Il y a des défaites qui font plus de dégâts que le score ne le laisse penser. Celle encaissée le 13 décembre par l’ASM Clermont Auvergne sur la pelouse de Sale Sharks appartient à cette catégorie.

Corrigés 35-14 par une équipe anglaise chirurgicale, les Clermontois ont quitté la scène européenne sans un mot, sans passage devant les micros, comme si la lassitude avait pris le pas sur la colère.

Ce silence collectif n’a pourtant pas duré. Quelques heures plus tard, une voix s’est élevée, venue non pas du vestiaire actuel, mais du passé récent du club. Fritz Lee, figure respectée de l’ASM entre 2013 et 2025, a choisi le terrain des réseaux sociaux pour exprimer un malaise profond.

Sous une vidéo de Christophe Urios en conférence de presse, publiée par Midi Olympique, l’ancien troisième ligne a livré un message aussi direct que dérangeant.

« Le problème vient de l’intérieur du vestiaire. Ça fait presque trois ans que ce projet est en place et il n’a en rien amélioré particulier de parcours de rugby l’image de mon club de cœur. Rien n’a vraiment changé sous cette direction… Après, c’est juste mon avis ».

Une prise de position rare, surtout venant d’un joueur aussi emblématique. Le commentaire a rapidement circulé au sein de la Yellow Army, suscitant débats et réactions.

D’autant plus que plusieurs anciens Jaunards ont publiquement marqué leur approbation, à l’image de Alexandre Fischer, renforçant l’idée d’un malaise partagé au-delà du simple état d’âme individuel.

Face à cette onde de choc, le club a choisi de ne pas alimenter la polémique. Aucun communiqué, aucune réaction officielle, comme si l’institution préférait contenir l’incendie plutôt que l’exposer.

Une stratégie déjà observée un an plus tôt, lorsque Marvin O’Connor avait publiquement ciblé le management clermontois dans un message tout aussi critique.

Mais cette fois, la portée semble différente. Le statut de Fritz Lee, son attachement revendiqué à l’ASM et la temporalité de sa sortie — à chaud, après une lourde désillusion européenne — donnent à ses mots un poids particulier.

Plus qu’un simple commentaire, ils résonnent comme le symptôme d’un malaise plus profond, installé depuis plusieurs saisons, et désormais impossible à ignorer.