Bernard Laporte: « Depuis Marcoussis, on impose tout et on met des amendes ! »

Bernard Laporte: « Depuis Marcoussis, on impose tout et on met des amendes ! »

Le mercredi 17 février 2016 à 15:27 par David Demri

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TOULON_LAPORTE_191111L’ancien sélectionneur du XV de France se présente à la présidence de la FFR. Sa campagne de longue haleine, aux quatre coins de la France, fait halte ce mercredi soir à Agen. Entretien.

Comment se passe votre tour de France des clubs ?

Très bien. Ça me plaît beaucoup d’aller à la rencontre des clubs, de dire ce qu’on veut faire, d’expliquer quelles sont nos motivations. Ce n’est pas de tout repos, mais on n’a rien sans rien. J’y prends beaucoup de plaisir. Je rencontre des gens merveilleux que je ne connaissais pas et, humainement, c’est très enrichissant.

Votre programme évolue-t-il au fur et à mesure que vous rencontrez ces personnes ?

J’avais des convictions, mais dire que mon programme est arrêté, non. Ça veut dire quoi, un programme ? Prenons l’exemple de la remise à plat des calendriers de Fédérale. Moi, j’ai des idées, mais c’est aux présidents de clubs de décider. Je n’imposerai rien. Le rugby français, c’est eux. Pas les présidents de comité qui, pour la plupart, n’ont jamais rien fait. Et ils avaient bien raison, puisqu’ils étaient toujours réélus… Sauf qu’aujourd’hui, le monde amateur est en train de crever : il n’y a plus d’argent, plus de bénévoles, que des contraintes. Les dirigeants ont 90 % d’emmerdes et 10 % de plaisir, on va faire en sorte que ce soit le contraire.

Quelles « emmerdes » ?

Des contraintes qu’on leur impose. Il faut savoir que c’est une dictature. Depuis Marcoussis, on impose tout et on met des amendes. Parce que la secrétaire du club a envoyé un courrier avec dix jours de retard, c’est une amende ! Voilà ce que vivent les clubs. Les présidents de comité sont juge et partie. Quand ils sont au comité directeur, ils décident de tout, et quand ils rentrent dans leurs comités, ils font régner la terreur.

Comment réagissez-vous au projet de candidature qu’on prête à Alain Doucet, secrétaire général de la FFR ?

C’est le deuxième de la Fédération qui s’engage contre le premier (l’actuel président de la FFR, Pierre Camou, NDLR) ! C’est bien la preuve que ça ne va pas du tout. Je me dis : « J’avais raison ! » Quand le second dit qu’il faut tout de suite arrêter le projet de grand stade, tandis que le premier dit qu’il le fera coûte que coûte, ça me fait un peu peur ! On a déjà dépensé 11 millions d’euros pour un stade qui ne se fera jamais, on marche sur la tête…

Derrière votre slogan, « La Fédé, c’est vous », et votre discours souvent excessif, n’y a-t-il pas une forme de démagogie ?

Mais pas du tout ! Il y a une réalité et une vérité. Aujourd’hui, il y a des dirigeants qui se sont appropriés la Fédération. Je prends le cas de Jean Dunyach, qui est mon ami, aux côtés duquel j’ai travaillé. Si vous saviez ce qu’il m’a dit sur Guy Novès… Et pourtant, je le vois toujours là, autour de Guy. Incroyable. On vire Saint-André mais on ne vire pas les élus en charge du haut niveau ! Il y en a marre.

Vous est-il facile de constituer une liste ?

Ce serait prétentieux de dire que c’est facile, mais prétentieux de dire que c’est compliqué. On a beaucoup de demandes. La liste n’est pas constituée. On a le temps.

Avec la réforme territoriale, les comités Côte d’Argent, Périgord-Agenais, Côte basque-Landes et Béarn disparaîtront-ils ?

On devra se mettre en adéquation avec les treize régions administratives. Il y aura treize ligues et des départements, mais les comités disparaîtront. D’ailleurs, Côte d’Argent, vous savez d’où ça vient ? De la ligne de démarcation de Vichy ! Et nous, on a gardé ça, c’est fou…

Présenterez-vous des « listes Laporte » dans chaque comité ?

Il y a des endroits, oui, et d’autres, non. Là où il y a des méchants, on mettra des listes en face (sourire). Les gens neutres, on les laissera tranquilles.

Si vous êtes élu, changerez-vous de sélectionneur ?

Non. Je ne vois pas pourquoi je ferais ça. Je ne serai pas un roi.

Changeriez-vous le mode de désignation du sélectionneur ?

C’est moi qui ai lancé l’idée d’une réunion avec des techniciens. Mais je crois qu’il faudrait la respecter un peu plus qu’en 2015 : le choix était fait avant, vous n’avez qu’à demander à Raphaël Ibanez et à Fabien Galthié… La prochaine fois, si c’est moi, il y aura une commission de gens reconnus, des projets et cinq voix. Le président de la FFR ne décidera pas seul, même s’il a été lui-même entraîneur de l’équipe de France pendant huit ans.

Votre émission hebdomadaire sur RMC est-elle un outil de campagne ?

Non. Je ne parle jamais de ma candidature à RMC. Je resterai droit dans mes bottes jusqu’à la fin. Il ne faut pas tout mélanger.

Vous semblez avoir un usage stratégique des « petites phrases ». Qu’en est-il ?

Vous voulez savoir si on est organisés, si on est coachés ? On l’est. On s’est entourés de ce qui se fait mieux. Quand on est secrétaire d’état aux Sports, on croise beaucoup de gens, et ces gens, quand ils voient que tu t’engages, ils t’aident, ils te donnent des conseils. C’est la force d’un réseau.

Comment financez-vous votre campagne ?

On a créé une association et on essaie de se faire accompagner. Pour le moment, on y est de notre poche. À la différence du président sortant qui fait campagne sur les frais de la fédération.

Source: sudouest.fr

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4 Commentaires

  1. GILLES 17 février 2016 at 16h- Répondre

    Bonjour a tous ! j ai connu Ferrasse , critique par toute la France , sauf celle du sud ouest , d ou il etait . et bien depuis je n ai pas vu grand changement .la FFR est une dictature ou si tu n es pas du meme avis que les gens qui la dirigent , tu es automatiquement considere comme un ennemi .ça doit , enfin , changer .Bernard est , je pense , le meilleur a ce poste .il a tout connu , tous les postes pratiquement dans le rugby .tres souvent avec la reussite que l on sait .il ne fait pas ça pour l argent ou pour etre connu .Laporte a le rugby dans les veines .le rugby ne peut pas se passer des petits clubs , ça il le sait .et eux y seront gagnants .je ne joue plus au rugby et je ne suis pas dirigeants .c est ma conviction . LAPORTE President pour le bien du rugby français

  2. bison25 17 février 2016 at 18h- Répondre

    @GILLES :.. :yes: Rassure toi ; c’est la mienne également !..

  3. Jiff 17 février 2016 at 22h- Répondre

    Une connerie de plus

    Noves a demandé l annulation des amendes pour retard à l entraînement car les joueurs seront désormais à l heure ..
    Laporte a bien compris que dire qu il virerait noves s il était élu est une belle erreur de comm
    Joli politique

  4. jojo 18 février 2016 at 09h- Répondre

    Quand Laporte dit  »Si vous saviez ce que Jean Durniach m’a dit sur Guy Noves  », ce n’est pas du niveau d’un présidentiable, mais plutôt de cancans de cage d’escaliers.