Boudjellal: « Patrick Wolff ? On l’appelait Iznogoud car il voulait être calife à la place du calife »

Boudjellal: « Patrick Wolff ? On l’appelait Iznogoud car il voulait être calife à la place du calife »

Le samedi 30 janvier 2016 à 12:04 par David Demri

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boudjellalC’est un plaquage qui risque de faire parler, voire d’ébranler les consciences. Parce qu’il rejette la place croissante de l’argent dans ce sport encore amateur il y a deux décennies, le vice-président Patrick Wolff vient de quitter avec pertes et fracas la Ligue nationale de rugby (LNR), institution qu’il avait pourtant cofondée en 1998 pour défendre les intérêts des clubs professionnels français.

Le dirigeant a adressé une lettre de démission au président de la LNR, Paul Goze, dans la soirée du jeudi 28 janvier. « En privilégiant, dans une urgence qui n’existait pas, une course au développement économique à coups d’injection massive d’argent, nous nous sommes piégés », peut-on lire dans ce courrier, ou plutôt cette diatribe, publié vendredi par le quotidien régional La Montagne.

Très remonté, M. Wolff dénonce un « modèle factice » qui nuirait à l’ensemble du rugby français et mettrait « en danger de mort la chaîne qui va des poussins à l’équipe de France ».Insatisfait « des promotions d’égos [sic] » et « des buzz puérils », le dirigeant estime que l’évolution actuelle du rugby professionnel « affaiblit la notion même de compétition, en Europe comme en France, en tuant à petit feu les équipes moins pourvues financièrement et en alignant les résultats sportifs sur les budgets… »

Dans une anaphore, celui qui fut également vice-président de l’ASM Clermont-Auvergne (1995-2001) énumère tout ce qu’il « ne supporte plus ». Sa charge cible tour à tour les « lancinantes jérémiades » de présidents de clubs préoccupés par leurs propres intérêts ; « la litanie des joueurs » qui changent d’équipe d’une année sur l’autre ; l’« empilement de compétitions fait d’impasses et de doublons » qui impriment des cadences intenables ; la présence dans le championnat de France de joueurs « étrangers [qui] cantonnent sur le banc trop de Français » ; ou encore, l’incapacité supposée des clubs britanniques à rivaliser économiquement.

« Populiste », selon Mourad Boudjellal

Sans être cité nommément, Mourad Boudjellal, le président du Rugby Club toulonnais (RCT), triple champion d’Europe en titre, apparaît comme l’une des principales cibles de cette missive. Jeudi 21 janvier, pour manifester son opposition à la Ligue nationale de rugby et au système de plafond salarial imposé à chaque club du Top 14 (10 millions d’euros par an), le dirigeant varois avait annoncé dans L’Equipe son intention d’intégrer le championnat anglais « la saison prochaine, peut-être celle d’après ».

Contacté par Le Monde, M. Boudjellal dénonce aujourd’hui une lettre qu’il juge « populiste » :

« Bien qu’intelligent et expert comptable, Patrick Wolff a très vite été dépassé par la réalité économique du rugby, il n’en a jamais compris les tenants et les aboutissants. Il avait des théories qui ne dépassaient pas le niveau du cours préparatoire. Ça fait quelques années qu’il était sur la sellette, il était placardisé. On l’appelait Iznogoud, parce qu’il voulait être calife à la place du calife. »Patrick Wolff, 68 ans, expert-comptable de profession, avait tenté d’accéder à la présidence de la LNR lors des élections de 2012. Dominé par Paul Goze, le prétendant se sera donc contenté d’occuper la vice-présidence de cette institution qu’il a toujours fréquentée de près ou de loin depuis qu’il en avait été à l’origine avec l’omniprésent Serge Blanco, ancien ailier vedette et premier président (1998-2008) de la jeune histoire de la LNR.

