Blacklisté à La Rochelle, en difficulté à Toulouse : Georges-Henri Colombe brise le silence
Blacklisté à La Rochelle, en difficulté à Toulouse : Georges-Henri Colombe brise le silence
Le jeudi 25 décembre 2025 à 10:00 par David Demri
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Le pilier droit Georges-Henri Colombe a rejoint le Stade Toulousain cet été en provenance de La Rochelle. A 27 ans, celui qui a été champion d’Europe en 2022 et a vécu neuf sélections sous le maillot bleu doit se relancer dans son nouveau club, après une fin de saison dernière et une tournée en Nouvelle Zélande difficiles.
Son changement de vie, les Bleus, son poste de pilier si particulier, « GH » évoque tout, y compris les efforts à faire pour viser la Coupe du monde en Australie, en 2027.
Plus de quatre mois après la reprise, Comment on se sent après une saison passée particulière en termes de temps de jeu et une tournée en Nouvelle-Zélande?
Il a fallu reprendre le rythme déjà et puis je n’ai pas été épargné par les blessures. Une petite déchirure, une entorse aux cervicales, donc je reprends le rythme au fur et à mesure et puis j’essaye de prendre le plus de plaisir possible.
Vous avez disputé 11 rencontres avec la Rochelle l’an passé, deux titularisations seulement et surtout plus une feuille de match après début mars. Que s’est-il passé en fait?
Bonne question, bonne question (il marque une pause)… choix du coach (Ronan O’Gara, ndlr). Il a préféré faire jouer les gars qui restent au club, ce que je comprends. Après, forcément frustrant pour un joueur qui a envie de jouer tous les matchs mais voilà, c’était un choix de coach.
Comment on vit ça? On imagine cela frustrant, de rester des longues semaines sans jouer?
Des longs mois même! Je m’entraînais, je m’entraînais… heureusement qu’il y avait un bon groupe et que je m’entendais bien avec les mecs, c’est ce qui m’a un peu aidé à rester dans le « truc ».
Vous n’avez pas eu plus d’explications que ça?
Non.
Est-ce qu’au-delà du choix du staff, on se questionne sur sa responsabilité personnelle?
Bien sûr, on se remet en question tous les week-ends. C’est ce que je fais tous les week-ends. Essayer de travailler et mettre en place des choses s’il faut, voir avec les coachs, discuter. Mais là (il soupire)… comment dire… le dialogue était rompu donc c’est compliqué, dans ces conditions.
Etait-ce lié au choix concernant votre avenir, de partir de la Rochelle?
Oui, c’est ça, clairement. Comme je l’ai dit, il a préféré consacrer du temps de jeu aux jeunes et aux joueurs qui restaient. Je peux comprendre, mais c’est forcément frustrant pour moi.
« En Nouvelle-Zélande, c’est ce que j’avais dans les jambes »
Quatre mois sans jouer en club et malgré tout, une titularisation en Nouvelle-Zélande lors du deuxième test du XV de France en juillet dernier. On imagine que vous n’étiez pas dans les meilleures conditions. Vous aviez échangé avec le staff des Bleus par rapport à ça?
On n’a pas trop échangé avant. De plus en plus, maintenant, j’échange avec William (Servat), mais on n’avait pas trop échangé. Ils connaissaient la situation. C’était un choix de leur part que j’ai respecté et c’est toujours un plaisir d’aller en équipe de France. Forcément, l’envie de jouer, malgré le peu de temps de jeu que j’avais en club.
Le contraste a dû être difficile entre les longs mois sans jouer et un match international en Nouvelle-Zélande avec les Bleus…
C’est ça, surtout avec une équipe comme celle des Blacks, qui est l’une des meilleures nations au monde, de plus en plus chez eux. Donc forcément, un match compliqué pour ma part. Après, j’ai donné ce que j’avais à donner et je me suis remis au travail ici, à Toulouse.
Il y avait-il de l’appréhension dans ces conditions-là?
