Dans l’entourage technique de Bernard Laporte, on avait parfaitement repéré la faille dans la défense pourtant costaude du Racing Métro : « Quand on possède le ballon, ils ont du mal à se replacer », disait ce membre du staff. A l’issue de la rencontre remportée 17-13, l’entraîneur toulonnais ne disait pas le contraire : « Quand on tenait le ballon, ils avaient du mal à se replaçer ». Et le ballon, le RCT l’a tenu avec 61% de possession à l’issue d’une première période perdué 13-3 ! Posséder n’est pas gagner quand on commet tant de fautes de main, qu’on ne concrétise pas ses actions et qu’on semble impotent face à son adversaire.

Le Racing Métro, lui, a su profiter des errances de Jonny Wilkinson pour donner des frayeurs au public toulonnais durant presque une heure. L’essai de Benjamin Fall, tout en opportunisme à la 28e minute, porte le score à 10-0 alors que l’artilleur Rouge et Noir a loupé déjà 6 points au pied. L’explication semble irrationnelle. L’Anglais s’est entraîné deux heures la veille, une heure le matin et le vent ne semble pas en mesure de dévier les ballons. Le pied sera bien l’arbitre de ce Barrage avec l’échec de Juan Martin Hernandez à deux minutes de la fin. Un ballon qui frôle le poteau et une qualification qui s’envole.

Entre temps ? Toulon a bien essayé de contourner la solide défense alto-séquanaise lors de la première période mais les Racingmen se montraient solides en défense, repoussant les assauts locaux. Ceux-ci parviennent à s’installer dans le camp Ciel et Blanc mais des fautes techniques les empêchent de concrétiser leurs temps forts. En fin de première mi-temps, Matt Giteau passe la seconde et parvient à pénétrer dans la défense francilienne, montrant la voie à ses coéquipiers. Wilkinson pas en réussite, il récupère même le rôle de buteur et ramène la marque à 13-3 à la mi-temps.

Au retour des vestiaires, d’entrée de jeu Toulon met la pression mais reste loin au score. Les vagues toulounaise commencent à ouvrir des brèches et ce sont les Racingmen qui font des fautes et permettent aux Varois de revenir au score : 9-13 à la 61e mi-temps. Alors, comme souvent, l’heure de jeu voit le match basculer avec un Superbe mouvement de Smith en contre qui offre l’essai à Armitage (63e)…Toulon mène au score pour la première fois de la partie, 14-13 et le pronostic d’un ancien entraîneur du XV au muguet se vérifie : « Ca se jouera dans les 20 dernières minutes », avait justement prédit Aubin Hueber.

Le stade Félix-Mayol a retrouvé sa voix, qu’une pénalité en faveur du RM92 à la 70e aurait pu doucher si Juan Martin Hernadez ne tapait le poteau. Toulon n’a plus alors qu’à conserver la balle. Mais le Racing continue à y croire même si la mêlée toulonaise est parvenue à prendre le dessus malgré l’absence de Sébastien Bruno et Carl Hayman. Le Racing joue et à la 75e, le buteur argentin a l’occasion de refaire passer le Racing devant. Le ballon passe légèrement à côté. Ca sent bon pour Toulon qui remet une couche dans une mêlée qui lui offre une dernière pénalité. Matt Giteau passe les trois points et clôture le score : 17-13. Le prochain adversaire de Toulon est connu : Clermont. Mais il faudra quand même montrer autre chose face à des Auvergnats impressionnants tout au long de la saison. Le staff de Bernard Laporte a déjà préparé ses fiches.

Source: lnr.fr