À quelques heures d’un affrontement très attendu entre la Nouvelle-Zélande et un XV de France largement rajeuni, Rieko Ioane livre un message sans détour : hors de question de sous-estimer les Bleus. Pour le trois-quarts néo-zélandais, repositionné sur une aile qu’il connaît bien, le danger français est bien réel, malgré l’absence de nombreuses figures habituelles.

Le respect d’un adversaire toujours imprévisible

Fort de ses 81 sélections et d’une Coupe du monde dans les jambes, Ioane n’est pas homme à se laisser piéger par les apparences. Pour lui, peu importe le pedigree des joueurs français alignés à Dunedin : l’intensité sera au rendez-vous.

Il s’est confié via Rugby Pass :

« À chaque fois qu’on joue contre les Français, c’est un match difficile », affirme-t-il sans détour. « Je sais qu’on parle beaucoup du fait qu’ils ne viennent pas avec leur équipe la plus forte, mais je ne suis pas sûr que les joueurs le ressentent comme ça. Ils seront tout aussi motivés, tout aussi déterminés. »

Le joueur des All Blacks insiste : le statut de « jeune » ou « novice » ne doit tromper personne. « Si j’avais été dans leur équipe, j’aurais cette envie de prouver. Tout le monde les appelle une équipe B, mais ils n’en sont pas une. »

Une mémoire encore vive des revers tricolores

Ce discours prudent est nourri d’expériences récentes. Depuis trois rencontres, la Nouvelle-Zélande reste sur une série noire face aux Bleus, dont la dernière défaite en date – 30 à 29 au Stade de France – est encore dans toutes les têtes. Ioane en tire un enseignement clair : « L’énergie qu’ils vont apporter, l’intensité avec laquelle ils vont s’entraîner, ce sera du même niveau que leurs titulaires habituels. Il faut s’attendre à tout. »

Un retour à l’aile avec ambition

Alors que le staff des All Blacks a procédé à plusieurs ajustements tactiques pour ce premier test, Ioane glisse du centre à l’aile. Un repositionnement qu’il accueille avec humilité mais aussi beaucoup d’envie. « J’étais un peu rouillé les premiers jours, oui ! Heureusement, on a eu ce camp d’entraînement à Auckland. Mais je serai à l’aise le jour du match. »

Une transition facilitée par un collectif en pleine évolution depuis l’arrivée de Scott Robertson aux commandes. « Au début, c’était une phase d’adaptation, c’est normal. Surtout au niveau international, où tout se joue sur des détails. Mais là, on arrive avec beaucoup de confiance. »

Un nouveau chapitre personnel en ligne de mire

Au-delà de cette tournée, l’avenir d’Ioane s’écrira en Irlande, au Leinster, qu’il rejoindra dès la saison prochaine. Une décision mûrie, qu’il assume comme un tournant personnel et familial. « C’est une expérience nouvelle. C’est quelque chose que ma famille n’a jamais pu faire. Vivre en Europe, découvrir un nouveau rugby… c’est une opportunité. »

Il cite Jordie Barrett comme exemple inspirant : « Il a encore fait évoluer son jeu. Il a compris que des petits détails, ici ou là, peuvent faire une énorme différence. Il a gagné en leadership. »

Le choc de Dunedin : pas une question d’âge, mais d’intensité

Ce premier duel entre les deux nations offre une opposition inédite : huit débutants côté français, deux chez les Blacks. Mais pour Ioane, ce n’est pas la jeunesse qui fera la différence, c’est la maîtrise du plan de jeu. « On ne se prépare pas pour des joueurs en particulier. On se prépare pour imposer notre jeu, notre système, et contrôler ce qu’on peut contrôler. »