Forcément, les conditions n’étaient pas les meilleures pour moi. Après, c’est toujours une sélection. Tu as toujours envie de donner le meilleur de ce que tu as. Forcément, frustré et déçu de la prestation que j’ai présentée. Mais voilà, c’est ce que j’avais dans les jambes.
« Ugo Mola m’a dit de ne pas lâcher, de me donner à 100% »
Est-ce qu’il a fallu partir de zéro, presque, sur cette saison?
De zéro, non, mais repartir sur quelque chose de solide. C’était l’objectif. Malheureusement, je me suis blessé assez rapidement et ça a retardé les échéances. Aujourd’hui, je suis apte, je m’entraîne et j’essaye de me donner à 100% pour être performant.
Quel a été le discours d’Ugo Mola à votre rencontre, en arrivant ici?
De ne pas lâcher, de me donner à 100% et que les efforts finiront par payer.
A quoi ont ressemblé vos premiers pas au Stade Toulousain?
Comme je t’ai dit, premier match, première blessure. C’est un rythme à prendre. Je sais que j’en ai parlé avec certains qui sont arrivés dans une nouvelle atmosphère, dans un nouveau club et une nouvelle ambiance, et qui ont mis des mois à se mettre au rythme. Forcément que ça te fait un peu peur, mais personnellement, j’avais l’envie et j’ai l’envie de performer et de gagner des titres ici.
Qu’est-ce que vous voyez de ce club, ici?
Le fait de jouer avec les meilleurs, l’histoire qu’il y a derrière le maillot et l’engouement qu’il y a autour du club ici.
Cela doit être gênant les blessures, quand on est une recrue et qu’on ne peut pas s’exprimer?
C’est clairement ça, oui. Tu as envie de te montrer, de montrer la meilleure version de toi et, quand tu arrives et que tu te blesses sur le premier match, forcément que l’image est moins bonne, on va dire. Mais franchement, je ne l’ai pas ressenti ici. Le fait que la plupart des gars, je les connais depuis l’équipe de France, qu’il y ait une bonne ambiance, que le groupe vit bien, franchement, forcément frustré, mais l’envie de revenir plus fort et de donner encore plus à l’équipe.
Et physiquement, est-ce toujours difficile quand on a votre carrure? Concernant les déplacements, la multiplication des tâches…
C’est un de mes points à travailler et c’est pour ça que j’arrive un peu tard sur l’interview (il sortait d’une séance de travail physique). Je faisais une séance pour le développement, on va dire. Avec de la course, plaquer, se relever, courir, pousser en mêlée, un peu toutes les tâches qu’on a à faire et qu’on doit répéter tout au long d’un match. Je travaille beaucoup par rapport à ça et je sais que ça va payer à un moment donné.
C’est difficile de prendre goût à ce genre de travail? Ce n’est pas ce qu’on préfère?
Ce n’est pas ce qu’on préfère, forcément. Après, on a passé une heure sur le terrain, on a touché pas mal de ballons, donc oui, c’est dur à la fin. Mais il faut le faire, c’est le travail qu’on fait tous les matchs, donc il faut passer par là.
Est-ce que chaque jour, on s’estime de mieux en mieux?
Chaque jour, oui, je m’estime de mieux en mieux. Tu as envie et je sens personnellement que je progresse de jour en jour. Et voilà, j’ai constamment envie de jouer et de prendre du plaisir sur le terrain.
À quoi faut-il s’adapter aussi au Stade Toulousain? On parle de physique, mais on peut parler de jeu aussi…
Le jeu, c’est basé sur le jeu de ballon. Faire circuler le ballon, mettre beaucoup de rythme. Donc oui, forcément, c’est un rythme à prendre que je n’avais pas forcément auparavant et voilà, il faut s’habituer et s’adapter.
Il y a aussi cette blessure aux cervicales, parce que vous avez pris Ma’a Nonu au déblayage face à Toulon, une image impressionnante…
(il coupe) Qui est encore solide à 43 ans!
