Malgré leur démonstration face à la France à Wellington (43-17), les All Blacks n’ont pas vécu un match totalement sans accroc. L’un des tournants de la première période reste le carton jaune infligé à Beauden Barrett à la 19e minute de jeu.

Le geste de l’ouvreur néo-zélandais, interprété comme un en-avant volontaire, a été sanctionné sans hésitation par l’arbitre Christophe Ridley.

Pris dans une phase défensive après une offensive française sur l’aile gauche, le vétéran néo-zélandais s’est vu reprocher un geste illicite : une main qui dévie le ballon vers le sol alors qu’une action d’essai se dessinait. Un acte considéré comme volontaire par l’officiel, qui a envoyé Barrett dix minutes sur le banc.

Interrogé à l’issue de la rencontre, le principal intéressé a livré sa version des faits sans détour via Rugby Pass :

« Oh non, vraiment non. Ça paraissait volontaire ? J’ai eu la même impression en revoyant l’action… Mais sur le moment, j’ai clairement pas le temps de réfléchir à ça. »

L’ancien joueur des Hurricanes, désormais un cadre des All Blacks avec plus de 130 sélections, a reconnu être tombé dans un piège qu’il connaissait pourtant bien :

« J’étais dans une situation où je m’apprêtais à plaquer ou à contester le ballon au sol… C’est une zone du jeu où je me suis déjà fait piéger. On en parle souvent. En rugby à XIII, c’est traité différemment, mais là… Non, franchement, il n’y avait aucune intention de faire tomber le ballon. »

Le rôle défensif qu’il occupe parfois l’expose à ce type de décision arbitrale, comme il l’a admis lui-même :

« Souvent, tu es le dernier défenseur ou l’avant-dernier attaquant, et tu dois être très prudent. C’est une partie frustrante du jeu, pour être honnête. »

Au-delà de cet épisode, Barrett a été questionné sur les évolutions tactiques du jeu néo-zélandais, inspirées en partie du rugby à XIII, en réponse à l’agressivité défensive des adversaires. Là encore, il a reconnu cette influence :

« Les équipes montent fort depuis un moment, donc tu dois créer de la profondeur dans ton attaque, mais en même temps garder des options courtes dans l’axe. Donc oui, si vous voyez ce genre de choses dans notre jeu, c’est qu’on y travaille vraiment. On essaye d’avoir des solutions. Les avants comme les trois-quarts ont les qualités pour distribuer et aussi attaquer directement. C’est une bonne remarque, c’est exactement ce qu’on cherche à mettre en place. »