Maire de Biarritz depuis 2020, Maider Arosteguy s’est exprimée sur l’avenir du Biarritz Olympique, la potentielle prise de contrôle de Pierre-Edouard Stérin, et le rôle que doit jouer la politique dans le sport.

Dans un entretien sans détour accordé à Midi Olympique, elle appelle à préserver l’indépendance sportive du club face aux intérêts politiques.

Un soutien municipal constant mais discret

Alors que le BOPB traverse une période de transition, Maider Arosteguy assure que la municipalité continue de suivre le dossier de près : « La ville sera toujours présente pour aider et accompagner le club ». Toutefois, elle précise ne plus être en première ligne, se concentrant sur les travaux de rénovation de la pelouse du stade Aguiléra.

Sur les acteurs financiers autour du club, l’élue confirme avoir échangé avec Jérémy Erlich et Pierre-Edouard Stérin, bien que ces contacts soient désormais espacés. « Je lui ai envoyé un message lui disant que j’espérais qu’il continue à nous apporter son aide », dit-elle au sujet de Stérin.

La politique doit rester hors-jeu

Alors que la possible prise de contrôle du club par une société liée à Pierre-Edouard Stérin alimente les spéculations, la maire reste prudente. « Je ne me positionne pas. Pour moi, ce n’est pas un sujet politique », tranche-t-elle. Elle insiste sur le fait que la ville n’est ni propriétaire ni membre du conseil de surveillance du club.

À propos de l’implication politique présumée de Stérin, notamment via son plan « Périclès » visant à soutenir 1 000 communes pour la droite et l’extrême droite, Arosteguy est catégorique : « Il ne m’a rien dit, rien confié, rien demandé. J’apprends tout ça par les médias nationaux ». Elle assure qu’aucune pression n’a été exercée par l’investisseur sur la mairie.

Modernisation du stade et ambitions à long terme

Concernant le projet de rénovation du stade Aguiléra, mené avec le groupe Otium, la maire indique que les discussions avancent : « C’est au stade d’esquisses, il faut calculer les financements ». Trois projets immobiliers sont à l’étude, mais « à aucun moment je n’ai vu le nom de M. Stérin apparaître », précise-t-elle.

Un club qui doit rester à l’écart des clivages

Face aux critiques sur la tenue d’une réunion du CRSI à Aguiléra, financé en partie par Stérin, Maider Arosteguy réfute toute manipulation : « Pour moi, c’est cette réunion […] qui a été instrumentalisée par des médias d’extrême gauche ». Elle affirme que l’événement n’avait aucun objectif politique et y avait vu un intérêt pour la politique de sécurité locale.

Enfin, elle insiste sur la nécessité de préserver l’essence même du BOPB : « Le BO a toujours été apolitique. Il faut que le sport reste totalement apolitique et que ce club arrête d’être un objet politique ». Une manière ferme de rappeler que les ambitions politiques, quelles qu’elles soient, ne doivent pas interférer avec l’avenir sportif du club.

Cet appel à l’apaisement politique autour du Biarritz Olympique intervient dans un contexte national électoral tendu, où toute initiative financière privée peut prêter à interprétation.

À quelques mois des municipales, Maider Arosteguy joue la carte de la neutralité et de la stabilité.