Au Racing 92, on ne plaisante plus avec la santé mentale ! Explications
Au Racing 92, on ne plaisante plus avec la santé mentale ! Explications
Le mercredi 15 octobre 2025 à 14:02 par David Demri
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Et si la prochaine grande révolution du sport se jouait… dans la tête ?
La semaine dernière, le Racing 92 a accueilli un symposium (Congrès de spécialistes, sur un thème scientifique, NDLR) inédit autour d’un thème encore trop souvent tabou : le cerveau du sportif.
Baptisé « Le cerveau au centre du jeu », l’événement, organisé par le médecin du club Sylvain Blanchard, a réuni des spécialistes venus d’horizons variés — du judo à l’escrime, en passant par le golf et le volley — pour croiser leurs expériences et partager leurs avancées sur la prévention, la performance et la santé mentale.
Souvent caricaturé à l’étranger comme un sport brutal, le rugby s’impose pourtant comme l’un des plus en pointe sur la question des commotions cérébrales.
Via Midi Olympique, Le Dr Sylvain Blanchard l’assume pleinement. Extrait :
« Tout n’est pas encore parfait mais le rugby a été précurseur dans la protection et l’accompagnement de ses pratiquants. Sans aucune discussion possible, le rugby est concerné par ces problématiques mais il n’est pas le sport le plus touché et il y a énormément d’autres sports qui sont au moins autant voire même plus touchés que le rugby sans que cela ne soit identifié : les sports de combat, les sports motorisés, le ski, l’équitation, le cyclisme… »
Au Racing 92, une cellule spécialisée dans la surveillance du cerveau a été mise en place, réunissant le neurologue Jean-François Chermann et la psychologue Flore Marty.
Le Dr Blanchard détaille ce protocole inédit. Extrait :
« Chaque matin, les joueurs renseignent leur état général : sommeil, moral, énergie. Si les signaux ne sont pas bons, on déclenche aussitôt des examens complémentaires. »
L’objectif : détecter les traumatismes invisibles et mieux accompagner la reprise après un choc. Mais la tête d’un joueur ne se résume pas à des données médicales. La santé mentale s’impose aujourd’hui comme un enjeu central du sport de haut niveau.
Sylvain Blanchard alerte. Extrait :
« Les rugbymen pros sont de plus en plus sensibles aux angoisses. La pression du haut niveau, amplifiée par les réseaux sociaux et leurs commentaires sans filtre, peut parfois devenir écrasante. »
De son côté, Laurent Winkler, médecin au PSG Judo, met en avant la nécessité d’un suivi individualisé. Extrait :
« Au PSG comme en équipe de France, un seul préparateur ne peut pas suivre tous les judokas, chacun ayant sa sensibilité propre. Aujourd’hui, on tend de plus en plus vers un préparateur mental dédié à chaque combattant. C’est ce qui existe déjà dans la MMA, d’ailleurs. »
De la prévention des commotions à la gestion du stress, en passant par la performance cognitive, une certitude s’impose : la clé du sport moderne passe désormais par la connaissance du cerveau.
Et sur ce terrain-là, le rugby — souvent en avance sur la science — continue d’expérimenter, d’apprendre… et surtout, d’avancer.
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