Interrogé par Yahoo Sport, le manager Toulonnais Bernard Laporte a évoqué la défaite de l’équipe de France contre l’Irlande, le week-end dernier, dans le cadre de la deuxième journée du Tournoi des Six-Nations.

Selon lui, le XV de France a fait preuve, encore une fois, de beaucoup de fébrilité. Il explique que le staff ne peut pas être satisfait d’une défaite. Extrait:

« L’équipe de France n’a pas gagné contre l’Irlande depuis 2012. Après un match moribond contre l’Ecosse, on s’attendait à une révolte, à une rébellion. Elle a quand même existé. C’était quand même mieux que ce qu’on a vu contre l’Ecosse, mais il y a encore beaucoup de fébrilité. Il y a de l’enthousiasme mais on n’est pas très réalistes au pied, où on a manqué quand même deux pénalités assez facile. Mais dans l’ensemble, les Irlandais doivent gagner ce match. Ça peut même basculer sévèrement quand Sexton remet intérieur, s’il lâche pas le ballon il y a un quatre contre deux et ça peut faire la différence. Mais bon, on ne peut pas être satisfaits d’une défaite, mais on sent quand même que c’est mieux. »

Selon l’ancien sélectionneur Français, les Bleus ont un manque de confiance et n’arrivent pas à construire leur jeu. Extrait:

« On a un manque de confiance, on est dans le doute car on n’arrive pas à mettre notre jeu en place car il y a toujours une coupure, une cassure, un en-avant, une perte de balle. C’est vrai que c’est quand même gênant. Est-ce que c’est de la fébrilité dû à ce manque de confiance ? Je ne sais pas. Il faudrait en parler avec les joueurs. »

Il met notamment en avant les pénalités manquées par l’ouvreur Camille Lopez. Extrait:

« Quand on manque des pénalités faisables dans des matches internationaux, dans des matches de haut niveau, ça compte énormément, c’est une évidence. »

Par ailleurs, Bernard Laporte a évoqué la bonne prestation de l’ouvreur Irlandais Jonathan Sexton, qui a mis à mal les Bleus tout au long de la rencontre. Extrait:

« On a entendu beaucoup de choses sur Sexton. Même les joueurs du Racing disaient qu’il fallait aller le chercher et jouer dans sa zone. C’est une évidence que ce n’est pas un gros défenseur, mais lui, il avait de la fraîcheur, il avait de l’envie et grâce à son jeu au pied et à ses qualités, il a réussi à faire en sorte que l’Irlande reste devant. »

Pour conclure, il affirme que la France ne doit pas se démobiliser, bien au contraire. Il évoque les derniers matches du Tournoi à venir et demande aux Bleus de lâcher les chiens pour mettre en place son jeu. Extrait:

« Il ne faut pas se démobiliser, c’est une évidence. Ce n’est pas un bon début de Tournoi alors qu’on avait dit qu’il était primordial. Pour le moment, c’est moribond. Maintenant, il reste les Gallois à la maison, ça ne sera pas un match facile. Après, il faudra aller en Italie et en Angleterre. La fin de Tournoi s’annonce compliquée. Il faut retrouver de la confiance, c’est ça le plus important. Marquer un essai en deux matches, face à l’Ecosse et face à l’Irlande, ça ne fait pas bien. Ça montre bien qu’on a du mal à mettre notre jeu en place et faire des séquences dangereuses. Maintenant ils vont repartir en club, on va en récupérer et discuter un peu avec eux. On va essayer de voir ce qu’ils ont dans la tête pour qu’ils retrouvent de l’envie, de l’enthousiasme et de la confiance, que ce soit avec nous, mais surtout pour la fin du Tournoi. Ce sont des joueurs de talent. Il faut que la sauce prenne, et pour le moment elle a du mal à prendre, c’est ça le problème. Est-ce dû à ce manque de confiance ? Je ne sais pas. Est-ce qu’il y a trop de pression ? On est fébrile. On veut bien faire mais on n’y arrive pas. Il faut débloquer tout cela, lâcher les chiens et retrouver notre rugby et faire des phases de jeu qui sont capables de mettre l’adversaire en danger. »