Pendant que le rugby français regarde surtout vers ses clubs et ses résultats du week-end, un autre jeu se déroule en coulisses. Plus discret, mais tout aussi stratégique. Celui du marché des entraîneurs, où certaines nations émergentes cherchent à franchir un cap en attirant des profils capables de transformer durablement leur projet.

Depuis plusieurs semaines, les lignes bougent. Et au centre de nombreuses discussions figure la Géorgie, bien décidée à donner une nouvelle impulsion à sa sélection nationale.

Après la fin de collaboration avec Richard Cockerill, les dirigeants caucasiens explorent des pistes ambitieuses, en ciblant des techniciens rompus au très haut niveau européen.

Parmi eux, plusieurs noms français reviennent avec insistance. Franck Azéma, libre depuis son départ de Perpignan, fait partie des profils étudiés. Son expérience en club, sa capacité à structurer un projet et son vécu international en font un candidat crédible aux yeux des décideurs géorgiens. Mais il n’est pas seul.

Des profils courtisés… mais rarement disponibles

Pierre-Henry Broncan suscite lui aussi un réel intérêt. Problème : l’ancien manager de Castres est aujourd’hui pleinement engagé à Brive, où il a repris les commandes de l’équipe professionnelle. Une mission qui l’ancre dans la durée et réduit considérablement sa disponibilité à court terme. Résultat : cette piste, jugée séduisante sur le papier, s’inscrit davantage dans une réflexion à moyen terme.

Même constat pour Joe El Abd. Membre du staff du XV de la Rose, l’ancien international anglais reste un nom très apprécié pour son profil moderne et son expertise défensive. Mais son engagement actuel avec l’Angleterre complique toute sortie immédiate. D’autant plus que son rôle pourrait être renforcé jusqu’à la prochaine Coupe du monde.

Face à ces contraintes, la Géorgie garde des options ouvertes. Selon plusieurs sources, une solution plus internationale pourrait être activée en cas d’impasse, avec un regard porté vers un technicien de premier plan déjà habitué aux projets de sélection : Warren Gatland.

Un marché qui dépasse les frontières françaises

Ce qui se joue ici dépasse largement le simple jeu des chaises musicales. La Géorgie, comme d’autres nations en développement, cherche à sortir du statut d’outsider permanent pour s’installer durablement dans le paysage des grandes compétitions. Pour y parvenir, le choix du sélectionneur est devenu central.

Dans ce contexte, les entraîneurs français apparaissent comme des profils particulièrement attractifs : formateurs, structurants, capables de s’adapter à des environnements complexes. Mais leur rareté et leur engagement dans des projets déjà lourds rendent chaque négociation délicate.

Le marché des entraîneurs est donc loin d’être figé. Il évolue au rythme des résultats, des calendriers internationaux et des ambitions politiques des fédérations. Une chose est sûre : derrière le calme apparent, les tractations s’intensifient. Et la Géorgie entend bien ne pas rester spectatrice.