L’Aviron Bayonnais aborde un moment clé de son début de saison. Quinze mois que Jean-Dauger n’a plus tremblé en championnat (35 victoires en 37 rencontres) et voilà que deux géants se présentent coup sur coup : Toulon puis Toulouse, demi-finalistes du dernier Top 14. Deux « prime time » de Canal+ en huit jours, preuve que Bayonne attire autant par son invincibilité que par son atmosphère unique.

Sur le plan comptable, le club basque a déjà engrangé deux succès, à Perpignan (26-19) et face à Montpellier (26-23), avant de chuter lourdement à Castres (17-48) avec une équipe largement remaniée. L’heure est désormais au retour des cadres pour ce double rendez-vous qui pourrait donner le ton de la saison.

Pour Cheikh Tiberghien, de retour comme titulaire à l’arrière, inutile de parler de tournant :

« Peut-être pas. C’est un peu tôt dans la saison pour le dire. Il peut encore se passer tellement de choses. Dans la préparation de ce match (contre Toulon), pour éviter de s’éparpiller, on n’a pas parlé des Toulousains, même si on sait tous qu’on les reçoit juste après. »

Rodrigo Bruni, lui, balaye carrément la question avec humour :

« Personnellement, je pense seulement au présent. Je ne sais même pas contre qui on joue la semaine d’après. »

Le manager Grégory Patat, fraîchement prolongé jusqu’en 2028 après plusieurs mois de flou autour de l’arrivée de Laurent Travers comme directeur du rugby, garde lui les pieds sur terre.

« Si on respecte notre parcours des dernières années (35 victoires en 37 matches disputés à Jean-Dauger), certains vont imaginer deux victoires pour nous. Ça nous ferait quatre victoires en cinq rencontres, et beaucoup de confiance pour la suite, mais on ne raisonne pas comme ça. On ne se concentre que sur l’échéance de Toulon, une équipe difficile à manœuvrer à domicile – le RCT avait humilié l’Aviron 46-10 à Anoeta en 2024 – parce qu’elle s’expose très peu. À nous de faire le nécessaire avant de penser à la suite. »

Pour ce choc, Patat réintègre plusieurs cadres laissés au repos dans le Tarn : Arthur Iturria, Manu Tuilagi, Tom Spring, ainsi que la charnière Joris Segonds – Herschel Jantjies, en l’absence de Maxime Machenaud (touché aux côtes).

Le pilier Andy Bordelai résume l’état d’esprit du groupe :

« Enchaîner deux fois à domicile, ce n’est jamais facile. Encore plus quand il s’agit de Toulon et Toulouse en face. Mais il faut voir ces deux matches comme un beau challenge. On a deux grosses opportunités de faire quelque chose de fort dans ce début de saison. »

Bayonne sait ce que cela peut rapporter : un an plus tôt, cette solidité à domicile avait propulsé le club jusqu’à une 4e place historique et un retour en phase finale après 33 ans d’absence.