Philippe Tayeb et Laurent Travers recadrent joueurs et staff — objectifs élevés et carences pointées

La victoire renversante contre le Stade Français (35-34) n’a pas offert de répit à l’Aviron Bayonnais. Au lendemain de l’exploit, Philippe Tayeb (président) et Laurent Travers (directeur du rugby) ont réuni le vestiaire, puis le staff, pour un bilan complet et un avertissement clair avant le déplacement à Montpellier samedi.

Le journal L’équipe fait le point sur cette situation très instable qui règne à Bayonne.

Une première réunion a eu lieu sans les entraîneurs, l’occasion de faire passer un message direct au groupe. Puis les techniciens menés par Grégory Patat ont à leur tour été reçus pour un débrief détaillé. L’Aviron compte 34 points après treize journées, contre 38 à la même époque l’an passé. C’est solide, mais jugé insuffisant par la direction.

Les dirigeants ont notamment pointé deux faiblesses récurrentes : la mêlée et la touche, chiffres à l’appui. Les absences n’aident pas : Luke Tagi, Tevita Tatafu, piliers droits, manquent depuis des semaines, tandis que Baptiste Chouzenoux a été absent à plusieurs reprises, fragilisant le secteur aérien. Dans l’organigramme, un nom ressort : Stéphane Barberena, en charge de la touche, que le club ne souhaite pas prolonger.

L’extérieur, point noir qui agace en haut lieu

À Jean-Dauger, Bayonne marche sur l’eau : 7 victoires en 7 réceptions. Mais loin du Pays basque, c’est l’inverse. Déroute à La Rochelle (49-0), lourds revers au Racing (47-27), à Bordeaux (41-12) et Pau (47-24)… et un traumatisme en Champions Cup face aux Harlequins (68-14). Des défaites jugées indignes du standing que le club souhaite afficher.

En privé, Tayeb ne cache plus sa colère. Il estime que ces écroulements nuisent à l’image du club et refroidissent des partenaires potentiels. Selon lui, ces échecs répétés et cuisants décourageraient certains futurs possibles partenaires financiers.

Travers partage ce constat : la sixième place est flatteuse, principalement liée au calendrier.

Pour autant, le contexte atténue le verdict : l’infirmerie est lourde, l’équipe n’a jamais évolué au complet, et le staff assume parfois prioriser les matchs à domicile, galvanisés par l’ambiance de Jean-Dauger.

Patat dans une zone grise

Officiellement prolongé jusqu’en 2028, Grégory Patat reste néanmoins sous observation. Il n’a pas été consulté lors de l’approche de Thibault Giroud pour 2027, et a appris la prolongation de Gerard Fraser jusqu’en 2030 sans intervention. À ce stade, ce sont les résultats extérieurs qui dicteront la sérénité de son mandat.

Un succès à Montpellier pourrait changer le climat. Au contraire, une nouvelle claque raviverait les dossiers déjà posés sur la table.