C’est la fin d’un feuilleton qui a agité le rugby français pendant plusieurs semaines.

La Fédération française de rugby (FFR) a annoncé qu’elle n’irait pas plus loin dans l’affaire opposant Fred Quercy, capitaine de Montauban, à Fabien Galthié, sélectionneur du XV de France.

La Fédération ne fera pas appel de la décision de la Ligue nationale de rugby (LNR), qui a infligé au joueur un simple blâme et une amende de 3 000 euros avec sursis.

Une manière, selon elle, de mettre un terme à une polémique devenue embarrassante, alors que les Bleus préparent leur tournée d’automne.

Une sanction minimale après des propos violents

Tout est parti d’une interview donnée par Fred Quercy le 1er septembre, lors de la conférence de lancement du Top 14. L’ancien Montpelliérain, aujourd’hui à Montauban, s’était alors laissé aller à des propos très durs envers son ancien entraîneur, Fabien Galthié :

« On pourrissait en pros, avec notre actuel grand sélectionneur de l’équipe de France, Fabien Galthié, qui est je crois la moins bonne personne sur Terre. Il a été à la fois le meilleur entraîneur que j’ai eu, indiscutablement ― et pourtant j’en ai eu des bons dans ma carrière ― mais aussi la plus grande merde sur le plan humain. »

Des mots crus, qui avaient immédiatement déclenché une vague de réactions, poussant la FFR à ouvrir une procédure disciplinaire pour « atteinte à l’intérêt supérieur du rugby ».

Trois semaines plus tard, le 22 septembre, le club de Montauban recevait une notification de suspension provisoire de la licence du joueur, décidée par le conseil de discipline de la FFR. Une mesure jugée disproportionnée et rapidement levée, après que les avocats du club ont rappelé que la Fédération n’avait pas compétence à sanctionner un joueur professionnel, relevant du champ de la LNR.

C’est donc cette dernière qui a finalement repris le dossier, et entendu Fred Quercy le 15 octobre. Après examen, la commission a choisi la sanction la plus légère possible, estimant que le joueur avait déjà été écarté d’un match et que le club avait pris les mesures nécessaires.

« Après évaluation (…) monsieur Fred Quercy a été sanctionné d’un blâme et d’une amende de 3 000 euros assortie du sursis », précise le communiqué officiel.

Une affaire gênante pour tout le monde

La FFR, dans un second communiqué, a tenté de refermer le dossier en appelant à la raison :

« Le respect et la bienséance doivent toujours guider notre sport. La liberté d’expression, oui, mais en aucune façon l’injure. (…) Tous les acteurs de notre sport doivent avoir conscience des conséquences que peuvent engendrer leurs mots ou leurs actes. »

Une manière élégante d’éviter une escalade judiciaire ou médiatique, tout en rappelant les valeurs censées incarner le rugby.

Les zones d’ombre demeurent

Reste une question : pourquoi cette suspension conservatoire a-t-elle été décidée aussi rapidement, trois semaines après les faits ?
Selon la FFR, il s’agirait d’une initiative du président du conseil de discipline, sans pression extérieure. Mais pour d’autres, c’est bien la colère de Fabien Galthié qui aurait provoqué cette réaction en chaîne.

Le président de la FFR, Florian Grill, a lui-même tenté d’apaiser les tensions :

« J’accepte toutes les critiques, toutes les opinions, mais je n’accepte pas les injures. (…) C’est un peu une tempête dans un verre d’eau. »

Fin du feuilleton

Pour la FFR comme pour la LNR, la page semble tournée. Fred Quercy, lui, pourra rejouer dès le prochain match de Montauban. Et Fabien Galthié peut désormais se concentrer sur la tournée de novembre, où la France affrontera notamment l’Afrique du Sud au Stade de France.

Une polémique de plus dans les archives du rugby français… mais qui, cette fois, se termine sans plaquage trop appuyé.