Baptiste Serin : « Mon fils est Toulonnais, il est né ici ! »
Baptiste Serin : « Mon fils est Toulonnais, il est né ici ! »
Le dimanche 19 octobre 2025 à 20:35 par David Demri
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Le demi-de-mêlée du Rugby Club Toulonnais, Baptiste Serin s’est confié dans les colonnes du Midi Olympique.
Ce-dernier explique que son quotidien a changé depuis qu’il est devenu papa. Extrait:
Je me suis détaché de plein de choses. Avant, il y avait des faits qui pouvaient avoir une immense importance sur des journées d’entraînement. Désormais, quand je suis à la maison, je coupe un peu plus avec le rugby. Je suis devenu un peu moins rugby. L’essentiel est devenu autre chose avec son arrivée. Je vous rassure, le rugby reste une grande partie de ma vie. Ça m’a fait grandir en tant qu’homme et comme joueur.
Depuis que je sais que je vais devenir père, j’ai la sensation d’être plus réfléchi, d’être meilleur sur le terrain et en dehors. À la maison, déjà, j’essaie toujours d’être de bonne humeur. Sur le terrain, c’est une motivation. Par exemple, contre Pau, je savais qu’il était dans la tribune avec ma femme. En moi, j’ai senti un truc supérieur, différent de ce que je pouvais connaître dans ces moments. Je me suis dit qu’il fallait qu’on gagne pour apprécier le tour de terrain avec lui.
Il indique également avoir gagné en maturité et être devenu plus fort. Extrait:
Je me sens plus fort mentalement. Aujourd’hui, je peux dire que je vais dépenser zéro énergie pour des trucs qui n’en valent pas la peine. Avant, si je m’engueulais avec un mec, je pouvais ruminer toute une semaine. Je prenais tout trop à cœur. Je n’aime toujours pas ces situations, mais elles sont parfois nécessaires.
Maintenant, je le verbalise ou on me le verbalise, mais je passe à autre chose cinq minutes plus tard. Je ne dépense plus d’énergie pour une connerie. Je me base plus sur le destin : si ça arrive, ça doit arriver. Je mets uniquement mon énergie, dans le cadre du rugby, sur ce que je dois mettre sur le terrain.
Il avoue avoir été très fier d’avoir pu faire découvrir le Stade Mayol à son fils. Extrait:
J’attache déjà beaucoup d’importance au petit tour de terrain d’après-match, avec mes potes et leurs enfants. Ce n’est rien de l’extérieur, mais c’est beaucoup pour moi. C’est un sentiment de fierté de lui faire découvrir Mayol, mais aussi ma vie. J’ai senti dans son regard qu’il y avait de l’émerveillement. Il a toujours été expressif du visage, mais là, je pense que les couleurs dans les tribunes lui ont donné un sentiment plus fort.
Sur le terrain comme dans la vie, il m’apporte un supplément d’âme. Il me pousse à me surpasser. Je n’ai jamais eu envie de décevoir un proche, mais encore moins lui. Pourtant, il ne comprend pas encore grand-chose (sourire). Maintenant, je ne suis pas du genre à vous dire : « Mon fils fera du rugby ! » Pas du tout. Je veux qu’il touche à tous les sports, comme j’ai eu la chance de le faire. Je veux qu’il soit à l’aise avec ça, car je sais que ça l’aidera dans sa vie. C’est important d’être bien coordonné, adroit avec ses mains et ses pieds. Je suis convaincu que ça peut l’aider, voire que ça peut lui donner une avance sur les autres. Mais s’il fait du rugby, ce sera spécial.
Il affirme vouloir que son fils se fasse un prénom s’il devait jouer au rugby. Extrait:
Parce que, peu importe ce qu’il fera, je veux qu’il se fasse un prénom. Moi, j’ai un peu connu ça. On disait souvent : « Tu as vu le petit ‘Mimo’. » C’était le surnom de mon père, qui a joué à Dax et à Mimizan. Voilà, je ne veux pas qu’il soit face à ça. En revanche, s’il décide d’y aller, j’aimerais qu’il soit meilleur que moi (sourire). J’ai un peu peur de savoir comment je vais réagir en tant que père à ces premiers matchs.
Mon père ? On ne jouait pas le même poste, contrairement à mon grand-père. Mon père est bienveillant. Mais si je suis nul, je le prends dans la gueule (sourire). Il est dur, mais juste. J’ai quand même rarement le droit de savoir si c’est bien. On est comme ça dans la famille. Mon grand-père a beau avoir un peu plus de 80 ans, il est pareil. Il me débriefe toutes les semaines. Il va me parler du contexte : « Ça, c’est nul. Ça, c’est un peu mieux. Ça, ça n’a pas été mal. » Mais, ces conversations, ça compte. Je serai sûrement un peu pareil avec mon fils.