Ça fait quoi? Comment peut-on expliquer ça aux gens?
Ça pique. Quand tu te dis qu’un mec de 43 ans qui fait 110 « barres » te rentre dedans et que tu ne t’y attends pas, forcément que ça pique un peu. Ça fait entorse aux cervicales, donc il m’a bien pris.
Avez-vous revu les images et que vous dites-vous en les voyant?
Oui, je les ai revues plusieurs fois. Tu te demandes ce que tu aurais pu faire de mieux. Mais je ne le vois pas arriver. Je suis les yeux sur le ballon et j’essaye d’aller chercher à le gratter et je ne le vois pas arriver. Donc, je suis complètement relâché et puis voilà. Après, c’est passé et il faut prendre son mal en patience. Travailler pour revenir au plus tôt et au plus fort.
« Je n’avais pas envie de revivre l’expérience que j’ai vécue en Nouvelle-Zélande »
Vous avez dit avant la tournée de novembre que vous ne vous voyiez pas, au niveau où vous étiez, aller jouer en équipe de France, de manière assez honnête et spontanée. C’était pour mettre les choses au clair?
Mettre les choses au clair par rapport au staff déjà, de l’équipe de France. Pour échanger très souvent avec William et Laurent Sempéré. Je ne me sentais pas prêt, au vu de la tournée que j’avais passée, de retourner en sélection et ne pas être prêt. Je n’avais pas envie de revivre l’expérience que j’ai vécue en Nouvelle-Zélande. C’est difficile mentalement. Et puis physiquement, tu as du retard par rapport aux autres. Puis les équipes en face sont prêtes. Donc forcément, tu sors une moins bonne performance et que tu es critiqué sur ça. Je n’avais pas envie de revivre ça, c’est tout simplement ça.
C’était en novembre? Est-ce que vous direz la même chose en février?
L’objectif, c’est d’y aller et d’être en forme. Donc je continue à bosser pour ça et oui, ça reste dans un coin de ma tête.
Vous évoluez au poste de pilier droit. Vous avez 27 ans. Est-ce que l’expérience est nécessaire pour maîtriser ce poste-là? On dit souvent qu’il y a besoin de maturité.
C’est vrai. On apprend tous les jours, forcément. Déjà en tant que joueur et en tant que pilier encore plus. C’est l’expérience et le fait de faire des mêlées qui te font progresser. Plus tu joues, plus tu as d’expérience, mieux tu te sens.
C’est difficile d’être pilier?
C’est un monde à part. Pas grand monde peut jouer pilier et encore plus pilier droit. C’est vraiment un monde à part où il faut vraiment aimer ça et se plonger dans le truc depuis le début.
Pourquoi « encore plus pilier droit »?
C’est vraiment dur à expliquer. On va dire que c’est le fer de lance de la mêlée. La mêlée, c’est un sport de trois, et de huit. On dit beaucoup les piliers droits, mais en général, c’est un pack qui fait la mêlée.
Vous êtes une caste à part, les premières lignes?
Clairement, oui. On est tous pareils, on s’entend tous bien. Après, c’est une caste différente puisque le poste fait que… C’est une petite secte, on va dire (sourire).
Une histoire de tâches que vous faites sur le terrain et que d’autres ne font pas?
Il y a ça, puis les mêlées, qui est une partie du jeu très importante maintenant.
Comment vit une mêlée?
Bonne question.
Pour expliquer aux gens, parce qu’ils ne mettent pas la tête dedans…
Il faut essayer au moins une fois, même dans son salon, et puis faire un retour (sourire).
La puissance d’une mêlée, la force que vous prenez, comment on aborde ça?
Comme je te dis, c’est une habitude qu’on prend et c’est quelque chose qu’on aime à force d’en faire. Comment on prend ça, je ne pourrais pas t’expliquer.
Vous subissez des forces incroyables, c’est ça, derrière, devant?
