Alexandre Ruiz : « A Toulon, j’ai trouvé dur quand parfois tu n’as pas la même vision, dur à accepter »

Alexandre Ruiz : « A Toulon, j’ai trouvé dur quand parfois tu n’as pas la même vision, dur à accepter »

16 septembre 2021 - 23:39

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Alexandre Ruiz a décidé de mettre un terme préamturé à sa carrière d’entraineur au mois de juin dernier afin d’intégrer le staff du club de Montpellier en tant que spécialiste de la discipline et des zones de ruck.

A seulement 34 ans donc, Alexandre Ruiz a décidé de basculer vers le management, un poste dont il rêvait depuis de nombreuses années déjà.

Forcément, lorsque les dirigeants de Montpellier lui ont proposé une telle opportunité, il n’a pas hésité longtemps à la saisir.

Interrogé via RMC Sport, Alexandre Ruiz s’est confié sur cette nouvelle expérience professionnelle. Extrait:

« Ce n’est pas facile mais c’est un choix donc quand c’est choisi c’est plus simple. Mais j’étais attaché à l’arbitrage, ça a fait partie de ma vie pendant 19 ans. J’ai 34 ans aujourd’hui donc c’est plus de la moitié de mon existence. J’étais très attaché au groupe d’appartenance. J’ai créé de bonnes et grandes relations avec les arbitres pendant mes dix ans de haut niveau. Certains sont même devenus des amis avec qui je partage du temps en dehors du terrain. Mais depuis deux mois et demi, j’ai un peu coupé les ponts car l’amalgame peut être rapide. Et je n’ai pas envie de mettre en difficulté la corporation pour laquelle j’ai beaucoup d’attachement. C’est cette rupture avec les collègues qui est le plus dur dans ce choix. Une rupture que j’ai choisie pour permettre la bonne équité, la loyauté et éviter de remettre en cause en système ou ma personne. »

Il précise avoir toujours été attiré par le poste d’entraineur. Il n’a donc pas voulu laisser passer cette chance. Extrait:

« Le jour où j’ai décidé d’arrêter de jouer pour me concentrer sur l’arbitrage, j’avais 16 ans. Je savais que la rupture avec ses valeurs humaines, l’ambiance du vestiaire, la bringue avec les copains allaient me manquer. L’entraînement m’a toujours attiré. J’étais tellement pénible sur le terrain. Je savais que je voulais faire ça et j’ai passé mes diplômes en 2018. Après la proposition de Montpellier, dans le timing de ma carrière d’arbitre, m’a surpris. Mais parfois le train passe et on ne sait jamais s’il repasse. C’était l’opportunité. L’arbitrage pouvait encore durer dix ans, ici j’ai deux ans de contrat et cela peut s’arrêter très vite j’ai en conscience. Mais dans la vie il faut oser prendre des risques et des initiatives et c’est ce que j’ai fait en acceptant cette proposition. »

Il explique dans la foulée en quoi consiste son travail au quotidien. Extrait:

« J’ai un rôle d’entraîneur, c’était mon souhait et j’ai les diplômes pour ça. C’était aussi mon souhait de ne pas m’exposer de suite dans la gestion d’un groupe professionnel ou dans une mission trop élargie qui ne m’aurait pas permis de passer du temps en individuel avec les joueurs. Je m’occupe des attitudes au contact, des collisions, du travail debout, des duels et les rucks. C’est ma responsabilité et c’est en plus un secteur où il y a beaucoup de fautes, donc on parle beaucoup de la règle aussi. Je m’occupe aussi du retour discipline sur lequel je suis intransigeant. On vient de jouer seulement deux journées, on fera un bilan vers la 10eme journée sur notre évolution côté discipline. »

Questionné sur les nouvelles règles adoptées par le Top 14 cet été, il affirme avoir rapidement sensibilisé les joueurs sur ces nouveautés. Extrait:

