Aubin Hueber s’exprime pour Le Figaro

Aubin Hueber s’exprime pour Le Figaro

29 janvier 2010 - 12:34

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sport24_338195_5869031_1_fre-FRAubin, quelle est votre sentiment après l’annonce de la prolongation de contrat de Jonny Wilkinson ?
Aubin Hueber : C’est déjà un plaisir de se dire qu’on va continuer à travailler avec un garçon aussi professionnel. Pour le staff, c’est très important et ça montre la stabilité recherchée par le président Mourad Boudjellal. Jonny prolonge car il se sent vraiment bien au RCT. C’est une valeur ajoutée pour nous.

Comment s’est opérée cette prolongation ?
Aubin Hueber : C’était une nécessité. Déjà pour le club qui se doit d’avoir une pérennité au niveau du groupe tout en sachant que l’on est obligé de recruter français pour rentrer dans le quota (40%).

On a du mal à mesurer l’influence qu’il peut vraiment avoir au sein du groupe…
Aubin Hueber : Comme je l’ai toujours dit, c’est un grand professionnel, assidu. Il est même parfois dans le trop. Mais en tant qu’entraîneur, on ne va pas s’en plaindre. Il stimule les joueurs autour de lui, pas obligatoirement par la parole mais les jeunes joueurs ont envie d’avoir le même niveau d’exigence. Pour un staff, c’est très encourageant. Et c’est beaucoup plus facile derrière de demander aux joueurs d’être concentrés.

Il stimule, mais est-ce pour autant un leader ?
Aubin Hueber : C’est vrai qu’il ne parle pas beaucoup, à part pour annoncer la stratégie du jeu. Après, son exemplarité sur le terrain n’a pas besoin de mots. Quand il prend la parole dans les vestiaires, c’est très court, c’est précis. Il est finalement un leader naturel.

Depuis son arrivée en début de saison, son jeu a-t-il évolué ?
Aubin Hueber : Déjà, par rapport à ce que l’on recherche, Jonny a le jeu type. Sur certaines stratégies, on lui demande par moment de s’adapter aux équipes que l’on rencontre. Mais il est tellement impliqué qu’aucune situation de jeu ne lui pose vraiment problème. Et puis, ce serait une erreur de notre part de vouloir le changer. Sa force majeure reste le jeu au pied avec une qualité de passes précieuses, à droite et à gauche, pour lancer nos attaques.

Il a déclaré récemment qu’il souhaitait jouer un peu plus à l’instinct…
Aubin Hueber : J’ai lu ça effectivement. C’est un peu surprenant étant donné qu’il incarne le prototype du joueur britannique. Peut-être qu’il s’attendait à jouer davantage en venant en France mais on s’aperçoit que la conception du french flair est en train de se perdre dans tous les clubs français. Même en équipe de France. A un moment donné, il a simplement envie d’être plus créateur. Par exemple dans les 22 mètres, au lieu de taper comme on lui demande, peut-être qu’il y a une passe à faire. Le groupe doit prendre conscience que Jonny Wilkinson, avec des équipes qui montent moins en pression, sur une belle passe sautée, peut envoyer ses ailiers sur une situation de décalages.

Est-ce que Felipe Contepomi a une influence sur le jeu de Wilkinson ?
Aubin Hueber : Disons que Jonny est très stéréotypé, c’est un métronome alors que Felipe Contepomi improvise beaucoup plus et sent les coups qu’il faut jouer. Pour les joueurs autour, c’est plus compliqué d’évoluer avec l’Argentin qui fonctionne à l’instinct comme Juan Martin Hernandez. C’est un joueur qui est capable de jouer une situation dans les 22. Cela demande beaucoup d’adaptation…

Vous pensez les associer davantage la saison prochaine ?
Aubin Hueber : Ce qu’on peut envisager, c’est de voir Jonny évoluer premier centre et Felipe prendre l’ouverture. On l’a fait contre le Castres Olympique en Challenge Européen et ça nous a plutôt satisfaits. C’est un cas de figure qui nous amène du jeu au pied avec la possibilité de pouvoir décaler un peu plus loin notre jeu avec la belle qualité de passes de Jonny. Et puis dans l’alternance du jeu, il y aurait une vraie polyvalence au poste de centre et de 10. Dans tous les domaines, l’équipe sera gagnante.

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