Ce joueur sur le point de faire basculer Grégory Alldritt sur le banc des remplaçants !
Ce joueur sur le point de faire basculer Grégory Alldritt sur le banc des remplaçants !
Le mercredi 29 octobre 2025 à 0:24 par David Demri
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La saison dernière, le Lyonnais Mickael Guillard est passé d’une première sélection comme remplaçant avec les Bleus en Argentine à l’été 2024, à une tournée en Nouvelle-Zélande dans la peau d’un cadre du XV de France. Il devrait connaître sa 7e titularisation en Bleu le 8 novembre prochain face à l’Afrique du Sud. Retour sur une progression fulgurante.
Né en 2000 à Trappes, Mickael Guillard débute le rugby à l’âge de 6 ans, à Maurepas (actuelle Union Rugby Centre 78), dans l’Ouest parisien. À ses 15 ans, comme beaucoup d’enfants du coin, il prend la direction de Massy, berceau de la formation en Île-de-France, rejoignant son meilleur ami Fabien Witz, aujourd’hui joueur de Chambéry, en Nationale: « Quand tu arrives à Massy depuis un petit club, c’est toujours un peu compliqué. Tu es un peu pataud, en retard physiquement, un peu maladroit. Mais Micka, c’est un besogneux, il a toujours travaillé, je me souviens, quand on était jeunes, on regardait beaucoup de vidéos des Blacks notamment, il adorait ça et maintenant il fait attention à tous les détails. »
Une formation classique à Massy avant le LOU
À cette époque, c’est Joffrey Delacour, aujourd’hui directeur général du club de Suresnes, en Nationale, qui s’occupe des jeunes Massicois : « C’est un super gamin qui débarque, assez discret. Il n’est pas impressionnant mais il a déjà un gabarit, il est grand. Surtout, ce qui nous intéresse, c’est qu’il a un grand volume de course et il a des mains, il attrape le ballon, il est capable de faire des passes. »
Mickael Guillard fait toutes ses classes au RCME, sans brûler les étapes, jusqu’en Fédérale 1. Philippe Agostini, responsable du centre de formation du LOU Rugby vient alors le chercher : « On était allé se retrouver dans un petit bar à Antony, en automne », se souvient le troisième ligne. « Il m’a dit: ‘Ecoute, on aime bien ton profil avec Pierre Mignoni (à l’époque entraîneur du LOU), on aimerait te recruter’. C’était le meilleur projet sportif pour moi, j’avais vraiment une reconnaissance, ils me proposaient d’intégrer le groupe professionnel et c’est ce que je voulais. »
Du talent et beaucoup de travail
Avec quelques matchs en jeunes chez les Bleus dans les jambes, Mickael Guillard fait ses débuts en pro avec le LOU le 13 septembre 2020 sur la pelouse de Toulon. Après deux ans dans la rotation, il explose, 22 rencontres disputées en 2022-2023, souvent comme remplaçant avant de s’imposer la saison suivante, avec 29 matchs en club, qui lui ouvrent les portes des Bleus. « C’est un joueur qui a beaucoup travaillé », reconnaît Philippe Agostini. « Il avait des qualités innées, mais il est devenu pro grâce à son travail, et son écoute des entraîneurs. Il est d’une très grande intelligence, il capte tout de suite une consigne pertinente et cherche à la mettre en œuvre. »
Écouter, apprendre, travailler, voilà ce que semble être la stratégie de Mickaël Guillard. Dès les catégories jeunes, Joffrey Delacour notait la maturité du garçon : « Je connais beaucoup de jeunes joueurs, et j’aimerais bien qu’ils soient tous comme lui, il a un peu les valeurs qu’on prétend avoir dans ce sport. Encore maintenant, quand je l’ai au téléphone, il me dit: ‘Est-ce que tu as vu mes matchs ? Qu’est-ce que tu en as pensé ?' »
Adaptation express en équipe de France
Et sur le terrain, ça paie, jusqu’en équipe de France. Le Lyonnais débarque en Bleu pour la tournée en Argentine en 2024 puis prend place sur le banc pendant la tournée de novembre qui suit. Remplaçant également au début du Tournoi des VI Nations, il s’installe dans le XV de départ pour la troisième journée face à l’Italie et ne l’a plus quitté depuis. Cet été, en Nouvelle-Zélande, le staff le positionne en 3e ligne, où il montre toute son activité sur le terrain. « Il n’a pas de superpouvoir », explique Joffrey Delacour, ravi et surpris de le voir évoluer si vite au très haut niveau. « Ce n’est pas un joueur qui va à 10.000, il n’est pas percutant à l’extrême, ce n’est pas un joueur qui met des placards. Par contre il fait tout très bien. Au vu de sa marge de progression, je me dis: ‘Quand est-ce qu’il va s’arrêter ? Parce qu’il a un petit truc en plus. »
Capable d’évoluer à cinq postes
Et ce petit truc en plus, c’est aussi sa polyvalence. Mickael Guillard est aujourd’hui capable d’évoluer à cinq postes différents, en deuxième et troisième ligne. Qualité appréciée par le sélectionneur Fabien Galthié, que met en avant le Lyonnais: « Au début, on pourrait dire que je suis le remplaçant idéal parce que je peux couvrir plein de postes. Mais après, si je suis très performant, je peux glisser dans les titulaires. Donc c’est à moi de travailler, d’être au niveau peu importe le poste, de connaître exactement mon rôle à chaque fois. »
La saison de la confirmation
Après une saison d’éclosion, place désormais à la confirmation. Le Lyonnais n’est pas le genre à prendre la grosse tête, en témoigne le directeur du centre de formation Philippe Agostini : « Avec les matchs qu’il a faits cet été notamment en tournée, il aurait pu peut-être se prendre pour un autre », concède le formateur. « Mais non, il continue à être humble, à travailler. Il a cette dimension humaine qui peut même faire de lui un futur capitaine à terme, parce que c’est un leader de combat, de jeu. Je pense qu’il n’a pas fini sa progression, il est sur une trajectoire ascendante qui n’a pas de limite, qui ne doit pas avoir de limite. »
Néanmoins, Mickaël Guillard ne bénéficiera plus de l’effet de surprise. Avec 99 matchs de Top 14 et 12 sélections, il est désormais surveillé par ses adversaires. « J’ai un an d’expérience complète avec les Bleus, je ne suis plus le petit nouveau. C’est à moi de montrer que j’ai toujours le niveau et ma place dans le groupe. Je suis attendu, par mes coéquipiers et mes adversaires. J’ai des responsabilités mais c’est un plus, ça veut dire que le travail paye. »
Ce travail devrait même lui ouvrir les portes du XV de départ face à l’Afrique du Sud le 8 novembre prochain. Que ce soit en 2e ligne, ou en numéro 8, il pourra se frotter aux avants sud-africains, doubles champions du monde en titre.
Via RMC Sport
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