Il explique vouloir gagner un titre pour son fils. Extrait:
Sur un terrain, je n’ai aucune crainte. J’ai un surplus de motivation. On rêve tous de ramener quelque chose à Toulon. Moi, maintenant, je rêve de lui faire découvrir une arrivée dans la ville avec un trophée. Je veux que les miens, et donc lui, puissent connaître ça. Nos familles font des sacrifices pour nous. On est absents, parfois de mauvaise humeur. Nos compagnes font notamment office un peu de tampon… J’ai envie qu’un jour on se paie, et que nos proches puissent vivre ça un peu comme on avait pu le faire à Dublin pour la Challenge Cup. En vérité, je n’ai pas de crainte sur le terrain mais un peu plus en dehors.
Quand je pars en déplacement avec Toulon, j’ai toujours une pensée pour mon fils notamment quand on prend l’avion. Avant, je ne ressentais rien. C’est une nouvelle réalité (sourire). Il m’a déjà vu (sourire), mais à un âge où il ne comprend pas trop. Il est trop petit même pour me voir encore à la télévision. Il commence à me reconnaître, sans comprendre. Je pense qu’il me voit comme son père, rien de plus.
Concernant son manque de sommeil, il réagit. Extrait:
Je n’ai pas la science de la parentalité, mais on essaie de faire du mieux qu’on peut et qu’on pense, même si parfois, les nuits ont été un peu courtes. Honnêtement, je ne veux pas me plaindre, car nous n’avons pas une vie normale. Ma compagne a pu s’arrêter de travailler pendant les premiers mois. Nous sommes dans une situation où nous gagnons bien notre vie. Ça aide forcément. Maintenant, le petit dort, ma femme a repris le travail, et notre famille a trouvé son rythme. Ça a été sport pendant trois mois, mais nous avons trouvé un bon rythme. Parfois, nous allons même au lit dès 20h (sourire).
Il explique également avoir beaucoup rigolé avec Charles Ollivon qui est lui aussi devenu papa récemment. Extrait:
On a vraiment beaucoup rigolé (rires). On a fait les réunions en commun avec nos compagnes et la sage-femme. C’était à mourir de rire. On a fait au feeling. Ce sont de bons moments. On a aussi su verbaliser des moments plus compliqués que chaque parent peut connaître. Enfin, ce sont plus nos femmes qui échangent (rires). On a aussi fait un premier restaurant à six. Ce n’est plus pareil qu’avant, mais c’est un bonheur de vivre ça avec un ami comme Charles.
Depuis qu’il est devenu papa, il veut se concentrer sur l’essentiel, rien de plus. Extrait:
Personnellement, j’ai la sensation d’un peu moins parler (rires). On en revient au fait que je dépense moins d’énergie pour des situations assez futiles. J’essaie d’être plus consistant, et de mettre l’énergie au bon endroit. En fait, depuis que je suis père, je me suis recentré sur ce qui était important. J’ai toujours pensé, dans ma carrière, qu’un demi de mêlée qui n’ouvre pas sa gueule n’était pas un bon demi de mêlée. Je ne me suis jamais laissé marcher dessus, que cela soit par mes adversaires, mes concurrents, par les coachs aussi, en allant jusqu’aux arbitres. Maintenant, j’aspire à trouver le juste milieu.
Concernant sa décision de poursuivre sa carrière à Toulon, il rappelle que son fils est Toulonnais. Extrait:
Ça ne m’a pas rongé le crâne, mais mon fils est Toulonnais. Il est né ici. Ma femme est Bordelaise. Je suis Landais. Il a ses origines, mais mon fils est Toulonnais. Je ne sais pas si on restera toute notre vie à Toulon, parce que nous avons une attache à Bordeaux. Il y aura forcément une attache à Bordeaux, et on gardera notre maison, ici, le plus longtemps possible. Mais quoi qu’il advienne de notre famille, mon fils est Toulonnais à jamais. C’est son histoire. Pour moi, ça compte.
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Allez Baptiste et longue vie à ton fils et à toute ta famille, je ne peux que comprendre ton sentiment, j’ai des attaches moi aussi du côté de Bordeaux et je suis né en Charente mais mes enfants sont Toulonnais et oui ça compte. Allez Toulon !