Affaire Narjissi : Les terribles échanges entre Ladauge et Cambos révélés !

Affaire Narjissi : Les terribles échanges entre Ladauge et Cambos révélés !

Le vendredi 1 août 2025 à 15:04 par David Demri

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L’enquête sur le drame survenu lors d’un stage de l’équipe de France U18 en Afrique du Sud, qui a coûté la vie au jeune Medhi Narjissi, continue de révéler des fractures profondes entre les membres du staff technique.

Le 24 juin dernier, à Agen, une confrontation judiciaire tendue a opposé les deux figures centrales du dossier : le préparateur physique Robin Ladauge et le manager Stéphane Cambos.

Mis en examen pour homicide involontaire, les deux hommes se renvoient la responsabilité de la séance de récupération fatale organisée sur la plage de Dias Beach, en août 2024.

Ce vendredi, le journal L’Équipe révèle des détails très précis sur cet échange très tendu qui s’est produit entre les deux techniciens de l’équipe de France U18.

Si Ladauge, à l’origine de l’initiative, affirme que « l’idée est de moi, oui, mais l’initiative a été expliquée en réunion avec le staff trois jours avant mais aussi la veille au soir. Moi, je considère qu’elle a été validée », Cambos, lui, nie toute approbation. Il soutient avoir exprimé son opposition dès les premières discussions, affirmant même : « il est hors de question de prendre le moindre risque ».

Dans le bureau du juge, les deux hommes s’accusent mutuellement d’avoir ignoré ou manipulé des avertissements. Sur la question des réserves émises par Frédéric Plachesi, organisateur du séjour, la version de Ladauge est catégorique : « Je suis formel. S’il avait émis une réserve, j’aurais abandonné l’idée ».

Mais Cambos s’empresse de contredire : « Plachesi a déconseillé de donner suite à ce projet ».

Le désaccord dépasse le cadre logistique. Il s’étend à des détails aussi précis que les vêtements portés ce jour-là.

Cambos explique qu’il n’avait pas prévu de se baigner ce jour-là. Extrait:

« Je n’avais pas d’affaires pour aller me baigner, comme beaucoup, car ce n’était pas prévu. Je pense que la plupart étaient en caleçon. En tout cas, c’était mon cas. »

Ladauge le contredit immédiatement. Extrait:

« Moi, j’ai gardé l’image de lui arrivant vers moi avec un short de bain rouge et gris lui arrivant presque jusqu’aux genoux »

« J’étais en caleçon noir, c’est triste d’entendre ça », s’insurge Cambos face à la description faite par Ladauge de son arrivée en short de bain.

Un incident physique sur la plage a également eu lieu comme l’explique L’équipe.

Cambos admet lui avoir « mis un coup d’épaule dans le dos », comme pour lui exprimer sa désapprobation et sa colère de ne pas l’avoir écouté, en organisant cette session sur la plage.

A lire ci-dessous : 

« Je suis arrivé sur la plage avec un sentiment de trahison. J’ai d’abord cherché à obtenir des explications auprès d’Axel Dupont (préparateur physique et analyste performance). Elles ne m’ont pas convaincu. Comme je n’avais pas d’affaires, je me suis mis en caleçon et je suis allé directement vers Robin Ladauge. Je lui ai mis un coup d’épaule dans le dos qui l’a fait chuter dans l’eau. »

Robin Ladauge donne sa version. Extrait:

« Je me suis fait mal et ça m’a agacé. Je me suis relevé et il rigolait, j’ai donc pris ça pour un plaquage amical. Mais je tiens à préciser qu’avec Axel, on avait déjà décidé de mettre un terme à la baignade après avoir accordé cinq minutes supplémentaires aux joueurs à leur demande. »

Sur le fond, aucun des deux ne semble prêt à céder. « Depuis vingt-cinq ans de préparation physique, je n’ai jamais désobéi aux ordres ou aux consignes d’un manager. Je suis un soldat », martèle Ladauge.

Cambos répond tout aussi fermement : « J’ai vingt-cinq ans de management et jamais un préparateur physique n’est allé à ce point à l’encontre de mes consignes en matière de sécurité ».

Aucun témoin parmi les joueurs ou membres du staff n’a pour l’instant confirmé avoir entendu Cambos s’opposer explicitement à la baignade. « Quel est le préparateur physique qui décide seul d’autoriser les jeunes à aller dans l’eau ? », questionne-t-il.

Ladauge réplique :

« Quel manager ayant détecté autant de risques potentiellement dangereux n’intervient pas par écrit sur le groupe Whatsapp du staff ou ne somme pas tous les joueurs de sortir de l’eau quand il arrive sur la plage ? »

Ladauge se défend concernant l’organisation de cette séance de récupération. Extrait:

« La session de récupération n’a présenté aucun risque pour tous ceux qui sont restés dans le périmètre que nous avions délimité. Stéphane (Cambos) est arrivé au milieu de la session et non à la fin. Le fait qu’il n’intervienne pas m’a conforté dans l’idée que cette session n’allait pas contre son opinion. »

Tous deux présumés innocents, les deux hommes n’ont pas souhaité commenter l’affaire. L’avocat de Stéphane Cambos a engagé une procédure pour contester sa mise en examen. Le juge d’instruction actuel, Serge Rey, partant à la retraite, sera remplacé cet été. L’instruction se poursuit.

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1 Commentaire

  1. copan10 2 août 2025 at 09h- Répondre

    Ces controverses entre deux des encadrants – il faut y inclure l’ensemble de ce staff d’irresponsables – prouvent qu’il y a eu des improvisations ( personne n’avait de maillot de bain ) et qu’avec tous les panneaux qui mettent en garde tout au long de la descente sur cette plage ( j’y suis allé il y a quelques années ) de l’extrême dangerosité de l’endroit où les eaux de l’Atlantique et de l’océan Indien se mélangent dans un vacarme étourdissant sur des rochers, il fallait être fou pour autoriser des jeunes à se mettre à l’eau .