Après quelques journées de championnat, certains se sont sans doute posés la question : « Et si Toulon était sur le déclin » ? Une fin de cycle était-elle possible ? Le club, triple champion d’Europe en titre, champion de France en 2014, se trouvait en difficulté au classement, à un rang qu’il n’était guère habitué à côtoyer ces dernières années.

Les Varois, véritable machine à gagner depuis le titre continental de 2013, devait digérer le départ de plusieurs joueurs emblématiques, symboles des récentes moissons de trophées: Ali Williams, Bakkies Botha et Carl Hayman raccrochaient les crampons alors que Bernard Laporte devrait peu à peu quitter le devant de la scène pour laisser définitivement la place à Diego Dominguez en juin prochain.

L’entame de Top 14, c’est vrai, a été décevante avec deux défaites lors des deux premiers rendez-vous, et une peu reluisante, compte tenu du statut du RCT, huitième place au soir de la septième journée. Mourad Boudjellal annonçait même qu’en cas de non qualification pour les phases finales du championnat, il quitterait son poste sur le champ. Sa décision était irrévocable.

Qu’on se rassure aujourd’hui, on ne trouverait sans doute personne pour parier la plus dérisoire des sommes sur l’absence de Toulon des six premières places à l’issue de la dernière journée. Car depuis quelques semaines, et en dépit de quelques trous d’air, la machine est repartie. Et de quelle manière !

La fin de la Coupe du monde a ainsi permis aux Méditerranéens, de récupérer quelques forces vives. Car si plusieurs légendes ont quitté le navire, atteinte par la limite d’âge, d’autres sont arrivées: Vermeulen, Ma’a Nonu, Manoa, O’Connell et Quade Cooper.

Les résultats, dès lors, ne se sont pas fait attendre: en Top 14, Toulon reste sur trois victoires consécutives, dont une à Clermont, avec des chiffres qui donnent le vertige: 140 points et 20 essais marqués sur ces trois échéances. Avant le déplacement au Stadium, ce dimanche, les coéquipiers de Matt Giteau sont ainsi remontés à la deuxième place du classement.

Mais au-delà de l’aspect comptable, ce sont avant tout les progrès de la conquête et de la défense qui incitent à l’optimisme. Martyrisé chez les Wasps en Champions Cup, le pack a depuis retrouvé des couleurs, avec des recettes vieilles comme le monde. La retraite de Mourad Boudjellal devra attendre un peu.

Source: Stade Toulousain Magazine