Annoncé sur le départ, célébré comme un héros à Boniface, et pourtant… Christophe Loustalot sera bien là cette saison, toujours sous les couleurs du Stade Montois.

En stage en Andorre avec ses partenaires, le demi de mêlée est revenu sur ce scénario inattendu.

« Non, je ne me considère pas comme une recrue. Je n’ai pas quitté le club », affirme d’entrée Loustalot, lors d’un entretien accordé à Midi Olympique.

Et pour cause : après neuf années au sein du Stade Montois, celui que tout le monde pensait en partance a finalement prolongé l’aventure. Pourtant, rien ne laissait présager un tel revirement.

« Je ne me projetais pas du tout. J’avais d’autres projets en tête, notamment dans le bâtiment. J’ai aussi eu des propositions de Pro D2… Mais je suis heureux d’être ici », confie-t-il, serein.

Si son avenir personnel restait flou, Loustalot n’a jamais détourné le regard de l’objectif collectif. « J’aime trop le club ! Il était hors de question que je descende avec ce club. Si on était descendu, j’aurais fait l’effort de rester si on avait voulu de moi. Mon avenir individuel, je m’en souciais peu ». Une déclaration d’amour rare dans le sport professionnel.

Le maintien arraché contre Valence-Romans a scellé ce lien si particulier. « Les moments difficiles, pour moi, ça soude. Maintenant, je pense que je fais pleinement partie de l’effectif », glisse-t-il avec une forme d’évidence.

Une volonté commune de continuer

Le déclic est venu juste après le dernier match de la saison passée. « Romain Mareuil et Clément Briscadieu sont venus me voir après le match d’Agen. Ils m’ont dit qu’ils voulaient continuer avec moi. J’ai aimé cette démarche ». L’engagement du staff a joué un rôle déterminant. « Le club a fait un effort pour moi, donc j’en suis content ».

Pourtant, quelques semaines plus tôt, Loustalot avait été salué comme un sortant par son club. « J’ai été honoré, c’était magnifique. Mais je n’ai aucune appréhension à revenir. Je suis content même », assure-t-il. Conscient de l’exigence du haut niveau, il ajoute lucidement : « Si je suis bon, ça se passera bien. Si je suis mauvais, je serai critiqué ».

Une page qu’il n’a jamais voulu vraiment tourner

La non-prolongation décidée par les anciens entraîneurs avait été un moment difficile, mais Loustalot ne nourrit aucune rancœur. « Je peux comprendre que c’était peut-être la fin d’un cycle. Même si je n’étais pas conservé, je pense avoir été pro. Je n’ai pas été piqué. Je l’ai appris, je l’ai encaissé. J’ai toujours tiré dans le sens de l’équipe. C’était difficile, mais c’est le sport de haut niveau. Ça devait peut-être s’arrêter là, ça ne s’est pas arrêté ». Une loyauté qu’il revendique avec calme et dignité.

Et s’il venait à être de nouveau annoncé partant à la fin de cette saison ? Il répond dans un sourire : « Je ne sais pas ce qui se passera. Ce seront mes performances qui dicteront si je dois rester ou pas. Si ça se passe bien et qu’on veut continuer, on continuera. Sinon, ce sera normal d’arrêter ».

Pour l’instant, Christophe Loustalot préfère savourer. La saison commence à peine, mais lui n’a jamais vraiment quitté Mont-de-Marsan.