C’était la sensation de la soirée. Après plusieurs mois d’un rocambolesque feuilleton et une signature que toute la France du rugby guettait, Mathieu Bastareaud effectuait ses débuts sous le maillot du RCT.
Dès 18h15, à l’arrivée du car des joueurs, tous les regards le cherchent. Il est le dernier à fendre la foule des supporters, visage fermé, casque sur les oreilles, casquette rouge sur la tête. À son passage, la clameur enfle. Des mains amicales lui touchent les épaules, le torse, le ventre. Oui, il est à vous, ce joueur, chers supporters! Bien là, en chair et en os, à deux heures de ses premières foulées en rouge et noir.
20h37, 46^e du match. L’instant attendu est arrivé. Mason laisse sa place à Mathieu Bastareaud, qui entre sous les ovations de Mayol. Quatorze minutes plus tard, le trois-quarts centre n’a toujours pas touché le moindre ballon mais administré un gros tampon sur un British. Ça occupe… 
Il reste maintenant dix minutes de match à peine et tout Mayol attend, extatique, la première prise de balle de son chouchou. 72^e minute, sur un coup de pied à suivre de Dumora, « Basta » est bousculé sans ballon en pleine course. L’ancien Parisien lui administre une petite piqûre de rappel. Besagne apprécie… 
Dans une fin de match enlevée, l’ancien Parisien n’aura pas eu l’occasion de toucher la gonfle. Comme il l’a laissé entendre en conférence de presse, cela ne l’a pas vraiment perturbé. « Non, non, je n’ai pas touché un seul ballon!,  rigole-t-il. C’est anecdotique, car la victoire est là. Pour moi, c’est une bonne entrée en matière. Il fallait que je me mette dans le bain. Sur le terrain, je me suis senti à l’aise. Je n’ai pas eu d’appréhension sur les courses et les efforts à faire. »

« Mayol avec Paris c’est le jour et la nuit »
Des efforts, il en fait des gros depuis plus d’un mois maintenant pour rattraper son retard dans la préparation. Six kilos déjà perdus, le Top 14 en ligne de mire. « J’en ai bavé, mais je sais ce qu’il faut faire pour revenir. Il ne faut pourtant pas brûler les étapes… », tempère l’intéressé.
À défaut de ballon, Mathieu Bastareaud gardera de son premier match en rouge et noir le souvenir d’un Mayol en fusion. « Avec Paris, c’est le jour et la nuit. Ce n’est pas du tout la même ferveur. Ici, la ville vit pour l’équipe. Quand le match est compliqué, ce public porte son équipe ! » 
Sourire en coin, le néo-Toulonnais s’en va retrouver ses nouveaux potes. C’est promis, la prochaine fois, il touchera un ballon…

Source Var Matin