On a une pression énorme que ce soit devant, derrière. On a une pression de plusieurs tonnes qu’on prend sur le cervical, sur le dos. On essaye de maîtriser comme on peut et se donner à 100% pour réussir à la garder debout.
Ça peut arriver d’avoir peur dans une mêlée? Avant, après, ou à un moment, quand ça part mal?
Quand, en général, une mêlée tombe, ça fait un peu mal. Mais après, c’est une habitude à prendre. On y revient et on y prend goût. Forcément, à force, tu ne sens plus rien.
Vous pouvez affirmer que vous aimez ça?
Clairement ! C’est pour ça que je suis là aujourd’hui et que je fais ça. L’affrontement, le fait de pouvoir faire mal à ton vis-à-vis, physiquement et mentalement. Car quand tu subis une mêlée, c’est dur mentalement. Il faut y retourner puisque la mêlée d’après, tout peut être différent. Il faut aimer ça pour y aller.
Il y a des joueurs particuliers en mêlée qui vous ont marqué? Que ce soit coéquipiers ou adversaire?
Coéquipier, j’ai joué avec des grands piliers. Census Johnston… il y en a eu tellement. Luc Ducalcon… il y en a, je peux en citer. Uini (Atonio)… c’est des joueurs que je regardais quand j’étais plus jeune. Quand tu arrives à t’entraîner avec et jouer avec, tu te dis : là, je comprends pourquoi ce sont des mecs qui sont des légendes de ce sport et du poste de pilier.
Uini Antonio, c’est quelque chose de l’affronter?
Oui, c’est quelque chose. Il est un peu agaçant parce qu’il a toujours le sourire, il rigole tout le temps. Après, je ne l’ai jamais eu en face heureusement. Pour le connaître un peu, il est frustrant à jouer. C’est clairement une référence au poste.
Quelles sont vos ambitions pour les années à venir? Est-ce qu’on se fixe des objectifs? Oui, forcément. Quand tu arrives à ce niveau-là, tu as envie de te mettre des objectifs et d’avoir des objectifs en tête.
Pour ma part, c’est jouer le plus possible ici, au Stade Toulousain, gagner le plus de titres possibles et retourner en équipe de France, au meilleur niveau que je peux donner.
Il y a une Coupe du Monde en deux ans…
(il coupe) oui, c’est l’objectif. C’est pour ça que je travaille tous les jours.
Avec une envie de prouver aussi, après une période plus difficile? Est-ce que c’est un sentiment ou est-ce que votre carrière a été un peu les montagnes russes?
Oui, on peut dire ça. Après, une carrière, ce n’est jamais très linéaire. Il y a toujours un pépin ou un coup de moins bien. C’est comme dans tout, c’est un métier à part, oui, mais ça reste un métier. Et comme dans tout métier, il y a des moments où on est moins bien, forcément.
Donc, le matin, quand vous vous levez, vous pensez à quoi? A la Coupe du monde?
Ça reste un objectif, forcément. Après, j’ai envie de prendre du plaisir et de donner le meilleur en club avant de penser à l’équipe de France.
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6 Commentaires

Mange un peu moins , perd 20 kg Georges
Là c’est juste pas possible ta masse graisseuse
Comme beaucoup de joueurs signant au ST il faut un temps d’adaptation
ca doit quand meme pas etre facile de jouer a toulouse , y a une concurrence de dingue , et malgre tout , ils gardent leurs joueurs , quand on compare avec toulon ou le gars qui joue pas regulierement part de suite , ( herve , le corvec , etc ..etc …)
Ben c’est logique vu qu’ils ne les payent presque pas… Tous ceux qui viennent sont là pour l’extraordinaire chance d’enfiler ce maillot . C’est leur salaire de base apparemment…
Du coup ils peuvent les garder tous
On bave on bave Alex et à part ça. Attention aux vêtements. MDR
Demande a nonu comment on deblaye un ruck jeune loup
Second degré bien sûr les toulousaing