Affaire Narjissi : L’enquête interne menée par la FFR aurait été effectuée par un proche de Stéphane Cambos !

Affaire Narjissi : L’enquête interne menée par la FFR aurait été effectuée par un proche de Stéphane Cambos !

Le mercredi 6 août 2025 à 23:24 par David Demri

3 Commentaires

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Un an après la tragédie qui a coûté la vie à Medhi Narjissi, jeune rugbyman de 17 ans disparu en mer lors d’un stage de l’équipe de France U18, les responsabilités continuent d’agiter le monde du rugby. Alors que deux membres du staff sont mis en examen, la famille du joueur exige désormais que la Fédération française de rugby (FFR) et son président, Florian Grill, soient aussi inquiétés.

Le 7 août 2024, lors d’un stage à Dias Beach en Afrique du Sud, Medhi Narjissi, joueur du Stade Toulousain, a été emporté par les vagues à l’occasion d’un bain de récupération organisé par le préparateur physique de la sélection, Robin Ladauge. Celui-ci est aujourd’hui poursuivi pour homicide involontaire, tout comme Stéphane Cambos, ancien manager du XV de France U18.

Mais pour les parents du jeune rugbyman, ces poursuites individuelles ne suffisent pas. Avec leurs avocats, Me Édouard Martial et Me Victor Casellas, ils demandent que la FFR soit officiellement tenue pour responsable. « C’est l’accumulation des graves fautes d’encadrement, de responsabilité, d’organisation. Au plus haut niveau », s’indigne Jalil Narjissi, le père de Medhi, via La Dépêche.

Le rapport de l’Inspection générale de l’éducation, du sport et de la recherche (IGESR), remis en avril dernier au ministère et révélé par Le Parisien, donne du poids à ces accusations. Sur 121 pages, il dresse un constat accablant des manquements à tous les étages : faute d’encadrement, mauvaise gestion de la crise, soutien psychologique insuffisant aux jeunes rescapés, et communication chaotique avec les familles.

Selon le rapport, Robin Ladauge aurait organisé cette baignade sans autorisation ni encadrement adapté. Stéphane Cambos, quant à lui, aurait tardé à intervenir. La Fédération est également pointée du doigt pour avoir bâclé le rapatriement des jeunes et leur suivi psychologique. « La fédération a fait de ces enfants des bombes à retardement », témoigne le père d’un autre joueur dans ce même rapport.

Autre sujet de discorde : l’enquête interne menée par la FFR, jugée partiale, hâtive et sans réelle méthodologie. Réalisée par une personne proche de Stéphane Cambos, elle aurait eu pour but de minimiser la responsabilité fédérale et de renforcer la thèse de l’accident. Cambos a d’ailleurs riposté en déposant une plainte contre la FFR pour dénonciation calomnieuse.

La famille de Medhi et ses avocats espèrent désormais que la justice élargira les poursuites à la FFR et à son président. « Nous estimons que la Fédération, en tant que personne morale, a manqué à ses devoirs lors de la constitution du groupe et de l’envoi de mineurs en Afrique du Sud dans des conditions déplorables », explique Me Martial.

Dans ce contexte tendu, la FFR s’est défendue par la voix de son avocat, Me Mathias Chichportich. « Cette baignade n’était pas prévue, elle n’aurait jamais dû avoir lieu et c’est donc une faute d’avoir laissé les joueurs aller à l’eau. Cette faute n’est pas imputable à des personnels relevant de la FFR et encore moins à Florian Grill », déclare-t-il, ajoutant que « la Fédération n’est pas mise en examen et se tient à la disposition de la justice ».

Malgré les critiques, la FFR assure avoir pris des mesures correctrices : meilleure déclaration d’accueil des mineurs, livret de déplacement pour les familles, structuration des dossiers administratifs… « Des évolutions pour l’encadrement des jeunes notamment, avant même la publication du rapport », précise Me Chichportich.

Face à l’émotion suscitée par cette affaire, le secrétaire général de la FFR, Sylvain Deroeux, a reconnu récemment dans L’Équipe : « Des défaillances organisationnelles et administratives, et parfois certaines maladresses dans la communication ». Mais il défend fermement Florian Grill : « Ce qu’on souhaite dire, c’est que Florian Grill n’est pas responsable. La Fédération l’est et l’assume ».

Alors que l’enquête judiciaire se poursuit, la douleur des parents demeure. « Perdre un enfant dans ces circonstances est une souffrance absolue », rappelle Me Chichportich. La Fédération appelle au respect de ce deuil et à laisser la justice faire son travail, tout en refusant « que des contrevérités circulent, leur seul objectif étant de nuire à la réputation de son président et de ses équipes ».

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3 Commentaires

  1. GéGé 7 août 2025 at 07h- Répondre

    bon encore et encore

  2. Mola the Best 7 août 2025 at 10h- Répondre

    « Erreur’ lamentable, heureusement c’est la justice qui déterminera les responsabilités. Cette enquête interne est inutile et surtout ridicule du fait de l’avoir confié à un proche des mis en cause. La FFR aurait dû la confier à un cabinet externe.

  3. Billkm 7 août 2025 at 10h- Répondre

    Ce qu’on souhaite dire, c’est que Florian Grill n’est pas responsable. La Fédération l’est et l’assume –> magique cette phrase, qui est le président donc le responsable moral d’une fédération…je crois que c’est son président