La PRO D2 2010-2011 débute ce week-end. Est-ce un championnat auquel on s’intéresse lorsqu’on est entraîneur en RUGBY TOP 14 Orange ?

Personnellement oui, je m’intéresse à la PRO D2. Chaque fois que je peux voir un match à la télévision ou en vrai, je n’hésite pas. C’est le championnat qui est juste en dessous du RUGBY TOP 14 Orange. On peut y voir des joueurs très intéressants pour nous. En PRO D2, les clubs peuvent faire jouer des jeunes joueurs français, et leur permettre de s’aguerrir pour évoluer ensuite au niveau supérieur.

Nous avions repéré quelques jeunes joueurs qui ont signé en TOP 14 Orange. Pas au RCT mais cela prouve que nous avions repéré leur potentiel. La difficulté est aussi de se retrouver avec des joueurs qui ne parviennent pas à franchir la petite marche séparant un bon joueur de PRO D2 d’un bon joueur de TOP 14 Orange.

– Vous avez été entraîneur en deuxième division, puis de l’équipe de France Amateurs et depuis deux ans en TOP 14 Orange dans une équipe qui joue les premiers rôles. Le plaisir est-il le même à des niveaux si différents ?

L’état d’esprit est certes différent, mais les joueurs viennent avec la même passion. Que ce soit Jonny Wilkinson, Joe Van Niekerk ou des joueurs de Fédérale 1 qui vont porter le maillot bleu, la passion est exactement la même pour eux, comme pour moi. J’ai eu énormément de plaisir en deuxième division, avec France Amateurs et avec Toulon aujourd’hui.

– Certains entraîneurs passés de la première à la deuxième division, comme Christophe Urios à Oyonnax ou Fabrice Landreau à Grenoble, ont le sentiment de respirer, de retrouver un rugby de passion en descendant de division. Comment expliquez-vous cela ?

Je comprends parfaitement ce qu’ils ressentent. En TOP 14 Orange, il y a une telle pression médiatique et de résultats qu’aller dans un club moins exposé peut être bénéfique. Mais faire l’inverse est aussi un soulagement pour certains entraîneurs. Ils vont alors trouver un cadre plus strict et des joueurs d’un autre gabarit qui vont pouvoir leur permettre de poser leur plan de jeu. On travaille certainement de manière plus sereine en PRO D2 qu’en TOP 14 Orange. En première division, un entraîneur n’a que 4 ou 5 matchs de survie en cas de défaites…

– Que répondez-vous à l’idée reçue selon laquelle un entraîneur de PRO D2 serait moins compétent qu’un entraîneur de TOP 14 Orange ?

Que c’est totalement faux ! Un entraîneur de PRO D2 est aussi un entraîneur capable de s’adapter au jeu proposé. Un jeu avec beaucoup de combat, plus de jeu au pied et plus de jeu en phase statique. En TOP 14 Orange ça ne suffit pas, mais on a les joueurs pour aller au-delà. Pour moi, il n’y a aucune différence entre un technicien de PRO D2 et un technicien de TOP 14 Orange. L’un et l’autre peuvent être très bons. J’ai débuté en PRO D2 et cela m’a permis de faire mes armes. En 2005, avec Thierry Louvet, nous montons en première division. Nous nous sommes alors rendu compte de la différence entre les deux niveaux. Je connais la problématique…

– Vous pourriez aller entraîner en PRO D2 ?

Pourquoi pas, mais pas tout de suite ! Je voudrais d’abord aller très loin avec Toulon. Si un club me contactait avec des ambitions de jouer le haut-niveau et de vivre des phases finales, ça me stimulerait. J’adore disputer des rencontres de phases finales…

– La première journée de PRO D2 2010-2011 va débuter, avez-vous un favori ?

Non. Etant natif de Tarbes et y ayant joué, je jette toujours un œil sur leurs résultats. D’autant plus que j’y connais encore du monde. Le collectif de Lyon et son duo d’entraîneurs ont les moyens de faire monter ce club, mais il y a aussi Christophe Urios à Oyonnax et il faudra voir ce qu’Albi va devenir avec l’arrivée d’Henry Broncan. Cette saison encore la PRO D2 sera passionnante à suivre !