retrouvera en fin de semaine pour préparer le match de Bordeaux, qui sera un tournant de la saison. »

Le diagnostic est posé. Reste à savoir si l’ASM saura enfin transformer l’inquiétude exprimée par Delguy en réaction collective. Samedi, au Michelin, face à l’Union Bordeaux-Bègles, il n’y aura plus de place pour l’approximation.

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1 Commentaire

  1. OTARIE ! 22 décembre 2025 at 17h- Répondre

    Si l’UBB joue comme hier soir, Clermont va sombrer !

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