Dans les colonnes de Var Matin, Mourad Boudjellal avoue être étonné par les réactions qui ont suivi la défaite Toulonnaise à Oyonnax (25-22) : « Je suis un peu stupéfait par les réactions qu’on peut susciter dès qu’on perd un match. Ce championnat est très compliqué. Je rappelle qu’on s’est déplacé cinq fois et qu’on a reçu seulement trois fois. Peut-être que si c’était l’inverse, on serait premiers et tout le monde dirait que tout va bien. Il n’y a pas le feu. »

Début de saison mitigé, calendrier difficile en approche, le président Toulonnais reconnait que le RCT vit actuellement un moment un peu difficile : « On va gérer notre semaine. On a Clermont et Toulouse à jouer et entre, deux matchs de coupe d’Europe. Ce n’est pas un moment facile pour le club mais on va essayer de montrer qu’on est arrivé à maturité. Je vous assure que si on perd contre Clermont et Toulouse mais que derrière on est champion de France, ça ne me dérangera pas. On va déjà retrouver toutes nos forces avec les joueurs qui reviennent du Four Nations. On va aussi essayer de retrouver notre rugby, un peu d’humilité et puis aussi d’enterrer la coupe d’Europe. Parce qu’on se rend compte que plus les saisons sont longues et fortes émotionnellement, plus elles restent marquées dans les esprits. On a tous tendance à être encore un peu dans l’année dernière mais il y a eu un discours très dur de Bernard Laporte qui nous a permis de réaliser qu’on avait pas envie de réaliser une saison pourrie. J’espère que tout le monde en a pris conscience et va faire en sorte que la saison corresponde à peu près à nos attentes. 

Le patron du club Varois évoque ensuite la réception de Clermont à Nice ce samedi : « Le match se joue à guichets fermés. On attend une grande fête mais on attend surtout Clermont. On les a battus il n’y a pas si longtemps que à Dublin avec un peu de chance. On n’a jamais dit qu’on les a écrasés, loin de là. Même des fois, quand je vois revois le match, je met les quinze dernières minutes en accéléré pour voir si c’est bien la même fin car ça parait incroyable. Je sais qu’ils ont pris un coup sur la tête depuis cette finale et que la meilleure thérapie pour eux serait de gagner à Nice. Ils vont tout faire pour effacer le souvenir de Dublin. Nous, on va aligner la meilleure équipe et on va faire en sorte de remporter notre premier match là-bas. Mais quand on joue Clermont, il n’y a que les inconscients qui sont optimistes. Quand tu joues cette équipe, tu te poses forcément des questions car ça reste une belle machine. Personnellement, j’attends qu’on retrouve le Toulon dont a quelques bribes cette année, notamment lors de la deuxième mi-temps face au Racing. Mais la saison va être longue et cela sera le cas même en cas de mauvaise nouvelle samedi. On a un groupe qui gère sa saison mais il ne va pas falloir qu’il la gère trop longtemps. Aujourd’hui, comme aurait dit un candidat socialiste en 1981, il émane du club une espèce de force tranquille qui fait qu’on n’est pas très inquiets. »

Enfin, Boudjellal ne veut pas porter de jugement sur le rendement des cadres : « J’attends que la saison soit plus avancée et qu’on soit au complet. On n’est pas programmé pour atteindre notre pic de forme. J’attends pour juger. Je suis contrarié parce que ces points à Oyonnax auraient pu nous permettre de nous rassurer au classement mais pas plus inquiet que ça. On va dire qu’avant ce match, on jouait pour être dans les deux tandis que maintenant on va jouer pour être dans les six. Mais si demain on enchaîne deux ou trois bons résultats, on rejouera pour être dans les deux. Je le répète, ce ne sera pas facile et à mon avis, le final de ce Top 14 sera digne d’un bouquin de Stephen King. Ça va être sanglant. »