Le pilier gauche du Rugby Club Toulonnais, Bruce Devaux a vu son temps de jeu fondre comme neige au soleil.

Il devait s’y attendre : avec l’arrivée de Dany Priso et la présence de Jean-Baptiste Gros dans l’effectif Varois, son temps de jeu allait diminuer étant donné la vive concurrence qui règne à son poste.

Et encore, le pilier gauche Florian Fresia est actuellement blessé à une cheville et ne peut toujours pas postuler à une place dans le groupe.

Depuis le début de la saison, Bruce Devaux a participé à trois matches dont un seul en tant que titulaire, avant de céder sa place à la 45ème minute de jeu : c’était contre Clermont.

Contre Toulouse, Bruce Devaux est entré au cours de la seconde période de jeu pour seulement 27 minutes sur la pelouse d’Ernest Wallon. Pareil contre l’USAP avec 33 minutes de jeu à Aimé-Giral.

Lors d’un entretien accordé au journal régional Var-matin, Bruce Devaux concède que cette situation n’est pas évidente à vivre. Extrait:

« C’est compliqué, forcément, mais je savais avant de démarrer la saison que nous étions quatre au poste: Flo Fresia, qui a une immense expérience, Dany Priso et Jean-Baptiste Gros qui ont un statut international, et moi. Malheureusement, Flo s’est blessé… Mais nous sommes tout de même trois. Et moi, je n’ai pas eu beaucoup de temps de jeu. J’attends de voir comment va se passer la suite. »

Il précise être en pleine possession de ses moyens physiques et ne pas être blessé. Extrait:

« J’ai fait la prépa de sept semaines sans le moindre problème physique, ça doit être la première fois (sourire). Et je me sens en pleine forme, prêt à jouer. »

Il ne s’attendait vraiment pas à si peu jouer en ce début de saison. Extrait:

« Pas vraiment, mais c’est le jeu de la concurrence. Alors tout ce que je peux faire, c’est de travailler, encore et encore, pour entrer dans la rotation. Moi, je veux jouer le plus possible. En tout cas, plus que je n’ai réussi à le faire depuis le début de saison.

Ce ne sont pas des choses qu’on évoque, mais je m’y préparais. Dany et Jibé sont deux joueurs estampillés XV de France et c’était évident qu’ils auraient un meilleur temps de jeu. Mais c’est le challenge justement: essayer de bousculer cette hiérarchie. »

Il essaye de comprendre pourquoi il est si peu utilisé par le staff Toulonnais et concède que mentalement, ce n’est pas facile à accepter. Extrait:

« J’essaye surtout de comprendre ce qui fait qu’aujourd’hui je joue si peu. Car mentalement, ce n’est pas toujours évident. Tu te poses des questions, et tu n’as pas toutes les réponses. Donc tu réfléchis, et tu essayes de trouver les clés psychologiques pour garder le cap. »

Selon lui, cette période va lui permettre d’évoluer. Extrait:

« J’ai toujours bossé très dur pour m’en sortir. Je n’avais peut-être pas les qualités naturelles que certains mecs avaient à mes côtés. Mais je me suis accroché, j’ai travaillé chaque jour, même pendant les vacances et j’ai fini par réaliser mon rêve. Alors oui, je le vois comme une période qui va me faire grandir, me permettre d’être encore une meilleure version de moi-même, un joueur plus performant.

J’ai besoin d’en parler avec ma famille, et forcément avec mon papa, qui a toujours été là dans ces périodes plus délicates. Mais finalement, il ne faut jamais laisser la frustration s’installer, prendre trop de place. La seule solution, c’est de continuer à bien t’entraîner, à aider l’équipe sans baisser ton niveau d’exigence. C’est frustrant, mais je m’accroche en essayant de bousculer la donne la semaine suivante. »

Pour conclure, Bruce Devaux affirme que les techniciens du RCT restent satisfaits de sa forme du moment. Extrait:

« Les coachs me disent qu’ils sont plutôt contents de moi, et qu’il faut m’accrocher, travailler et que mon tour viendra. »

Bruce Devaux devrait être titulaire contre l’Union Bordeaux-Bègles, ce dimanche soir à l’occasion de la 9ème journée du Top 14, en l’absence de Jean-Baptiste Gros (blessé) et Dany Priso (équipe de France).