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Bernard Laporte: « A la Fédération, il y a des gens qui sont là depuis ad vitam aeternam »

Bernard Laporte: « A la Fédération, il y a des gens qui sont là depuis ad vitam aeternam »

Le mardi 10 février 2015 à 9:52 par David Demri

8 Commentaires

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Lors d’un long entretien accordé à rugby365.fr, le manager Toulonnais Bernard Laporte a évoqué sa volonté  de briguer la présidence de la Fédération Française de Rugby à l’issue de son contrat avec le RCT.

Il explique espérer une bataille entre cinq ou six candidats lors de cette élection pour remplacer des gens qui sont en place depuis bien trop longtemps désormais.

Pour autant, il ne veut pas se lancer dans cette bataille dès-à-présent. Il rappelle qu’il est le manager du RCT pour le moment, et qu’il souhaite se concentrer à 100% sur sa mission.

Pour conclure, il explique être contre les doublons et souhaite rapidement trouver une solution. Pour cela, il souhaite réduire à 12 le nombre de clubs au sein d’élite française. Extrait:

On va parler de vos ambitions à la présidence de la FFR… Pouvez-vous nous confirmer que vous briguez toujours ce poste pour 2016, à l’issue de votre contrat avec Toulon ?

Je dirais simplement que j’y pense. Comme il y a un an. Mais je n’aime pas mener deux combats à la fois ; aujourd’hui je suis dans un rôle, dans une mission avec Toulon, donc je n’ai pas envie de mener ces deux rôles en parallèle. Est-ce que l’envie sera toujours là au moment venu, j’espère, on verra. Mais c’est vrai que les gens me parlent beaucoup et apprécieraient un renouveau.

Imaginez-vous une élection avec plusieurs candidats ?

Pourquoi pas ! Cinq ou six candidats, ce serait une bonne chose. Si les gens en ont l’envie, ce serait bien d’avoir plusieurs projets. Ce serait démocratique, comme ça doit l’être.

Pensez-vous que la succession de Pierre Camou se joue déjà en coulisse ?

Certainement, mais c’est de bonne guerre, ça n’empêche pas d’autres candidats de se lancer dans l’aventure et de proposer des choses. Pour savoir si tu peux gagner ou si c’est joué d’avance, il faut d’abord s’engager. A la Fédération, il y a des gens qui sont là depuis ad vitam aeternam (sic) alors que le sport, c’est le contraire. C’est faire son mandat puis partir et laisser la place aux autres. J’ai voulu changer les choses quand j’étais secrétaire d’Etat aux Sports, mais c’est difficile de changer une Fédération. Il y a plein de choses qui ne vont pas, même au niveau des institutions internationales, et ce dans tous les sports, pas que le rugby.

Est-il possible de changer le système quand on en est issu ?

Oui, mais par contre on ne se fait pas que des amis (rires). Si on y va pour être réélu, mieux vaut ne pas y aller ! Je ne suis pas allé dans le détail de mes idées, mais je pense que beaucoup y adhèrent. Je ne dis pas que ceux qui sont en place sont mauvais, j’ai juste envie d’apporter des idées, de déclencher un débat.

Serge Blanco aura l’appui du président actuel, Pierre Camou, bénéficiez-vous aussi de soutiens dans cette campagne ?

Il faut s’engager avec des gens qui veulent vous suivre, c’est évident. Mais pour le moment j’ai une mission qui me prend 100% de mon temps, donc je balance des idées en vrac sans vraiment mener une vraie campagne. Si je me décide à me lancer là-dedans, là il me faudra de l’énergie, du soutien… et être convaincu que ce n’est pas pipé d’avance. Avant de retrouver les terrains en m’engageant avec Toulon, Nicolas Sarkozy m’avait parlé de la présidence (de la FFR). Il m’avait dit de m’engager dans les institutions pour apporter mon expérience et mon envie.

La priorité de Serge Blanco et de la FFR actuellement est de construire un stade pour le XV de France en 2020. Un stade à Ri- Orangis (à 30km au sud de Paris) de 82 000 places, qui coûterait 600 millions d’euros. Êtes-vous pour ou contre la construction de ce stade ?

J’étais contre dans la mesure où je pense qu’il y avait la possibilité de faire quelque chose avec la concession du Stade de France va s’arrêter en 2018, avec la Fédération de football aussi, peut-être. Un stade à 600 millions d’euros, c’est engager une Fédération dans un endettement conséquent, il ne faut pas se tromper. Les trois derniers matchs de l’équipe de France en novembre dernier, on n’a pas rempli les stades, il faut faire attention. Moi ça me fait un peu peur…

Quels avantages et désavantages pourrait en tirer la FFR ?

