Arnaud Ramsay est l’auteur de « Ma mauvaise réputation », la biographie de Mourad Boudjellal, parue en mai dernier, juste avant le sacre de champion d’Europe des Toulonnais.

Dans un entretien accordé à Rugby Infos Toulon, Arnaud Ramsay a évoqué ses relations avec Mourad Boudjellal et sa façon de travailler avec l’homme fort du Rugby Club Toulonnais. Extrait:

Racontez-nous la genèse de cette mauvaise réputation… 

« Je suis fan de sport et je connais surtout l’univers du football. J’ai déjà écrit pas mal de bouquins avec des bio officielles comme celle de Youri Djorkaeff et Bixente Lizarazu ou des bio-enquêtes comme celle de Laurent Blanc ou David Douillet. Je trouvais que le foot manquait de personnalités alors qu’en rugby, Mourad Boudjellal, que je ne connaissais pas du tout, dégageait quelque chose. Qu’on soit d’accord ou pas, il m’intriguait. Et j’étais assez fasciné par sa réussite industrielle. J’aimais aussi son côté grande gueule. J’étais en contact avec La Martinière et j’ai proposé à Mourad Boudjellal car il était parti de zéro avec la BD et qu’il était en train de faire de Toulon une machine de guerre. Nous étions en juin 2012. L’éditeur m’a dit: banco !

Comment s’est passée la première rencontre ?

J’ai envoyé un long texto à Mourad Boudjellal pour me présenter et lui soumettre mon idée. Il m’a répondu trois minutes après: « Rappelez-moi en septembre ! » Je l’ai recontacté, on devait se voir à Paris, mais il a annulé à plusieurs reprises en raison de son emploi du temps. J’ai donc pris l’initiative de descendre sur Toulon. On s’est retrouvé au RCT Café. Le contact s’est bien passé. On s’est mis d’accord pour que le bouquin sorte en mai, pour qu’en cas d’échec sportif, le livre ait une durée de vie de quelques semaines.

Et ensuite, comment se sont déroulés les entretiens ?

Je suis venu à Toulon trois fois trois jours en octobre, décembre et février. On se voyait plusieurs heures par jour dans son bureau. Des sessions de deux, trois ou quatre heures par jour. Ce qui m’a impressionné, c’est qu’il m’a accordé du temps tout en continuant ses autres activités. Il parlait aux journalistes, aux agents. Il a vraiment le sens de la formule et une mémoire prodigieuse car il reprenait le fil de la conversation où on l’avait laissé. Ce qui m’a surpris également, c’est qu’avec lui, il n’y a pas de censure !

Aucun OFF ?

Si, mais très peu et qui n’en valaient pas forcément la peine. Et je n’ai rien coupé avec relecture ! Il est franc jeu, il n’a aucun tabou. Il est à la fois déroutant car il va droit au but et à la fois très chaleureux. Et il aime bien se marrer ! C’est une belle découverte.

Une fois que le livre a été publié, comment l’avez-vous senti ?

Mourad Boudjellal n’est pas forcément quelqu’un de démonstratif. Il ne va pas sauter au plafond et me serrer dans ses bras pour me remercier. Mais il était content car il a eu des retours positifs. Après, ce que je souhaitais montrer, c’est que derrière la grande gueule, il y avait un mec sensible avec beaucoup de fond. Ce qui est dommage, c’est que le RCT n’ait pas réussi le doublé car on aurait fait un chapitre supplémentaire pour raconter les deux finales, l’euphorie et le retour à Toulon.