« Dès que j’ai vu, lu le changement de règle, je suis immédiatement allé sur le site World Rugby pour comprendre. Dès que l’on a repris le 7 juillet, les joueurs ont été rapidement sensibilisés aux nouveautés pour éviter que l’on perde un mois dans la préparation. Quand j’arbitrais, je ne comprenais pas que l’on ne puisse pas connaître la règle. Donc aujourd’hui, je serais mal placé si les joueurs ne la connaissaient pas. »

Pour éviter toute polémique, Alexandre Ruiz indique n’avoir aucun contact avec les arbitres avant les matches. Extrait:

« Je ne m’interdis pas tout mais on a mis en place un process avec Philippe Saint-André. Durant la semaine, je n’ai aucun contact avec les arbitres. C’est Philippe qui gère toutes les questions techniques. Et le jour des matches, je n’ai aucun contact avant match avec eux. On a joué deux journées et c’est très très dur, j’avoue. Romain Poite, qui est venu arbitrer le match contre Brive, est un ami très proche. J’ai partagé 10 ans de ma vie avec lui, il était à mon mariage. Et c’était très dur de ne le voir que de loin. Mais ça fait partie de mon choix. La seule chose que je m’autorise, que l’on gagne ou que l’on perde, c’est d’amener une bière dans le vestiaire des arbitres. Je la partage avec eux, ça dure cinq minutes et je m’en vais. »

Il précise cependant avoir trouvé dur certaines décisions arbitrales lors du match du MHR contre le Rugby Club Toulonnais, au Stade Mayol. Extrait:

« Seul Olivier Azam peut parler aux arbitres le jour du match. Les analystes ont les oreillettes pour entendre ce qu’il se passe sur le terrain avec les arbitres. Moi je le vois. Parfois, je peux être en désaccord mais je connais tellement le milieu, la difficulté d’arbitrer pour critiquer le système. Et je m’interdirais longtemps de le faire. Après j’avoue que la pression est présente. A Toulon, par exemple, j’ai trouvé dur quand parfois tu n’as pas la même vision, dur à accepter mais je dois le faire. C’est mon devoir vis-à-vis du gâteau que j’ai mangé pendant tant d’années de ne pas dire qu’il est périmé. »

Par ailleurs, il rappelle être venu à Montpellier en tant qu’entraineur et non pas en tant qu’arbitre. Extrait:

« Je ne suis pas venu en tant arbitre, je suis ici en tant qu’entraîneur et c’est spécifié dans ma fiche de poste. Ça va ouvrir des portes je pense sauf si on fait 30 fautes par match! Avant de venir ici, je pensais déjà que les arbitres devaient aller plus loin dans ce travail auprès des clubs. J’y vois un travail plus profond même. Si on arrive à changer les mentalités et qu’un arbitre qui intervient dans un club la semaine peut arbitrer le même club le week-end sans aucune arrière-pensée, tout le monde en sortirait gagnant. On ne peut pas passer outre cette collaboration si on veut que les joueurs comprennent la règle et que les arbitres connaissent les attendus des joueurs. »

Pour conclure, il concède que l’arbitrage lui manquer un peut tout de même. Extrait:

« Oui, l’arbitrage en lui-même me manque un peu, le groupe d’arbitres me manque aussi. Ils étaient en stage au mois d’août. Depuis 10 ans j’y participe, alors j’ai eu le cafard pendant trois jours. Surtout que j’étais habitué à organiser les nouvelles montées, les gages, la grosse soirée. Mais j’ai cru comprendre que j’ai manqué à beaucoup de monde ce soir-là. Quand tu es attaché aux hommes, les gens te manquent. »

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1 Commentaire

  1. Henri FRIER 17 septembre 2021 à 08h- Répondre

    Évidemment il a toujours été contre le RCT et de plus il officie au Mhr. Ce n est pas le seul à être contre le RCT n est ce pas MR pointe. Moi je me rappelle d un match contre castres deplorablement arbitre. Maintenant qu il fait partie du staff du Mhr il va prendre partie. De plus étant donné que le Mhr comporte un arbitre soi disant reconnu comment se fait il qu ils aient commis tant de fautes contre le RCT ?

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