Beau joueur, M. Wolff conclut sa lettre en souhaitant bonne chance à Guy Novès, qui disputera son premier match en tant qu’entraîneur du XV de France contre l’Italie, samedi 6 février à Saint-Denis, en ouverture du Tournoi des six nations – et au sortir d’une Coupe du monde désastreuse pour les Bleus.

Enfin, un ultime souhait : « Que le rugby professionnel survive sur ses terres de culture et que Brive ou La Rochelle soient un jour champion de France ». Le premier club cité possède l’avant-dernier budget du championnat de France (15,28 millions d’euros annuels), là où le second fait à peine mieux (16,43 millions). Loin, bien loin, de l’enveloppe prévisionnelle du Stade toulousain pour la saison en cours : 30,87 millions d’euros.

Source: lemonde.fr

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7 Commentaires

  1. mayol/canalhistorique 30 janvier 2016 at 12h- Répondre

    Mourad, elle longue la liste des Iznogoud qui veulent être calife à la place du calife….nous en avons quelques beau specimen aussi ici sur le blog.
    Les rois du « y qu’à » et du « faut qu’on »

  2. bison25 30 janvier 2016 at 12h- Répondre

    Seulement respect à lui , car finalement MR Patrick Wolf , aura eu au moins le courage de s’effacer même en restant dans la profondeur de ses propres idées qui effectivement avouons le franchement , sont un peu devenues à présent caduques et plus que rétrogrades . Une fois que l’on ne rentre plus dans un moule , et bien on a au moins le courage de le quitter . C’est ce qu’il aura fait , du reste . En attendant j’oserai rajouter entre ( ) que beaucoup de son ex entourage que ce soit L.N.R ou F.F.R peu importera , ne feraient pas mal également de l’imiter , il y aurait un peu moins de meubles à déménager pour Décembre prochain . Je devine déjà le sourire sur les lèvres de l’un de nos tout proche aussi . Certaines choses commencent à se préciser et laissent échapper quelques signes qui ne vont pas tarder à aboutir .

  3. Baou 30 janvier 2016 at 12h- Répondre

    Etonnant de citer Brive et La Rochelle qui n’ont pas respecté le quota Jiff l’an dernier et en même temps déplorer qu’il y ait trop d’étrangers…

    • figatellijean 30 janvier 2016 at 17h- Répondre

      La qualification de jiff ne veut rien dire y compris au rct chila mikau tuisova les 2 armitage etc st des jiffs et etrangers et n integreront jamais l edf or lavraie definition jiff c est de former des joueurs francais pour aller en edf et non pas de jeunes fidjiens qui profitent de la formation francaise et apres jouent pour leur pays cqfd

      • Baou 31 janvier 2016 at 00h- Répondre

        Il y a des jiffs vraiment formés en France comme les Armitage et aussi des non-jiffs en EDF… Sacré foutoir, mais c’est quand même une indication puisque très majoritairement les jiffs sont français.

  4. Moccot ardènt 30 janvier 2016 at 13h- Répondre

    Perso, je me rappelle surtout de ses diatribes anti-toulonnaises primaires qui, pour moi, auraient méritées le tribunal. On a eu droit aux pires clichés à la con. On pourrait en faire une liste à la Prévert. Alors le Toulonnais que je suis lui souhaite un bon grain et de se perdre dans le brouillard. Toutes mes inimitiés.

  5. PatCracker 30 janvier 2016 at 14h- Répondre

    Il démissionne de la LNR mais pas de la FFR et de la EPCR, donc il va encore sévir, car il aura moins de charges pour s’en prendre entre autres au RCT et à son péché mignon qui est de tout contrôler ad contrario de la logique rugbystique.

    Et puis, qui nous dit que ce n’est pas stratégique ? que la FFR à l’issue des prochaines élections ne reprennent pas la délégation de la LNR pour s’occuper du rugby pro ?

    Avec ces radicaux francs du collier tout est possible même l’inimaginable.