Ce joueur Toulousain qui représente un véritable cauchemar pour la défense Bordelaise

Ce joueur Toulousain qui représente un véritable cauchemar pour la défense Bordelaise

Le samedi 28 juin 2025 à 19:22 par David Demri

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Il est peut-être l’un des joueurs les plus redoutés du Top 14, et pourtant, Jack Willis reste d’une humilité désarmante.

À l’approche de la grande finale face à Bordeaux-Bègles, le flanker anglais du Stade Toulousain intrigue autant qu’il impressionne.

Derrière son calme apparent se cache un destructeur de rucks méthodique et chirurgical. Décryptage d’un phénomène.

30 ballons grattés : un chiffre, une obsession… collective

Avec 30 ballons subtilisés au sol en 19 matchs, Jack Willis domine le championnat dans ce registre. Une performance hors normes, que lui-même relativise via Midi Olympique :

« À mes yeux, c’est surtout une partie de mon job. Je me concentre à bien le faire car c’est bénéfique pour le collectif. Rien d’autre. »

Le message est clair : pas de place pour l’égo, juste l’efficacité. « Le plus important, c’est de gagner ce week-end », poursuit-il. Et pour cela, le combat dans les rucks est crucial : « Si on n’est pas efficaces dans les rucks… Voilà pourquoi c’est une chose à laquelle j’ai toujours voulu accorder une forte importance. »

Instinct ? Non, intelligence de jeu

Willis parle de « feeling », d’opportunités, voire de folie douce. Mais ses lectures sont tout sauf aléatoires. « J’essaie d’avoir ce sentiment de savoir s’il existe une bonne opportunité ou pas. Ou peut-être que je suis un peu fou », glisse-t-il.

En réalité, c’est une question de décodage instantané : position du porteur de balle, absence ou présence de soutiens, profil des adversaires… En une fraction de seconde, Willis évalue, décide, et agit.

Joan Caudullo, manager de Montpellier, le confirme, toujours via Midi Olympique :

« Je n’ai pas sous les yeux son pourcentage de ballons grattés ou ralentis à chaque fois qu’il va dans les rucks, mais j’ai le sentiment qu’il n’y va jamais pour rien. »

Et d’ajouter : « Au match aller, il nous a ralenti toutes les sorties de balles, et au retour, il a fini homme du match. »

Un physique atypique pour un spécialiste du grattage

Willis, du haut de ses 1m92, n’a rien du profil habituel des gratteurs rases-mottes. Et pourtant, il excelle dans ce secteur. « Il est vrai qu’il n’a pas le morphotype des gratteurs, mais je trouve qu’il n’y a pas de règle dans ce secteur », nuance encore Caudullo.

La clé réside dans sa capacité à abaisser son centre de gravité, à s’ancrer solidement dans le sol et à rester stable tout en étant ultra-rapide sur l’entrée au contact.

Le véritable atout : la connaissance parfaite des règles

Mais le secret ultime de Jack Willis est ailleurs. « J’ai toujours continué à le travailler parce que le rugby change au fil du temps et que les règles évoluent », explique-t-il. Là où d’autres hésitent, lui agit.

« Willis connaît parfaitement la règle. Il communique beaucoup avec les arbitres, car il est sûr de son fait », confirme Caudullo. Cette compréhension avancée lui donne un temps d’avance. Et rappelle un certain Richie McCaw…

L’expérience montpelliéraine le prouve : le travail sur la règle peut transformer un joueur. « En 2022, Alex [Bécognée] a énormément travaillé tout au long de l’année avec notre entraîneur de l’époque et ex-arbitre Alexandre Ruiz. Sur une saison, on a constaté une vraie évolution positive dans l’efficacité d’Alex au sol. »

Un cauchemar à neutraliser

Face à l’UBB, Jack Willis sera surveillé comme le lait sur le feu. « Quand on affronte Toulouse, Jack Willis fait partie des joueurs que l’on regarde de près », confirme Caudullo. L’idée ? L’impliquer en défense pour l’éloigner des rucks. Mais rien n’est simple : « Il est le meilleur plaqueur du Stade toulousain. Et puis il a une vraie capacité à se remettre rapidement sur ses appuis pour contester le ballon. »

Samedi soir, au Stade de France, le gratteur anglais pourrait bien faire pencher la balance. En silence, mais avec une précision redoutable.

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