Affaire Narjissi : Deux hommes placés en examen pour homicide involontaire !
Affaire Narjissi : Deux hommes placés en examen pour homicide involontaire !
Le mardi 3 juin 2025 à 0:26 par David Demri
0 Commentaire
Publicité
L’instruction judiciaire autour de la disparition tragique de Medhi Narjissi connaît un nouveau développement majeur selon les informations du journal régional Sud-Ouest.
Ce lundi 2 juin, Stéphane Cambos, ex-manager des moins de 18 ans de l’équipe de France, a été mis en examen pour homicide involontaire par le juge d’instruction Serge Rey, à Agen. Une étape attendue depuis sa garde à vue du 15 avril, survenue plusieurs mois après le drame qui a bouleversé le rugby français.
Le 7 août 2024, le jeune joueur de 17 ans, licencié au Stade Toulousain, trouvait la mort, emporté par un courant sur la plage de Dias Beach, au cap de Bonne-Espérance (Afrique du Sud), lors d’une séance de récupération. Un lieu connu pour ses courants violents et ses conditions de baignade extrêmes. Ce jour-là, la mer affichait une houle de 3 à 4 mètres et une température de 12 °C.
Déjà mis en examen le 16 mai, Robin Ladauge, préparateur physique de la sélection, a reconnu être à l’origine de cette séance en mer. « Endroit magique », a-t-il décrit pour justifier le choix de cette plage, tout en réfutant toute imprudence ou négligence de sa part. Il conteste également avoir agi seul, affirmant que la décision avait été prise en accord avec son manager, Stéphane Cambos.
Mais ce dernier livre une version bien différente. Il affirme que l’activité à Dias Beach n’était pas prévue, évoquant une « désobéissance au planning » de la part de Ladauge. Sur le programme validé par la Direction technique nationale, seule une séance en piscine à l’hôtel était inscrite. Cambos maintient que la sortie en mer aurait été improvisée par Ladauge, sans son aval, lors d’une journée supposée « off » comprenant une excursion au phare du cap.
Des messages échangés via WhatsApp ce jour-là viennent toutefois nuancer cette ligne de défense. L’un, envoyé à 8 h 14 à tout le groupe, proposait deux options pour la séance : une plage – sans nommément indiquer Dias Beach – ou la piscine de l’hôtel.
Par ailleurs, Ladauge aurait informé le groupe, dès le parking du site, qu’il allait vérifier les conditions de baignade. Il mentionnera ensuite des « vagues un peu solides » dans un message qui, selon ses dires, n’a pu être relayé en raison d’un manque de réseau.
Les déclarations de Stéphane Cambos, affirmant s’être opposé à la baignade, ne sont pas confirmées par les autres membres du staff. Seul le voyagiste, présent sur place ce jour-là, aurait émis des réserves quelques jours auparavant.
Au-delà des responsabilités individuelles, la question de la responsabilité institutionnelle de la Fédération française de rugby (FFR) est également posée. La famille de Medhi Narjissi – son père Jalil, ancien joueur du SU Agen, et sa mère Valérie – accuse la Fédération d’un grave manquement à ses obligations de sécurité.
Leur avocat, Me Martial, dénonce un enchaînement de défaillances depuis le début du séjour. Une position contestée par le président de la FFR, Florian Grill, et son conseil Me Chichportich, qui mettent en avant l’absence de lien de causalité direct entre la Fédé et la tragédie.
À ce stade, Robin Ladauge est placé sous contrôle judiciaire. Stéphane Cambos, lui, reste libre. Le juge devra désormais déterminer si les fautes présumées justifient un renvoi devant un tribunal correctionnel – et si d’autres responsabilités, notamment collectives, doivent être examinées.
La douleur de la famille Narjissi, elle, reste intacte. Et le monde du rugby continue de chercher des réponses à ce drame qui n’aurait jamais dû se produire.
Publicité
0 Commentaire