Le retour du capitaine des Bleus n’est pas pour tout de suite. Actuellement au Japon, Antoine Dupont a mis en pause ses activités sportives pour se consacrer à sa rééducation, tout en représentant la France à l’Exposition universelle d’Osaka.

Ambassadeur de la marque LVMH et parrain du pavillon français, il a profité de ce déplacement pour évoquer avec sérénité la suite de sa carrière… et sa patience.

Gravement blessé au genou droit le 8 mars dernier face à l’Irlande, dans le cadre du Tournoi des Six Nations, Dupont poursuit une convalescence minutieuse. Victime d’une rupture du ligament croisé, il a été éloigné des terrains au moment où sa saison basculait, et avec elle, les ambitions du XV de France.

Mais pas question pour lui de précipiter les choses. Son objectif est désormais clair : un retour à la compétition d’ici fin novembre, soit plus de huit mois après sa blessure.

« Je me dis que c’est déjà un délai raisonnable », confie-t-il à L’Équipe depuis le Japon. « J’espère que tout se passera bien d’ici là. »

Le stratège tricolore revient de deux semaines intensives de rééducation en Suisse, à l’Hôpital de La Tour à Meyrin, un centre de pointe en médecine du sport. Là-bas, il a repris la course et suivi un protocole structuré, conçu pour l’accompagner jusqu’à un retour sécurisé sur les pelouses.

Une reprise prudente, pas de tournée d’automne

Antoine Dupont a également tranché sur un autre point : il ne participera à aucun match international lors de la tournée d’automne. L’équipe de France disputera trois tests face à l’Afrique du Sud, les Fidji et l’Australie, respectivement les 8, 15 et 22 novembre. Mais le demi de mêlée préfère attendre que son genou soit parfaitement remis avant de rejouer au plus haut niveau.

« Je ne suis pas sûr que ce serait très intelligent de se presser, même si c’est toujours dur de manquer des rendez-vous internationaux », explique-t-il. « Il me reste encore quelques années de carrière, et des genoux, je n’en ai que deux, dont un (le droit) qui est déjà bien abîmé. Il faut donc que j’en prenne soin. »

Le numéro 9 du Stade Toulousain connaît bien cette blessure. En février 2018, il avait déjà subi une rupture du ligament croisé antérieur… au même genou. Ce nouvel épisode l’incite à la prudence, conscient que le moindre faux pas pourrait hypothéquer ses prochaines saisons.

La relève tricolore assurée

Si l’absence d’Antoine Dupont est un coup dur pour le XV de France, le poste de demi de mêlée reste l’un des plus riches en talents dans le rugby français. Derrière lui, la concurrence est rude avec des profils expérimentés et prometteurs : Maxime Lucu, Nolann Le Garrec, Baptiste Serin, Baptiste Couilloud ou encore Baptiste Jauneau se tiennent prêts à prendre le relais.

Au Stade Toulousain aussi, on ajuste les plans en attendant le retour du maître à jouer. Sa vision du jeu, sa gestion du tempo et sa capacité à faire basculer un match d’un éclair génial manquent inévitablement. Mais le staff respecte sa volonté de prioriser la santé sur l’urgence sportive.

De l’autre côté du globe, au cœur de l’Exposition universelle, Dupont reste impliqué à sa manière. Loin des mêlées et des essais, il représente la France dans un rôle d’ambassadeur avec le même sérieux qu’il met sur le terrain. Et pendant que les Bleus poursuivent leur tournée, le capitaine soigne son corps… pour mieux revenir cet hiver.

Un retour attendu, mais maîtrisé. Car même pour les plus grands, la patience est parfois la plus précieuse des vertus.