Ce joueur raconte le calvaire vécu par l’UBB lors de la dernière finale du Top 14 contre Toulouse !
Ce joueur raconte le calvaire vécu par l’UBB lors de la dernière finale du Top 14 contre Toulouse !
Le mercredi 25 juin 2025 à 22:34 par David Demri
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Un an après une déroute historique en finale du Top 14, l’Union Bordeaux-Bègles revient sur la grande scène avec une tout autre posture. Derrière ce renouveau se cache un traumatisme collectif, vécu de l’intérieur par Paul Abadie, témoin direct d’un naufrage devenu moteur.
Une entrée dans le chaos, le poids du déséquilibre
Il reste un peu plus de vingt minutes à jouer lorsque Paul Abadie entre sur la pelouse du Vélodrome, lors de la finale 2024. À ce moment-là, le score est déjà très lourd. Son regard lucide, un an plus tard, met des mots sur ce qu’il qualifie de tempête mentale et sportive.
Il s’est confié via Midi Olympique.
« J’ai le souvenir que, quand je rentre, c’est assez compliqué pour tout le monde. Et a contrario, Toulouse profite d’une espèce d’euphorie, de confiance et de fraîcheur qui était assez déroutante à voir. »
Le demi de mêlée évoque cette sensation d’impuissance, où chaque tentative devient un dilemme tactique insoluble. « À tous les coups d’envoi, tu ne sais plus s’il faut taper en reconquête pour avoir le ballon et essayer de marquer rapidement ou s’il faut taper loin pour éviter qu’ils reviennent », glisse-t-il, comme pour illustrer un naufrage plus psychologique que tactique.
Un vestiaire figé, une promesse née dans le silence
Dans les entrailles du stade, le silence remplace les mots. Les regards parlent plus que les discours. « À un certain moment du match, il n’y avait plus de discours. Chacun se regardait et savait ce qui était en train de se passer. »
Et c’est dans cet instant suspendu qu’un homme, Laurent Marti, va poser une déclaration forte, tournée vers l’avenir : « On est humiliés mais on va assumer. Il y en a qui vont se moquer de nous, qui diront qu’on n’a rien à faire à ce niveau : on va s’en nourrir. On va y revenir et on va gagner le Top 14. » Une vision que les joueurs n’ont peut-être pas saisie sur le moment, mais dont l’écho s’est amplifié avec le temps.
« À chaud, je ne sais pas si tout le monde avait été bien attentif à ce qu’il avait dit mais en le réécoutant par la suite et en l’entendant à maintes reprises, c’est vrai que les mots avaient été très justes. » confie Abadie aujourd’hui, avec le recul de celui qui a vécu de l’intérieur cette évolution.
Une finale fondatrice : l’apprentissage dans la douleur
Face à un Stade Toulousain impérial ce soir-là, les explications sont multiples. Des absences, des imprécisions, et un contexte que Bordeaux ne maîtrisait pas encore totalement. « Les incertitudes de plusieurs joueurs, le fait que nous soyons arrivés rincés et plein d’autres choses aussi sur tout l’aspect logistique. Je pense que le club n’était pas tout à fait prêt à ce moment-là, c’était une nouveauté. »
Depuis, l’UBB a grandi. Paul Abadie, désormais au Stade Français, observe de loin ce groupe qu’il a côtoyé au quotidien. Il mesure le chemin parcouru : une conquête européenne, un effectif solide, une dynamique positive, et une revanche sportive dans l’air.
Une nouvelle finale, une autre histoire
Ce samedi, Bordeaux retrouvera Toulouse. Même affiche, tout autre scénario. « On verra un affrontement beaucoup plus équilibré je crois parce que le club a appris de ses erreurs. »
Trois victoires en trois matchs cette saison face aux Rouge et Noir renforcent cette confiance. « Je vois un ascendant psychologique en faveur de Bordeaux. […] Sur un aspect purement rugbystique, je trouve que l’équipe joue bien, que c’est huilé. […] Je pense que les éléments sont réunis pour que la tendance s’inverse. »
Mais l’ancien demi de mêlée reste lucide. Le défi reste immense, face à une institution redoutable. « Après, Yannick nous l’a suffisamment répété : le Stade toulousain, ça reste un club à part. »
Bordeaux en quête de sa rédemption
Plus qu’une finale, c’est un tournant. Pour l’UBB, cette rencontre n’est pas seulement une nouvelle opportunité de titre : c’est la possibilité de clore un chapitre douloureux, et d’écrire enfin le leur, sur la plus belle ligne du rugby français.
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1 Commentaire
On est dans le Trégor avec tous ces calvaires….Pourtant ni Bordeaux ni Toulouse ne sont en Bretagne….