Arrivez-vous à trouver une saveur européenne à cette finale face à Toulon ?

Ce qui importe surtout, c’est de jouer une finale pour la gagner. L’adversaire, on ne s’en souvient jamais trop. Maintenant, c’est une équipe que l’on connaît, que l’on a jouée deux fois cette année (victoire 30-5 à l’aller pour Toulon, victoire 25 à 6 au retour pour Biarritz, NDLR). Forcément on sait à quoi s’attendre, ça enlève un peu de ce qui fait la saveur de la Coupe d’Europe, à savoir des équipes que l’on ne rencontre pas souvent et que l’on ne connaît pas tellement. Mais il y a quand même de l’excitation, peut-être un peu moins que d’habitude, mais elle est présente du fait d’aller chercher un titre.

Finalement, avez-vous pris goût à la jouer cette Amlin Cup ?

Ça serait bien de ne pas trop la jouer mais de la gagner vendredi soir ! Pour pouvoir jouer la H Cup l’an prochain, parce que cette H Cup, c’est avant tout une compétition que l’on aime jouer à Biarritz et qui nous a plutôt réussi dernièrement, même si on n’est jamais allé la chercher. On a échoué deux fois en finale (2006 et 2010, NDLR). Là, c’est la petite, mais ce serait un bon début.

Une finale à l’enjeu de titre et de qualification européenne…

C’est une compétition qui est quand même de plus en plus mise en avant, un peu moins en France mais qui est quand même réputée, reconnue, de plus en plus jouée par les clubs. Elle était mise un peu de côté il y a quelques années, mais plus vraiment aujourd’hui, avec de belles équipes, de belles rencontres. Nous, on s’y est accroché à cette compétition dans cette saison compliquée, en passant ce quart (victoire aux Wasps, 23-26) puis la demi-finale (face à Brive, 19-0) ; ce sont des matches que l’on n’a pas eu envie de lâcher. On a envie d’aller jusqu’au bout.

Pour partir en vacances avec le sentiment du devoir accompli ?

C’est sûr que, sur un match, on peut passer d’une saison pourrie à ce qui sera peut-être la meilleure saison du Biarritz Olympique depuis six ans, puisque nous n’avons plus gagné de titres depuis six ans. Ça ferait donc un titre et c’est l’aboutissement du travail d’un staff, d’une équipe afin d’aller chercher un ticket européen l’année prochaine, chose que l’on n’a pas su acquérir par le championnat. Donc il y a double carotte. Ça peut-être tout bonus. Maintenant, il faut peut-être garder la pression positive qui consiste à aller chercher un titre plutôt que de se mettre la pression de la qualification, qui pourrait nous inhiber, même si ça va de pair.

C’est aussi le moyen d’un beau cadeau d’adieu à ceux qui vont partir, comme Patrice Lagisquet ou Sylvain Marconnet…

C’est l’aboutissement d’une vie de sportif, d’une saison, pour Patrice qui va nous quitter même si je pense qu’il restera proche du club, ou pour d’autres joueurs qui nous quittent aussi pour de multiples raisons. Pour Sylvain qui arrête sa carrière. J’ai la chance d’être allé en finale avec Jean-Michel Gonzalez, qui a pu arrêter sa carrière sur un titre. Forcément, on est heureux quand ça se passe comme ça et qu’un joueur arrête sur une si belle note, parce que ce n’est pas donné a tout le monde. Pour Sylvain et sa grande carrière, ce serait bien aussi de finir sur un titre.

En face, il y a Bernard Laporte qui connaît bien certains d’entre vous.

On le connaît Bernard ! Quand on le voit dans ces interventions, j’ai l’impression de revivre des moments que j’ai vécus avec lui. Et même s’ils ont d’autres matchs à jouer derrière (barrage de Top 14 contre le Racing, NDLR), c’est un compétiteur. Il déteste perdre et va tout faire pour gagner vendredi soir. On connaît leurs points forts, on sait où ils vont être conquérants. Il va leur demander d’être bons en défense, de ne pas trop s’exposer dans leur camp, de nous mettre sous pression par du jeu au pied et, une fois qu’ils seront dans notre camp, de revenir avec des points. Ils ont des joueurs pour ça, avec pas mal de bons buteurs. À nous de prendre le match à notre compte, de ne pas les laisser commencer à dérouler, parce que, sinon, ça va être compliqué.

Vous redoutez le jeu au pied de Jonny Wilkinson ?

C’est ce que je disais, ils ont des bons buteurs, des matchs winners. Nous aussi on en a. On attend bien sûr Dimitri Yachvili. Je pense que Damien Traille peut aussi nous mettre deux ou trois drops, il aime bien faire ça dans les phases finales et même Julien Peyrelongue, qui n’en tente pas trop durant la saison, mais il aime aussi en tenter lors des phases finales. Nous, on les attend moins (Il sourit). Mais ils seront peut-être là aussi !