Les avantages c’est l’aspect financier évidemment, mais une fois que tout est payé ! Pendant combien de temps on rembourse 600 millions ? Et puis il faut de l’entretien, ça coûte cher. Il faut être prudent. Après, si tu as une grande équipe avec son stade, l’idée n’est pas idiote.

Le nerf de la guerre entre la FFR et la LNR. C’est le calendrier du Top 14 et la mise à disposition des internationaux pour le XV de France. L’objectif, ce serait d’éviter un maximum les doublons (deux cette saison). Est-ce que la situation actuelle vous semble satisfaisante ?

Non, elle n’est pas satisfaisante, pour le monde professionnel ce n’est pas possible les doublons : en termes de visibilité, mais aussi pour les partenaires. Ce n’est pas professionnel de leur dire que pendant deux ou trois matchs, l’équipe ne sera pas au complet. Mais le problème, c’est que vu l’importance et la quantité de matchs à réaliser, on ne peut pas faire autrement.

Le fait de moins utiliser les internationaux français pousse les clubs à recruter des étrangers… Cela ne contribue-t-il pas à l’affaiblissement du XV de France ?

Pourquoi ça n’affaiblit pas l’équipe d’Angleterre alors ? Ils sont exactement dans la même configuration que nous. Mais c’est sûr que ce n’est pas la situation idéale, comparé aux nations du Sud qui jouent 25 matchs par saison, matchs internationaux compris. Ou l’Irlande, ou l’Ecosse, où les internationaux sont à disposition des équipes nationales et quand arrivent les échéances ils jouent essentiellement la Coupe d’Europe. La Celtic Cup, ils la jouent moins, ils la jouent pour se mettre en forme.

Êtes-vous pour un Top 12, ou un championnat réduit ? N’y a-t-il pas un risque de voir baisser l’attractivité, le niveau de jeu ?

Quand vous allez voir des concerts, vous voulez en voir deux très bons dans l’année ou plusieurs, toutes les semaines, mais moins bons ? Moi, je vais en voir deux. Je préfère la qualité à la quantité.

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8 Commentaires

  1. misterlolo83 10 février 2015 at 10h- Répondre

    Je suis partagé pour le Top 12et totallement contre l’eradication des phases finales (il n’en parle pas ici mais c’est son desir) qui sont un peu l’âme du top 14

  2. plouf 10 février 2015 at 10h- Répondre

    depuis ad vitam aeternam mais ça veut rien dire!!!
    depuis jusqu’à la fin des temps.

    errare humanum est. 🙂

  3. dk_snake 10 février 2015 at 11h- Répondre

    le cout du stade, où comment Blanco va tuer la fédé!
    et on va se retrouver comme avec le BO, une fédé surendettée!
    Et puis on joue 4, 5 matchs par an à domicile, les stades sont rarement remplis! et il veut construire un stade uniquement pour le rugby!
    et le reste de l’année t’en fais quoi? rien vu que le stade de France récupère quasi tous les évènements!

  4. jipe 10 février 2015 at 11h- Répondre

    Après « la poutre angulaire  » on a maintenant le « depuis ad vitam aeternam ». Si cela continue, il va dépasser Moscato en inculture générale. Essayer en match des combinaisons qui n’ont pas été travaillées à l’entraînement, c’est risqué. Là c’est pareil : faire simple c’est souvent faire mieux.

  5. LAURENT 10 février 2015 at 12h- Répondre

    Des fossiles, quoi !!

  6. bison25 10 février 2015 at 12h- Répondre

    OH 😯 Ben non BERNARD !.. J’ai pas fait Latin , moi :rotfl: On n’avait pas le temps à l’époque . :no: Pourquoi faire ?..

  7. Jil 10 février 2015 at 13h- Répondre

    Gérontocratie et copinage sont depuis toujours la raison d’être de la Fédé.

  8. passionercete 10 février 2015 at 13h- Répondre

    Oui à un top12 et à la suppression des phases finales, oui à une seule montée descente et si ça fait trop et qu’il reste des journées de libre oui à une augmentation des matchs de clubs internationaux. Désolé je préfère voir venir à Mayol les Harlequeens,les Saracens où le Munster que Brive !..