Bastareaud : « Il y avait beaucoup d’attaques gratuites… J’ai fermé des bouches sur le terrain »
Bastareaud : « Il y avait beaucoup d’attaques gratuites… J’ai fermé des bouches sur le terrain »
Le samedi 11 octobre 2025 à 13:07 par David Demri
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S’il a souvent semblé invincible, Mathieu Bastareaud a aussi connu les blessures invisibles.
Les coups du sort, les critiques, et les tourments mentaux qu’endurent les champions. Il en parle aujourd’hui avec une sincérité rare lors d’un entretien accordé à Midi Olympique.
Le poids du regard des autres
Il ne cache pas avoir souvent été critiqué sur les réseaux sociaux. Extrait:
« Mon poids, mon physique, tout était passé à la loupe. Ce n’était pas ce qu’on attendait d’un joueur professionnel. Les critiques étaient parfois violentes. Et avec l’arrivée des réseaux sociaux, ça a pris une ampleur encore plus difficile à vivre. Les réseaux sociaux au début, c’était le far west. Mais j’ai appris à prendre du recul. Ce qui compte, c’est ce que je fais sur le terrain. J’ai appris à m’en détacher. Ce n’est pas ça qui définit qui je suis. »
Mais cette force, il ne l’a pas toujours eue :
« Oui, bien sûr. Il y a eu des nuits où je doutais, où je me demandais si j’étais à ma place. Mais j’ai décidé de transformer ces critiques en force. J’ai fermé des bouches sur le terrain. C’est ma manière à moi de répondre. »
L’affaire qui a bouleversé sa vie
À 20 ans, Bastareaud est au centre d’un scandale médiatique après un mensonge qui deviendra une “affaire d’État”.
« Ce n’est pas tant le mensonge mais plutôt l’acharnement qui a suivi. J’en ai beaucoup souffert, il y avait beaucoup d’attaques gratuites qui ont blessé aussi ma famille. Je me suis renfermé. J’ai évité les médias. Je ne me sentais pas en confiance. C’est comme ça que certaines images fausses ont été véhiculées sur moi. J’avais 20 ans, je pensais que c’était donnant-donnant or j’étais tout le temps sur la défensive avec les journalistes. »
Le jeune homme d’alors peine à se protéger.
« Parfois j’étais obligé de le faire, et pourtant je n’avais pas envie, et je suis assez expressif quand je n’ai pas envie, ça se voit… du coup et ça donnait un air un peu nonchalant, arrogant car je n’avais pas forcément envie de faire d’effort. Je n’avais pas envie de faire d’effort, quand quelque chose se casse, c’est cassé. »
La descente et la reconstruction
« J’ai évacué ces pensées avec le temps. Dans ma carrière, il y a eu des hauts, des bas et c’était la même chose dans mon moral, ma façon de vivre. Quand on est dépressif, je pense qu’on est dépressif à vie. La vraie question, c’est comment tu arrives à gérer cette dépression. »
Aujourd’hui, il en parle sans détour. « Il y a des moments où les gens qui m’entourent savent que c’est un peu compliqué même si j’arrive maintenant à m’exprimer. Avant, je ne m’exprimais pas. Et c’était un peu compliqué pour les gens. Ils ne pouvaient pas deviner.
Ils ne pouvaient pas savoir. Je pouvais arriver le lundi, tout allait bien. Et le mardi, j’étais au plus bas, sans rien dire ça pouvait provoquer aussi des clashs. Aujourd’hui, je n’ai aucun problème à en parler, au contraire, ma carrière est derrière moi et mon rôle est d’aider les jeunes qui peuvent traverser ça. »
Son salut est venu des autres :
« Des gens comme Meryem Selmi ou certains coéquipiers m’ont beaucoup aidé. Apprendre à se connaître, c’est essentiel. Aujourd’hui, je n’ai aucun problème à en parler, au contraire, ma carrière est derrière moi et mon rôle est d’aider les jeunes qui peuvent traverser ça. »
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2 Commentaires
Bravo Mathieu.
Un gars vrai.
Eric
Pilou pilou
Errare humanum est….surtout comme il le dit à 20 ans….Bravo Mathieu….