Il n’est plus seulement le chef d’orchestre du jeu girondin. Depuis le début de saison, Matthieu Jalibert incarne une transformation plus large, presque symbolique, de l’Union Bordeaux-Bègles.

Déjà décisif lors de la conquête du premier titre européen de l’histoire du club, l’ouvreur semble aujourd’hui avoir franchi un seuil supplémentaire.

Face aux Bulls, aux Scarlets puis au Rugby Club Toulonnais, Jalibert a enchaîné les prestations de très haut niveau, repartant à chaque fois avec le trophée d’homme du match. Une régularité rare, qui dépasse désormais le simple cadre de l’animation offensive.

Car si son talent ballon en main ne fait plus débat, c’est dans les zones d’impact que le Bordelais surprend le plus. Plus dense physiquement, plus engagé dans les duels, plus actif dans le combat au sol, le numéro dix s’est mué en joueur complet, capable d’influencer une rencontre sans forcément toucher chaque ballon.

Invité sur TV7 pour dresser le bilan de la première partie de saison, Laurent Marti n’a pas éludé ce sujet. Le président girondin a spontanément tenu à mettre en lumière l’évolution de son ouvreur, estimant que son niveau actuel dépasse largement le cadre domestique.

« J’aimerais dire un mot sur Jalibert. Il est assez stratosphérique en ce moment. J’espère qu’il en trouvera la reconnaissance sur le plan international. Sa vitesse, sa vista, ses exploits techniques, on les connaît depuis ses débuts. Mais là où il est encore plus impressionnant maintenant, c’est que c’est devenu un monstre physique, un « boucher ». Il s’y file en défense, il gratte des ballons, il nettoie dans les rucks. Il est franchement étonnant. »

Derrière l’éloge, un message à peine voilé : celui d’un joueur arrivé à maturité totale, dont l’influence ne se limite plus à l’esthétique du jeu, mais s’inscrit dans l’exigence du très haut niveau.