Certains managers préfèrent être sur le bord du terrain, d’autre en hauteur : Ils s’expliquent !
Certains managers préfèrent être sur le bord du terrain, d’autre en hauteur : Ils s’expliquent !
Le vendredi 17 octobre 2025 à 11:21 par David Demri
0 Commentaire
Publicité
Dans le rugby moderne, le poste d’observation d’un manager est devenu une vraie question de stratégie. Certains prennent de la hauteur, entourés d’écrans et de données en tribune ; d’autres préfèrent sentir la tension du bord du terrain, au plus près de leurs joueurs.
Chacun a sa méthode pour influer sur le match et trouver le bon équilibre entre analyse et émotions.
Lors du choc Toulouse – Bordeaux-Bègles, Yannick Bru a illustré cette dualité. Après une première mi-temps passée en tribune, il a rejoint la pelouse pour vivre la seconde au contact de son équipe.
« L’approche idéale, pour moi, c’est de prendre de la hauteur en première période pour voir les paramètres du match et amener une plus-value à la mi-temps. […] Puis être en bas en seconde période, notamment pour le coaching : ça permet d’augmenter la réactivité », explique le manager bordelais via Sud-Ouest. Il confie d’ailleurs qu’en période de blessures ou de manque de leaders, il se sent « plus utile en bas ».
Une question d’instinct, de rythme et de “connexion émotionnelle”
La tendance n’est pas uniforme. À La Rochelle, Ronan O’Gara alterne lui aussi, moitié en tribune, moitié sur la pelouse. « D’en bas, on ne voit rien du tout », sourit son adjoint Romain Carmignani, tout en reconnaissant que son manager « aime pousser et finir fort avec les mecs ».
D’autres font le choix inverse. Le Palois Sébastien Piqueronies, par exemple, commence en bas avant de monter à la pause : « J’aime avoir cette connexion émotionnelle avec mes joueurs. […] Puis je prends de la hauteur en seconde période pour décider du coaching. »
Grégory Patat, lui, ne quitte quasiment jamais son banc. « J’aime observer l’intensité des collisions et le body language des mecs. […] Je préfère être au cœur du combat », assume le manager de Bayonne, convaincu que la proximité compte plus que la vision d’ensemble.
Entre technologie et intuition
La plupart des entraîneurs du Top 14 sont aujourd’hui connectés, équipés de casques ou d’oreillettes. « Au début, on parlait assez souvent, maintenant assez peu. […] On utilise des mots d’une syllabe pour aller plus vite », raconte Piqueronies.
Mais certains refusent la technologie. Ugo Mola, Karim Ghezal ou encore Patrice Collazo préfèrent s’en remettre à leur instinct. « Dans ce sport humain, il est important de garder une forme de libre arbitre, d’intuition et de ne pas être trop pollué », confie Mola, qui a tenté le micro avant de l’abandonner : « Je monopolisais un peu trop la parole et je n’étais pas très productif. »
Au Stade Rochelais, une rotation a même été instaurée entre les adjoints d’O’Gara : chacun passe régulièrement du haut vers le bas pour mieux comprendre les contraintes de communication. « On voulait tous se rendre compte des problèmes qu’a Seb en bas, et que lui se rende compte des problèmes qu’on a en haut », explique Carmignani.
Le banc de touche est devenu un laboratoire à ciel ouvert. Dans le Top 14, la tactique se joue désormais autant sur le terrain que dans les tribunes.
Publicité
0 Commentaire