Ce joueur recalé par Jake White qui va découvrir le Top 14 !
Ce joueur recalé par Jake White qui va découvrir le Top 14 !
Le mercredi 14 mai 2025 à 11:59 par David Demri
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Le rideau va tomber ce vendredi soir pour Gabin Lorre à Béziers. Un dernier match face à Brive, sans enjeu sportif, mais avec un parfum de fin d’histoire. À 23 ans, l’arrière électrisant de l’ASBH s’apprête à tourner une page chargée d’émotion pour rejoindre Lyon et découvrir enfin le Top 14.
Il aurait voulu une sortie triomphale, un dernier feu d’artifice devant les siens à Raoul-Barrière. Mais la lourde défaite à Montauban (42-17), synonyme d’élimination de la course aux phases finales après 29 journées passées dans le top 6, a brisé ce scénario rêvé. Un goût amer, partagé avec les autres joueurs sur le départ.
Lorre, lui, garde la tête haute. Malgré les regrets, il s’apprête à vivre ce qu’il considère comme sa plus grande aventure : un nouveau défi dans l’élite. « Je pense avoir fait mon bout de chemin, modestement, en Pro D2. J’ai envie de voir ce dont je suis capable. C’est la première fois que je pars si loin de mon territoire… J’ai hâte », confie-t-il via Midi Libre.
L’offre de Lyon n’a pas été anodine. Béziers, où il était encore sous contrat jusqu’en 2027, a accepté de le libérer grâce à une clause de sortie payante. Une opération qui laisse au club héraultais une compensation bienvenue, dans un contexte d’incertitude malgré les promesses de reprise ambitieuses.
Formé dans la région, Lorre a connu les désillusions dès le plus jeune âge. Repéré tôt, il intègre le lycée Jean-Mermoz, pépinière du MHR, mais se heurte à une réalité brutale : celle des standards physiques du rugby moderne.
« À l’époque de White, le club avait pas mal de gros gabarits, même dans les petites catégories. Je n’étais pas dans les clous, même si je m’en sortais techniquement », se souvient-il. Son gabarit, jugé trop léger, l’éloigne du parcours classique vers le professionnalisme.
Il intègre finalement l’ASBH en catégorie crabos. « Même si on n’a pas de parcours rectiligne, on est capable d’avoir un contrat pro derrière », insiste-t-il aujourd’hui, avec fierté. Une trajectoire atypique, forgée dans la résilience.
Trente essais en deux saisons, un vestiaire où il faisait danser les enceintes autant que les défenses : Lorre n’a pas laissé Béziers indifférent. Et même si les larmes menacent en cette semaine de départ, il regarde droit devant.
« L’amour du ballon ovale, une fois que t’es pris dedans, tu ne peux plus en sortir. Même à 80 ans, je parlerai et regarderai du rugby », lance-t-il, en forme de promesse.
Le Top 14 l’attend. Et Béziers, derrière lui, sait qu’il a vu éclore un joueur aussi talentueux que profondément attaché à ses racines.
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