Ce Clermontois est une véritable terreur même lors des entraînements : « Une fois, on avait fait un atelier plaquages… »
Ce Clermontois est une véritable terreur même lors des entraînements : « Une fois, on avait fait un atelier plaquages… »
Le mercredi 11 juin 2025 à 12:58 par David Demri
3 Commentaires
Publicité
Derrière son regard discret et son aversion pour les projecteurs, Alexandre Fischer est un paradoxe à crampons.
Redouté sur le terrain, insaisissable en dehors, le troisième ligne de l’ASM Clermont a livré à Montpellier l’une des prestations les plus marquantes de sa carrière, quelques jours seulement avant d’affronter son futur club, l’Aviron Bayonnais, en barrage. Portrait d’un joueur aussi féroce que pudique.
Un mur infranchissable sous le maillot clermontois
Samedi 7 juin, au GGL Stadium, Fischer n’a pas joué : il a percuté, broyé, dépossédé. Auteur de huit plaquages destructeurs et de trois ballons grattés, le flanker a incarné l’âme défensive d’une équipe en quête de rachat. Une performance brute saluée par les observateurs.
« On ne l’a pas vu souvent jouer mais ce soir il a été monstrueux physiquement. On sent qu’il fait très mal à l’adversaire », lâchait, admiratif, un journaliste local via La Montagne, au sortir du match.
Pour ses partenaires, ce genre d’intervention n’a rien d’exceptionnel. Même à l’entraînement, où l’intensité est volontairement bridée, Fischer fait parler son impact.
« Alexandre, c’est un joueur dur », témoigne le jeune Mathéo Frisach, toujours via La Montagne. « Une fois, on avait fait un atelier plaquages sur tapis. Je l’avais en face et je n’étais pas très serein. Quand il te plaque, il te traverse. »
Une réputation forgée dans la salle de musculation et confirmée sur chaque séquence défensive. « Il est énorme sur le haut du corps. À la muscu, c’est l’un des meilleurs. Si ce n’est le meilleur… »
À l’entraînement aussi, il faut serrer les dents
Avec Alexandre Fischer, même les ateliers pédagogiques prennent des allures de combat.
« Dès que tu l’as sur le terrain, tu sais que ça va découper et que ça va contester », souligne Baptiste Jauneau. « “Fisch”, il n’est pas très délicat et cela se voit sur les contacts. (…) Quand on a les boucliers sur les ateliers, tu serres les dents et tu contractes tout ce que tu peux. »
Mais derrière ce physique de démolisseur, le Clermontois cache une conscience aigüe de ses responsabilités. « C’est quelqu’un d’intelligent. Il sait gérer car il pourrait faire vraiment mal aux mecs à l’entraînement », ajoute le demi de mêlée.
Un guerrier sur le terrain, un introverti en dehors
Dès que le match s’achève et que le maillot est rangé, Fischer redevient un homme de l’ombre. Fuyant les micros, évitant les interviews, le joueur ne se livre qu’à ceux qui savent gagner sa confiance. Une posture que Christophe Urios connaît bien.
« Au fond, il est comme toutes ces personnes qui ne se livrent pas », confie le manager clermontois, via La Montagne. « Alexandre est un grand affectif. (…) Il s’est construit une espèce de carapace. »
Et d’ajouter avec tendresse : « Alexandre, c’est un sauvageon qu’il faut apprivoiser. Il a besoin d’être dans sa bulle. D’être dans son cercle d’amis. Cela lui convient bien. »
Un cœur tendre sous l’armure
En privé, ceux qui le côtoient découvrent une tout autre facette du troisième ligne. Loin du tumulte des rucks, Fischer s’ouvre aux siens.
« C’est un mec vraiment adorable », insiste Jauneau. « Dès qu’il aime, il ne compte pas. Il va tout donner pour ses amis et sa famille. » Cette pudeur, le capitaine clermontois s’y reconnaît : « Personnellement, je me retrouve beaucoup en lui. (…) Je suis obligé de parler plus avec mon rôle de capitaine mais c’est vrai que je suis comme cela aussi. »
La pelouse, son exutoire
S’il semble hermétique à tout le reste, Alexandre Fischer s’anime quand il entre sur le terrain. Là, plus de doutes, plus de barrières. Juste l’expression brute d’un rugbyman entier.
« C’est simplement son lieu de prédilection », décrypte Urios. « C’est là où il se régale. C’est là où il ne se sent pas jugé. C’est son moyen d’expression. Il n’est pas facile à lire mais c’est quelqu’un qui a un gros cœur. »
Vendredi, Bayonne croisera ce « grand dur » sur sa route en barrage. Un avant-goût musclé avant de l’accueillir dans son vestiaire l’an prochain.
Publicité
3 Commentaires
Une perle de notre championnat, bayonne a de la chance
Ouais, il est clermontois …
Mais il va signer à Bayonne donc … t’as pas tort 😛
Juste que là il va les découper en barrages.