Lors d’un entretien accordé à L’équipe de ce jour, le manager Toulonnais Bernard Laporte a évoqué l’enchaînement de trois matches de Top 14 en neuf jours et la gestion de son effectif. Il explique notamment que certains de ses joueurs seront obligés de disputer les trois matches. Extrait:

« On a eu des recommandations de la Ligue nous demandant de ne pas mettre des joueurs sur la feuille de match trois fois. C’est impossible, on n’a pas 46 joueurs. Donc forcément, certains disputeront trois rencontre. Par exemple, je ne sais pas encore si Matt Giteau, qui a débuté les deux derniers matches, sera titulaire à Biarritz dimanche, mais il figurera dans le groupe. J’ai trois centre, avec lui, Mathieu Bastareaud et Maxime Mermoz, or « Basta » et Giteau ont commencé contre Grenoble et Brive… »

Pour régler ce problème, Bernard Laporte souhaite que la Ligue et la Fédération France de Rugby invitent les présidents qui font évoluer le rugby à participer à des réunions pour trouver des solutions. Extrait:

« On me dit que l’équipe de France pourrait jouer quelques matches en plus. Comment on va faire ? Il y a des solutions. Pour moi, c’est clair, l’équipe de France est la priorité. Il faut d’abord s’occuper d’elle et en tirer des conclusions. A un moment, il faut parler de l’intérêt général, pas du particulier. C’est évident qu’il faudra réformer. Et il faut surtout avoir le courage de dire, nous les gens du sérail, que ce sont des gens de l’extérieur qui ont fait avancer le rugby. Je n’ai pas honte de dire que Martinet, Guazzini, Boudjellal, Lorenzetti, Altrad, Savare, Afflelou, j’en oublie et m’en excuse, on fait progresser le rugby professionnel. L’un, Max Guazzini, car c’était un phénomène de la communication, les autres parce que ce sont des chefs d’entreprise qui ont beaucoup investi. On ne peut pas leur dire du jour au lendemain: « L’équipe de France va faire ça et vous vous taisez ». Ce n’est pas possible ! Il faut que tous se mettent autour d’une table et discutent. » Mais discutons en respectant ces président qui dérangent. Oui, qui dérangent. Je l’entends bien autour de moi, on dirait que le rugby est à nous parce qu’on y est depuis l’âge de huit ans. C’est d’une petitesse d’esprit… »

Enfin, Bernard Laporte s’est exprimé à propos des « étrangers » sélectionnés en équipe de France. Il explique cette situation par le fait que la formation française pourrait ne pas être au niveau. Extrait:

« Je fais un constat: on n’a pas de formation. Quand tu prends des étrangers, c’est que les autres sont nuls ! Je ne sais pas s’il les fallait ou pas, je ne veux pas avoir d’esprit critique là-dessus, je n’ai pas à m’immiscer dans le choix des sélectionneurs. Mais si on est nuls en formation, il va falloir le dire et changer. Mais un club professionnel est fait pour gagner des matches. Ou alors qu’on nous paie pour faire de la formation. Et en plus, Toulon est un mauvais, ou plutôt un bon exemple. On a des Chiocci, Orioli, Martin, Gunther… Il n’y en a pas beaucoup qui peuvent dirent qu’ils en ont cinq ou six du centre de formation qui jouent. »