Carrières brisées à 25, 28 ou 30 ans : ce que prépare la LNR pour les joueurs sacrifiés

Carrières brisées à 25, 28 ou 30 ans : ce que prépare la LNR pour les joueurs sacrifiés

Le jeudi 25 décembre 2025 à 19:25 par David Demri

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Dans l’ombre des exploits du week-end, une autre réalité traverse le rugby professionnel : celle des fins de carrière précoces.

Chaque saison, l’élite perd des joueurs bien avant l’âge attendu, pour raisons médicales, blessures répétées ou choix personnels. Un phénomène désormais suffisamment récurrent pour que la Ligue Nationale de Rugby en ait fait un axe prioritaire.

En décembre, deux nouveaux noms se sont ajoutés à la liste. Alex Arrate (28 ans) et Sadek Deghmache (30 ans) ont mis un terme immédiat à leur carrière, le premier pour « raisons médicales », le second pour « raisons personnelles ».

Ils emboîtent le pas à Théo Costossèque, contraint d’arrêter à 25 ans la saison dernière après une succession de blessures. Des cas fréquents, souvent silencieux, parfois médiatisés lorsqu’ils concernent des internationaux majeurs.

Les retraites forcées de Sébastien Vahaamahina (31 ans, 46 sélections) ou Paul Willemse (32 ans, 32 sélections) ont mis en lumière la problématique des commotions répétées.

D’autres joueurs ont connu le même destin : Pat Lambie stoppé à 28 ans, Hugo Bonneval déclaré inapte à 30 ans, Virimi Vakatawa ou Kévin Gourdon touchés par des pathologies cardiaques. Parfois, le corps dit stop ; parfois, c’est la prévention médicale qui impose la décision.

Face à cette réalité sportive et humaine, la LNR a structuré un plan d’accompagnement global comme l’annonce le journal L’équipe. « Cela relève de l’intérêt général du rugby et constitue un objectif prioritaire », insiste l’institution, qui consacre 6,5 millions d’euros par an à la formation, à l’éducation et à la reconversion.

L’objectif : que chaque joueur évolue dans un double projet sportif et professionnel, pour éviter que la retraite – parfois brutale – ne soit un saut dans le vide.

Les centres de formation sont désormais évalués sur leur capacité à préparer l’après-carrière : suivi scolaire, orientation, certifications, projets extra-sportifs. L’enjeu est double : protéger les joueurs et valoriser leur expérience après le terrain.

Parallèlement, la LNR finance les syndicats Provale, UCPR et Tech XV, qui mettent en œuvre des outils concrets pour accompagner l’après-rugby.

Parmi eux :

• le pécule de reconversion, véritable capital de départ ;
• le fonds de dotation Provale, destiné aux anciens joueurs en difficulté ;
• la commission d’aide à la reconversion, qui finance formations, projets et transitions professionnelles.

De plus en plus, le rugby n’accompagne plus seulement la performance, mais l’après-performance. Parce que derrière chaque carrière écourtée, il y a une vie entière à reconstruire.

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1 Commentaire

  1. jmbriquetterie 25 décembre 2025 at 21h- Répondre

    Chapeau la LNR.